Par : Makoto Shinkai Durée : 1h46 Date de sortie en France : 28 décembre 2016
Résumé : Mitsuha, adolescente coincée dans une famille traditionnelle, rêve de quitter ses montagnes natales pour découvrir la vie trépidante de Tokyo. Elle est loin d’imaginer pouvoir vivre l’aventure urbaine dans la peau de… Taki, un jeune lycéen vivant à Tokyo. Une étrange relation s’installe entre leurs deux corps qu’ils accaparent mutuellement. Quel mystère se cache derrière ces rêves étranges qui unissent deux destinées que tout oppose qui ne se sont jamais rencontrées ?
Depuis toujours, l’homme rêve de donner vie à un être artificiel et c’est à la fin du Moyen-Âge qu’il pourra y parvenir avec l’apparition de l’horlogerie. Ce rêve s’incarna en de luxueuses horloges à la Renaissance représentant des animaux ou des personnages en bronze doré destinés au plaisir des princes. Les premiers automates sont ainsi créés, une pratique entre science et l’art, avec des mouvements prédéfinis se répétant au grès du pendule. Un bras qui bouge, une langue qui sort, les yeux qui roulent, une bouche qui s’ouvre, etc.
La Galerie Kugel, grande galerie d’antiquaires à Paris, présente pour la première fois une exposition entière consacré aux horloges et automates de la Renaisse conçus entre 1580 et 1630. C’est la plus grande collection jamais assemblée – plus de 30 modèles sont présentés. Principalement des animaux exotiques – éléphant, lion, ours, … – mais aussi des personnages tels que des dompteurs d’ours ou un turc à cheval brandissant son cimeterre.
Conçus dans la ville d’Augsbourg, principal centre artistique germanique à cette époque, ces merveilleux objets combinant l’art, la sculpture, l’horlogerie et parfois l’ébénisterie, furent offert dans le cadre de cadeaux diplomatiques, notamment à Istanbul ou en Chine. Ils fascinèrent les cours européenne avant comme aujourd’hui.
Malgré un nombre important de ces automates exposés à la galerie, une seule grande pièce compose l’exposition. Le tour se fait assez rapidement et peu frustrer lorsque l’on voit la qualité de ces créations qui donnent envie d’en voir toujours plus ! Une très belle exposition, gratuite qui plus est, et rapide. Penchez vous sur chaque horloge et regardez en tous les recoins, elles regorgent de détails !
Galerie J.Kugel – 25 quai Anatole France, 75007, Paris
Entrée Libre du Lundi au Samedi de 10h30 à 19h
Du 9 septembre au 5 novembre 2016
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Le bâtiment est paré de pierres bleues du Hainaut, connues pour leur durabilité – résistant aux intempéries et à la pollution – et leur réaction face à la lumière extérieure, permettant à l’architecture d’évoluer en fonction des saisons et des heures du jour. Conçut par Raphaël Voinchet de l’agence W-Architectures, la structure présente une géométrie précise d’arrêtes ciselées rappelant la structure cristalline de la silice, la matière originelle du verre. La sobriété et l’élégance du lieu se veut serein et, depuis l’intérieur, rythmés de vues sur le jardin et les paysages alentours. L’espace mêle ainsi la transparence du verre à la nature, apportant un moment de détente au visiteur. L’architecture avait pour défi la mise en valeur des oeuvres exposées, symbolisant ainsi le lien entre un patrimoine issu de la production traditionnelle locale et la modernité liée à la création artistique contemporaine.
Le Département du Nord souhaitait concilier quatre problématiques clés : créer un musée s’inscrivant dans le paysage, dévoilant par son architecture seule les oeuvres présentées, un parcours riche et une visite rythmée par des vues sur la nature environnante, et enfin, des espaces distincts pour que chaque objet trouve sa place et révèle sa symbolique.
D’une surface d’exposition de 1000 m2 et d’ateliers pédagogiques, le Musverre entend augmenter son rayonnement et l’attractivité de son territoire et ainsi développer son activité culturelle, touristique et économique.
» Dans le contexte économique et social actuel et dans une région très fragilisée, cet investissement est un véritable défi : mettre la culture au coeur d’un territoire rural, en faire un outil d’accompagnement d’une stratégie de développement qui s’appuie sur un patrimoine local spécifique et s’ouvre à la création et à l’innovation. » – Aude Cordonnier, Directrice du Musverre.
Pour l’inauguration d’un lieu abritant à la fois des collections prestigieuses et des oeuvres qui témoignent de l’histoire industrielle verrière de Sars-Poteries (19ème et 20ème siècle), mais aussi des créations contemporaines, une demande a été faite auprès de l’artiste Ann Veronica Janssens. Elle réalise alors une installation, Six Magic Mirror et Gauffrettes, dans une approche minimaliste rappelant les oeuvres de Rafael Hefti dans l’exposition Minimal Myth. Ses créations étaient composées de plaques de verre où il apposait des filtres colorés permettant à la fois de tamiser, de réfléchir la lumière, de refléter le visiteur, etc. Hefti jouait ainsi de l’espace d’exposition, comme Ann Veronica Janssens qui répond au caractère épuré de l’architecture, en laissant « rentrer un morceau de paysage » dans le champ visuel. Ses recherches artistiques sont basées sur l’expérience sensorielle de la réalité, elle invite le spectateur à franchir un seuil nouveau, aux limites du vertige et de l’éblouissement. Elle souligne le caractère fugitif, éphémère ou fragile de notre vision de l’espace, du temps, de notre reflet qu’elle nous renvoie.
» J’utilise les propriétés de la lumière, de la réfraction et de la réflexion pour explorer différentes perspectives de la couleur et me sers de la lumière pour qu’elle s’infiltre dans la matière afin de créer une expérience perceptive qui mette en mouvement cette matérialité et en dissolve les résistances. «
76, rue du Général-de-Gaulle, 59216 Sars-Poteries
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 11h à 18h
http://musverre.lenord.fr/fr/Accueil.aspx
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Jules Romain, de son nom de naissance Giulio di Pietro di Filippo de Gianuzzi, naît à Rome vers 1492-1499 et meurt à Mantoue le 1er novembre 1546. À la fois peintre et architecte, c’est celui des élèves de Raphaël qui l’emporte sur ces disciplines et qui sache véritablement pratiquer l’art de l’architecture, acquis auprès de son maître. A la mort de Raphaël le 6 avril 1520, Frédéric II Gonzague (1500-1540), marquis de Mantoue depuis 1519, invite Jules Romain qui le rejoindra à Mantoue le 22 octobre 1524 où il deviendra vicaire de cour et se concentrera sur la réalisation de dessins préparatoires plutôt que sur l’exécution matérielle des œuvres.
L’espace de la pièce ressemblant à « un four » selon Vasari à cause de son voûtement, accueille une large fresque courant sur les murs et le plafond, réalisée entre 1532 et 1535. Comme pour les autres décors du palais, tout fut réalisé suivant les projets de Jules Romain sans que celui-ci ne prenne grande part à leur matérialisation, il s’entoure donc d’un groupe d’artistes : Primatice, Caravage, Luca da Faenza et Rinaldo Mantovano.
Cette pièce aux dimensions en réalité relativement modestes a reçue un programme décoratif scrupuleux et une exécution rapide. La fresque représente dans la partie basse – les murs -, la chute des Géants, ensevelis sous des pierres et des colonnes. Les Géants sont imposants, d’autant plus qu’ils sont proches des spectateurs, leur corps sont des positions compliquées et diverses, tandis que leurs visages sont très expressifs. Ils sont effrayés et semblent dépassés par ce qu’il leur arrive.
Au-dessus d’eux, au niveau de la voûte, les dieux de l’Olympe sont placés de manière circulaire. La composition est dominé par un aigle, au centre de la coupole – celui des Habsbourg ou celui des Gonzague – qui domine lui-même un trône déserté. Sous le trône apparaît Jupiter courroucé aidé de Junon, qui lance la foudre – symbole du pouvoir impérial -, sur les Géants. Chacun des personnages entourant Jupiter est en proie à des sentiments extrêmes devant le résultat de la colère divine.
« Les fragments de rochers dont étaient formées les portes, les fenêtres et la cheminée, se trouvaient disposés de telle sorte qu’il semblait prêts de s’écrouler. », écrit Vasari. Guilio Romano donne ainsi plus d’intensité à la scène par l’architecture.
On remarque au Palais du Te l’emploi d’une forme caractéristique du trompe l’oeil aux XVIème et XVIIème siècles avec la reprise des architecture feintes, déjà en vogue pendant l’antiquité classique. C’est une technique qui consiste à peindre sur les murs et plafonds des perspectives architecturales dans le but de dilater l’espace intérieur de la pièce. Les cailloux masquent la limite où commence la peinture ; les angles, les arêtes des murs et du plafond sont atténués puis peints afin de ne pas distinguer les limites de la salle. Giulio Romano souhaite abolir le mur pour entraîner le spectateur dans l’illusion, c’est ce qu’on appelle le quadraturisme. Le peintre a ainsi recours aux règles de la perspective pour créer un effet de continuité entre le réel – les murs – et le virtuel – la scène projetée. Le centre du plafond use du procédé par la simulation d’une loggia circulaire au moyen d’un trompe l’oeil ascensionnel, telle une véritable voûte. Le spectateur se retrouve ainsi immergé dans la scène qui s’avance et fond sur lui, sentiment augmenté par le fait que la salle est mal éclairée afin de rendre les fresques plus étonnantes.
Les Géants sont les fils de Gaia, la Terre, nés du sang d’Ouranos mutilé par Cronos. Engendré par la Terre pour venger les Titans que Zeus avaient enfermés dans le Tartare, les Géants, cependant mortels malgré leur origine divine – à condition d’être tués à la fois par un mortel et par un dieu – sont des êtres énormes, d’une force invincible et d’un aspect effroyable.
Aussitôt nés, ils menacèrent le ciel, dardant contre lui des arbres enflammés et le lapidant avec d’énormes rochers, tentant de prendre d’assaut l’Olympe en entassant montagne sur montagne. Devant cette menace, les Olympiens se préparèrent au combat. Les principaux adversaires des Géants furent d’abord Zeus et Athéna, accompagnés d’Héraclès, le principal auxiliaire de la déesse. Ce dernier, mortel nécessaire pour remplir la condition imposée par les Destins à la mort des Géants, est souvent représenté se tenant sur le char de Zeus combattant de loin avec des flèches. Ils sont ainsi repoussés et enterrés sous les volcans où ils grondent encore.
Une dimension politique est palpable dans la Salle des Géants, associant Jupiter à Charles Quint et les Géants aux princes italiens foudroyés par l’empereur. L’aigle propre à Jupiter, correspond aussi aux armes des Gonzague, tant qu’à celles des Habsbourg. Giulio Romano représente ainsi le triomphe de la politique menée par le prince Espagnol, en lien avec les guerres qui ensanglantaient l’Italie depuis les années 1520. Il illustre une actualité récente en démontrant sa maîtrise technique par une chute des princes italiens plus spectaculaire qu’en réalité. La tragédie et la violence presque palpables dans la fresque font du pouvoir en place une allégorie, servie par la tendance appelée « maniériste » qui se dégage de l’œuvre.
Le maniérisme est un mouvement qui désigne les manifestations artistiques réalisées en Europe entre 1520 et 1620 environ. Il se traduit en peinture par un primat du décoratif impliquant des conventions spatiales : juxtaposition des figures, plans superposés, raccourcis et « tours de force », un allongement des formes, des poses compliquées, de nombreux nus avec une musculature accentuée, des couleurs acidulées, la beauté du détail. Les perspectives sont poussées à l’extrême, les proportions et échelles sont déformées, les figures serrées dans un espace trop petit, ce qui donne l’impression que le moindre geste ferait éclater le tableau. Le but étant de mettre en avant la virtuosité du peintre.
Giulio Romano utilise l’architecture peinte pour structurer sa composition mais tout en la rendant bancale, s’écroulant sur les Géants. La salle perd de sa consistance matérielle et spatiale amenant le spectateur à entrer directement dans la scène représentée. Le travail de Michel-Ange influence le peintre par l’utilisation anticlassique des motifs classiques, le rythme, ainsi que des éléments du décor qui semblent utilisés sans tenir compte de leur vocation première comme ici avec la cheminée qui sert plus à jouer de ses teintes sur l’œuvre et non à réchauffer la pièce, participant entièrement à la composition, ainsi que « les fragments de rochers dont étaient formées les portes, les fenêtres et la cheminée, se trouvaient disposés de telle sorte qu’il semblait prêts de s’écrouler » – Vasari ; dans une volonté de spectacle total.
OVIDE, Les Métamorphoses [s.l.], [s.n.], [s.d.]
VASARI Giorgio, Les vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes / 12, édition commentée sous la dir. d’André Chastel, Du texte à l’image – Dessins du Libro, Berger-Levrault, p. 288 – 290
BAZZOTTI Ugo, SGRILLI Grazia, Palazzo Te – Guilio Romano’s masterwork in Mantua, NYC, Thames & Hudson Ltd, 2013 ; trad. NICOLAS Jérôme, Le palais du Te, Mantoue, Paris, Seuil, coll. Beaux Livres, 2013
SALVY Gérard-Julien, Giulio Romano « une manière extravagante et moderne », Paris, Lagune, 1994
AGHION Irène, BARBILLON Claire et al., Héros et Dieux de l’Antiquité, Paris, Flammarion, coll. Tout l’Art, 2008, p. 132 – 133
ARASSE Daniel, MOREL Philippe (dir.), L’art Italien – Du IVè siècle à la Renaissance, Tome 1, 1997, et L’art italien – De la Renaissance à 1905, Tome 2, 1998, Paris, Citadelles & Mazenod
CALABRESE Omar, L’art du trompe-l’œil, Paris, Citadelles & Mazenod, coll. Les Phares, 2010
CHASTEL André, L’art Italien, Paris, Flammarion, coll. Tout l’Art, 1982
COSTA Sandra, Peinture Italienne – Du maniérisme au néoclassicisme, Paris, Presses Universitaires de France (PUF), coll. Que sais-je ?, 1996
FEUILLET Michel, L’art Italien, Paris, PUF, coll. Que sais-Je ?, 2009
GRIMAL Pierre, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, PUF, 1951, p. 164 – 165
MIGNOT Claude, RABREAU Daniel (dir.), « Jules Romain à Mantoue », in Temps modernes Xvè – XVIIIè siècles, Paris, Flammarion, 1996, p. 210 – 211
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Par : David Ayer Durée : 2h10 Date de sortie : 3 août 2016
Résumé : Les pires méchants de l’univers DC Comics réunis dans un même film. C’est tellement jouissif d’être un salopard ! Face à une menace aussi énigmatique qu’invincible, l’agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu’aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s’embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu’au moment où ils comprennent qu’ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?
Suicide Squad était le DC Comics le plus attendu des vacances avec des bandes annonces donnant à l’oeuvre un caractère complètement déjanté et plein d’humour. La performance de Jared Leto incarnant le Joker promettait une richesse dans le jeu d’acteur et un personnage fou et énigmatique comme dans les comics.
Après avoir lu de nombreuses critiques négatives, nous nous sommes dis qu’il fallait tout de même faire notre propre opinion ! Des regrets ? Pas vraiment, nous avons bien rigolé, le Joker était magnifiquement bien joué, ainsi qu’Harley Quinn. Beaucoup d’action, peut être trop, et c’est justement ce « trop » qui dénote dans l’oeuvre cinématographique de David Ayer. Un surplus de personnages, une importance trop grande accordée à Harley et Deadshot, pas assez au Joker – dont de nombreuses scènes ont été coupées -, une musique qui ne s’arrête jamais, aucune pause, trop d’enchainement au niveau des séquences, bref ! L’idée était là, l’ambiance aussi, malgré un bad guy légèrement exagéré, mais la surenchère de personnages à l’écran, suivit d’un film découpé à la vas-vite ne laisse pas une bonne impression.
Le film n’est pas mauvais, loin de là, mais il aurait mérité d’être travaillé plus et d’en réduire les acteurs afin de se concentrer sur quelques principaux. Dans les Avengers, chacun à sa propre histoire dans son propre film, ce qui permet de ne pas surcharger ceux les regroupant. Dans Suicide Squad tout à voulu être fait en même temps…
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Le Miroir 2016 – Poitiers est un projet culturel unique, placé dans un théâtre rénové au coeur de la ville. Il promet une diversité de l’image et de ses formes, ainsi qu’une abolition des frontières entre les disciplines, les genres et les époques. La participation d’Antoine Plateau aux vitrines de la Maison Hermès est l’occasion rêvée pour accorder au décorateur une complète liberté de création dans la ville. Dessinateur compulsif, il est passionné de formes, de matières, de textures et de couleurs, tout en utilisant peu le numérique, lui préférant l’expérimentation grandeur nature. Respectant la tradition mise en place chez Hermès, il travaille avec des artistes créant ainsi des « conversations » au fil des projets, mêlant savamment les créations des artistes invités et la réalisation par les artisans de la Maison Hermès. Il sollicite ainsi des compétences étonnantes dans le champ des métiers d’art tel que le plumassier Marcy ou les vanniers de Vilaine-les-Rochers, qui ont réalisé un mini grand huit. Ces objets singuliers sont alors placés dans ces décors, destinés au seul regard des passants.
« Déjà l’automne« , vitrine mêlant dans une pénombre automnale une cible plantée de flèches et des cages vides. La cible et ses occupants – rappelant le travail de Jasper Johns – peuvent appeler à l’animalité face à la l’enfermement vide et inquiétant que procurent les cages. Antoine Plateau place ainsi une création artisanale d’un blanc immaculé au coeur de ces barreaux de fer, pouvant alors représenter l’homme contrebalancé entre les interdis de la société et son côté sauvage. Ainsi, avec peu d’éléments, le décorateur arrive à évoquer de nombreuses choses.
Dans le plaisir de la contemplation et d’une passion pour le décor et la mise en scène, Antoine Plateau s’est consacré essentiellement aux décors de théâtre et de cinéma après avoir étudié, exercé et enseigné le stylisme. On retrouve alors cette épure, cette fantasmagorie, ces impressions contradictoires que l’on ressent lorsque l’on découvre « les métaphores de la matière« . C’est l’art de faire apparaître des objets réels dans une salle obscure – tel que le cinéma – ici placé dans une clarté immaculée. Ce nouveau terrain d’expression pour les artistes permet d’explorer une nouvelle manière de voir l’art dans l’espace public, mélangeant l’aspect « sous vitrine » du musée et de l’oeuvre in situ. Il réalise plusieurs séries tournant autour de la nature, de la science et parfois une pointe d’humour leur est accordée.
Chapelle Saint-Louis du collège Henri IV
19 juin – 18 septembre 2016
Entrée libre
]]>Par : Ramzy Bedia Durée : 1h23 Date de sortie : 6 juillet 2016
Résumé : Rocky (alias Ramzy) est un homme que personne ne remarque à cause de sa discrétion. En rentrant chez lui un soir, il tombe sur un hibou « Grand Duc » et décide alors de revêtir un costume de Hibou …
Hibou est un réel challenge pour Ramzy Bedia, connu pour son association avec Éric. Il est seul sur la production d’un film étonnant et novateur. Ramzy nous a confié à l’avant-première organisée par Sens Critique que Rocky, cet éternel invisible social, avait comme inspiration sa propre histoire, son enfance, où lui-même était inapparent avant de devenir célèbre. Le personnage principal va donc être le vecteur d’une prise de courage face à son invisibilité, une façon de crier « J’existe » au monde entier. Le film nous emmène dans un univers un peu folklo, où un homme déguisé en hibou rencontre une femme déguisée en Panda … Quelques longueurs, un côté absurde qui aurait mérité d’être plus développé afin de réellement rentrer dans cette catégorie, mais une belle morale ! Un film qui semble destiné aux adultes mais qui touche un aspect assez courant de l’enfance, cette invisibilité que les enfants font subir aux autres.
Ce long-métrage de Ramzy est pour le coup surprenant, beaucoup moins drôle que ce à quoi nous sommes habitués avec Éric et lui, mais qui a pour le coup un bon fil conducteur qui amène à une morale intéressante, même si elle reste évidente. Il plaira aux amateurs de films français, légèrement tourné vers l’absurde avec une pointe d’humour !
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L’E3, convention et conférence annuelle autour des jeux vidéos à Los Angeles se déroulant du 14 au 16 juin 2016, nous a présenté son lot de nouveautés ! Nintendo a bien sûr parlé de son nouveau Zelda : Breath of the Wild, récemment repoussé à 2017. Notre attente est grandement récompensée lorsque l’on voit la qualité du gameplay, des graphismes et les améliorations que Nintendo apporte à l’une de ses licences phare.
Chaque année depuis 2011, le Festival s’axe autour d’un pays et d’un thème avec Miguel Barcelo pour incarner la création contemporaine et les artistes vivants. Cette année, l’Espagne et le rire sont à l’honneur durant 3 jours par le biais de nombreux évènements tels que des conférences, des colloques, des expositions, des animations, du cinéma, … Un troisième visage se greffe à l’évènement, l’actualité artistique beaucoup plus présente cette année, et vous pourrez encore une fois y retrouver son fameux Salon du livre et de la revue artistique.
Cette manifestation est une magnifique aventure humaine où l’équipe organisatrice cherche à mieux faire connaître et aimer l’histoire de l’art qui est une mémoire qu’il nous faut sauvegarder et chérir pour sa richesse. Fontainebleau devient pendant trois jours un lieu de rencontre entre les professionnels, les collectionneurs, les artistes et le public, de partage où le passé et l’histoire sont à découvrir. Ce weekend est un moment de détente et de fête où vous pourrez interagir avec des professionnels si vous souhaitez vous orienter vers des métiers artistiques par exemple.
De qui, de quoi ris-t’on ? Et comment le représenter ? C’est les questions que la thématique du rire au Festival va tenter de développer. Le rire s’incarne dans des corps déformés, des figures type comme le clown ou le bouffon. L’idée est ainsi de redécouvrir des choses connues mais aussi découvrir des choses inconnues. C’est l’art de la caricature avec Vinci, Le Bernin et les contemporains de son temps, et plus récemment, L.H.O.O.Q. de Marcel Duchamp. Il faut penser au rire scatologique, le blasphématoire qui peut choquer et ainsi soulever la question de l’amusement face à une oeuvre, les bruits et faces comiques des fesses dans les représentations de la Renaissance. On a donc une réflexion sur le pouvoir des images et notamment lorsque l’on pense aux récents tragiques évènements… Des tables rondes auront lieu autour du rire et du dessin de presse durant le Festival avec des dessinateurs espagnols et français travaillant en Espagne. Des ateliers pour les enfants sont aussi à prévoir autour de cette thématique : du maquillage clownesque, une marionnette géante de Don Quichotte mais aussi un atelier cinématographique autour des travaux de Mélies.
À l’heure du déjeuner espagnol (13h30), rendez-vous avec les commissaires des récentes monographies autour de Dali, Goya et Velasquez. Dans une volonté comparatiste des méthodes de recherche, de restauration et d’enseignement de l’histoire de l’art, le Festival met à l’honneur l’Espagne cette année. Plusieurs tables rondes auront lieu sur les institutions muséales espagnoles et son patrimoine national hérité de la couronne.
Le Festival va, en plus, regrouper les actualités artistiques avec trois expositions présentées par leurs commissaires : Sorolla, un peintre espagnol à Paris à Giverny, Bacchanales modernes ! Le nu, l’ivresse et la danse dans l’art français du XIXe siècle au Musée des Beaux Arts de Bordeaux et Picasso Sculptures au Musée Picasso à Paris. Une riche programmation est à prévoir avec des conférences, des tables rondes, des projections cinématographiques avec l’association Art&Caméra, des étudiants médiateurs pour vous guider, du théâtre, etc.
Un bon moment en famille est à prévoir et tout ceci est gratuit ! Une application est mise à disposition du public afin de prévoir son planning de la journée.
Si vous souhaitez les soutenir, un crowdfunding est disponible ici et pour le programme c’est par ici.
La ville de Blois, située à 2h de Paris en voiture, abrite la Fondation du Doute possédant la plus grosse collection d’art Fluxus d’Europe. Ayant pour fond premier la collection personnelle de l’artiste Ben Vauthier, elle se démarque par sa volonté de rapprocher l’art et la vie. Fluxus a pour idée de rendre accessible l’art à tous, jouant du côté participatif des œuvres, ouvrant les voies à plusieurs modes d’expressions tels que la vidéo, le mail art, le eat art, le multiple, l’happening, ou encore la musique expérimentale avec les travaux du célèbre John Cage. Mêlant musique et corps, son déploiement dans l’espace, ainsi que son mouvement, sa résonance et son rapport avec la nature, Philip Corner expérimente dans cette catégorie. L’idée est alors de produire des sons proches de la nature, comme le faisait John Cage qui enregistrait des sons dans la rue ainsi que des sons « naturels » comme le glouglou de l’eau dans un coquillage ou le crépitement d’un feu. Le son devient alors une matière que l’on peut utiliser et tout le monde devient alors capable de faire de la musique.
Philip Corner est un musicien, compositeur et performeur, écrivain et artiste visuel qui a été actif sur la scène de la Nouvelle Musique pendant presque 50 ans. Son apprentissage le mena en Corée, où il étudia la musique traditionnelle ainsi que l’art de la calligraphie – son maître Kim Ki-Sung lui attribua le pseudonyme Gwan Pok (« Celui qui Contemple la Cascade »). Un travail qui influencera fortement le développement de nouvelles formes de notations graphiques chez Philip Corner et qui l’amènera à l’utilisation de gongs et autres métaux résonnants dans son travail, ainsi que des sons extra-musicaux incluant le corps et la respiration. Tout comme John Cage, dans sa relation professionnelle avec Merce Cunningham, une intime connexion avec la danse va se faire sentir très tôt, atteignant un point culminant avec le Judson Dance Theater dès sa formation en 1962.
Le mot « partition » vient du latin partitio qui veut dire partage, répartition. Le but chez Corner est de « partager l’expérience la plus simple, la plus minimale pour une aventure sonore maximale » – Alain Goulesque, directeur de la Fondation du Doute.
Il faut bien comprendre qu’avant toute production de musique il y a son « entendement » afin de la concevoir dans son intégralité. Philip Corner joue ainsi de cette notion en proposant des Ear Papers, « papiers d’écoute », où l’exercice est au final assez difficile car il y a à la fois peu et beaucoup à entendre. L’exposition rassemble à la fois son travail graphique et auditif afin que le spectateur puisse capter l’étendu de son œuvre. Un mur entier est donc consacré à ses partitions qui, originales, peuvent faire penser aux partitions d’Eric Satie donnant des indications au musicien quand à la façon de jouer son morceau. Corner s’adresse lui aussi au spectateur par ce biais, leur indiquant les modes d’écoute ou des actions pour produire des sons à entendre. En parallèle, sa musique est écoutable en permanence dans tout l’espace d’exposition et un lien indissociable se créé alors entre les œuvres, tout comme les liens du corps, des éléments naturels et de la pensée méditative à la musique.
« Pour moi, Philip est la musique ; sa musique, mais aussi la musique des nombreux auteurs que j’ai appris à connaître à travers lui. Ce n’est pas tout : pour moi, Philip est l’un des exemples les plus aboutis du maillon qui peut unir la musique à l’art visuel, sujet qui me passionne et dont Fluxus constitue une mine inépuisable. » – Caterina Gualco
Crédits photographiques de l’image à la Une : Philip Corner – Edition ear paper, DR
Exposition jusqu’au 8 mai 2016
Fondation du Doute, 14 rue de la Paix, 41000 Blois
www.fondationdudoute.fr
Mercredi au dimanche : 14h-18h30
Tarif normal 7€ – Tarif réduit 5€ – Tarif jeune (6-17 ans) 3€
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