Mini critique – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. jeu, 15 Déc 2016 13:00:12 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.7 Mini Critique #12 – Des arbres à abattre /?p=2019 /?p=2019#respond Wed, 07 Dec 2016 13:27:10 +0000 /?p=2019 D’un roman de Thomas Bernardt, la pièce de Krystian Lupa invite à prendre part au monde artistique viennois…

Des arbres à abattre


De : Krystian Lupa

Dates : Du Mercredi 30 novembre au Dimanche 11 décembre 

Durée : 4h40 (entracte inclue)

Résumé : Adaptée du roman de Thomas Bernardt, la pièce de Krystian Lupa dresse le portrait de la société artistique viennoise des années 80.


Dans un salon cloisonné de verre se jouent les artifices d’un « dîner artistique ». Verre de vin ou cigarette à la main, les convives discutent de tout et surtout de rien. Leurs conversations en polonais ne sont qu’un brouhaha, qu’un décor sonore. A l’extérieur de ce cube, un homme incarnant l’auteur de la pièce lui-même décrit la situation, assis dans un fauteuil. Il n’aurait pas dû venir, il hait ces gens et ces gens le haïssent tous autant qu’ils se haïssent entre eux. Mais ils sont réunis pour honorer la mémoire de Joana, une amie artiste qui vient de se suicider. Les sujets de discussion se détournent très vite de la jeune défunte, et ce ne sont plus que des dialogues sourds qui brisent le lourd silence. Tous ont quelque chose à dire, un avis à donner, mais aucun d’entre eux ne fait preuve d’écoute.

Au cours de la pièce, les temporalités viennent se superposer avec fluidité grâce à la projection de vidéos, à l’intervention de voix et de personnages et aux changements d’espace. On assiste à quelques scènes purement oniriques qui viennent interroger les motifs profonds du suicide. Il semble finalement que la voie choisie par Joana soit la seule issue possible à la folie de cette société. En effet, tous ces artistes qui défilent sur scène sont à la fois poussés par la recherche de la gloire et rongés par des questions existentielles.

C’est une critique virulente de la société artistique viennoise des années 80 qu’expose Thomas Berhardt, auteur de la pièce. Il ne prétend pourtant attaquer personne, malgré la violence de ses propos. Il ne fait qu’écrire une réalité, la vérité crue explose d’elle-même. Krystian Lupa, le metteur en scène, figure d’honneur du festival d’Automne, dissèque ces âmes tourmentées en offrant un spectacle d’une esthétique exceptionnelle. Couleurs, lumières, musique : rien n’est laissé au hasard pour construire cette atmosphère si particulière et si captivante.

DONC ?!

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Pour apprécier les 4h40 de représentation, il est nécessaire d’être bien installé et d’avoir à l’esprit qu’un dîner artistique n’est pas qu’excitation et extravagance. C’est aussi un laboratoire de psychologie humaine, où les tensions se lisent dans les silences, les détails des postures et les nuances des expressions. Si l’on prend le spectacle dans sa globalité, il est d’une grande qualité et révèle l’engagement de son créateur pour l’amour pur de l’art et la liberté d’expression.

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Mini Critique #11 – Balzac et la petite tailleuse chinoise /?p=2007 /?p=2007#respond Fri, 02 Dec 2016 16:17:11 +0000 /?p=2007 Balzac et la petite tailleuse chinoise, ou l’art d’adapter une œuvre littéraire à la renommée mondiale en une production cinématographique tout aussi enthousiasmante.

Balzac et la petite tailleuse chinois


Par : Dai Sijie 

Durée : 1h 56 

Date de sortie : 2002

Résumé : Luo et Ma, deux jeunes amis sont envoyés dans des camps de rééducation chinois sous le régime Maoïste. Accablés de tâches dégradantes, se retrouvant isolés dans un milieu peu accueillant, nos deux personnages ne se doutent pas qu’ils sont sur le point de faire une rencontre qui les marquera pour le reste de leur vie. Comment une nature aussi austère que celle des montagnes où ils se trouvent peut-elle voir s’épanouir une jeunesse qui ne cherche qu’à s’ouvrir, s’émanciper ? Quel avenir peuvent-ils imaginer, créer ?


Dai Sijie nous place dans un monde extrêmement pauvre, qui ne nous est pas forcément familier. Difficile donc de se plonger tout de suite dans le contexte, le début du film peut alors sembler déroutant. Ce film met au premier plan le témoignage d’une dure réalité : celle des camps de travail, d’une Chine où le peuple meurt de faim. Curieux village en effet que celui où l’on chante les louanges de Mao !

Sur cette toile de fond vient se greffer l’histoire de Luo et Ma. Eux-mêmes surpris par le dénuement de ces populations, ils n’imaginent pas que la plus grande richesse qu’ils vont y trouver sera d’une valeur inestimable. En plus de l’amour et des sentiments qui agitent régulièrement la jeunesse, nos deux jeunes gens tombent en réalité sur… des livres ! Un monde nouveau s’offre alors à eux, qui laisse libre cours à l’imagination, à l’invention. Entre fiction et réalité, l’auteur et réalisateur de notre film nous donne à voir des personnages qui se cherchent, s’inventent, se lient et se délient pour la plus grande satisfaction des spectateurs.

DONC ?!

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Un film haut en couleur et en péripéties, qui s’inscrit dans la liste de ceux déjà réalisé par Dai Sijie (avec notamment : Chine ma douleur). Entre romanesque et témoignage historique, la trame de l’histoire nous tient en haleine jusqu’à la dernière scène.

Écrit par Anne Laroudie

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Mini Critique #10 – Ero de Maseki /?p=1953 /?p=1953#respond Thu, 24 Nov 2016 15:10:26 +0000 /?p=1953 Parlons un peu musique avec Ero de Maseki…

Ero


Par : Maseki

Durée : 23 minutes

Date de sortie : 4 novembre 2016

Résumé : Maseki est un jeune artiste mais son premier album témoigne de sa maturité artistique.  Inspiré par la Trap (une branche du hip-hop), les sons électroniques expérimentaux et le Japon, Maseki a une personnalité atypique. Le label Pomme Framboise Records nous propose de découvrir son album Ero, qui vient de paraître.


L’ensemble de son album présente une certaine homogénéité, que chacun des titres vient enrichir de ses nuances. Les morceaux sont peu nombreux mais bien choisis et d’une grande qualité.

L’identité affirmée d’Ero se caractérise d’abord par une densité et une puissance sonore. D’entrée de jeu, on sent le souffle hip-hop qui anime la partie instrumentale. La pesanteur du rythme et la profondeur des sonorités imprègne la mélodie et constitue la base de l’album. A cette densité viennent pourtant se mêler des éléments aériens dont la légèreté contribue à l’équilibre de la composition.

L’univers musical de Maseki se situe en fait dans une marge entre le terrien et le cosmique. Il est à la fois ancré dans le monde physique urbain et un univers immatériel très lointain. Les voix sensuelles qui ponctuent la mélodie semblent proches mais inaccessibles. Sont-elles humaines ? Le paradoxe entre leur sensualité et leur caractère robotique est floue au point où cela devient destabilisant.

Tout au long de l’album, la musique se déploie dans un rythme semblable à celui d’un corps dansant lascivement. C’est en cela que réside la volupté de la composition. On peu dire qu’il y a à la fois quelque chose d’érotique et de mystique dans cette transe instrumentale.

Donc ?!

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Avec son premier album, Maseki nous offre un travail d’une grande qualité. Il nous plonge dans un univers original où cohabitent ses différentes inspirations. Si vous avez besoin d’une parenthèse cosmique de 23 minutes, vous pouvez écouter l’intégralité de son album sur Deezer, Spotify ou Apple Music !

Maseki jouera le vendredi 9 décembre aux Nautes, à l’occasion d’une soirée Pomme Framboise Records ! 

– Apple Music & Itunes : https://itun.es/fr/I-MJfb
– Spotify : https://goo.gl/ky7hI1
– Deezer: https://goo.gl/dd439x

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Mini Critique #9 – Your Name /?p=1924 /?p=1924#respond Sat, 19 Nov 2016 16:00:29 +0000 /?p=1924 Your Name, le nouveau film d’animation de Makoto Shinkai pour la Toho ! Une forte concurrence qui s’annonce pour les studios Ghibli ?

Your Name


Par : Makoto Shinkai

Durée : 1h46

Date de sortie en France : 28 décembre 2016

Résumé : Mitsuha, adolescente coincée dans une famille traditionnelle, rêve de quitter ses montagnes natales pour découvrir la vie trépidante de Tokyo. Elle est loin d’imaginer pouvoir vivre l’aventure urbaine dans la peau de… Taki, un jeune lycéen vivant à Tokyo. Une étrange relation s’installe entre leurs deux corps qu’ils accaparent mutuellement. Quel mystère se cache derrière ces rêves étranges qui unissent deux destinées que tout oppose qui ne se sont jamais rencontrées ? 


          De par mon voyage au Japon il y a peu, j’ai eu la chance de regarder ce film d’animation dans l’avion bien avant sa sortie en France !
          Le film commence dans l’incompréhension générale – encore plus si nous n’avez pas vu la bande-annonce avant le début du film – présentant deux adolescents que tout oppose : Mitsuha et Taki. Comme indiqué dans le synopsis, la jeune fille est d’une famille traditionnelle, perdue dans un petit village de montagne, tandis que Taki est un jeune homme vivant à Tokyo à la vie sociale bien remplie. Mitsuha cherche le moyen de s’échapper de son cocon familiale et rêve d’une vie à Tokyo, ce qui, suite à un voeux, finit par arriver au travers de Taki. Le film joue d’une forte ambiguité entre rêve et réalité. Au fur et à mesure les choses se précisent et nous comprenons que les deux protagonistes échangent leur peau ! Cela amène à des situations cocasses avec leurs camarades et familles respectives ce qui les pousse à se raconter leurs journées respectives dans un « journal de bord ». Ne se connaissant pas, ils vont finir par nouer une relation assez particulière, qui va aller de péripéties en péripéties au cours du film.
           L’animation de Makoto Shinkai est extrêmement fidèle à la réalité nipponne et développe une relation entre une fille et un garçon qui reflète bien ce que l’on retrouve au Japon. Des relations où l’embarras est sensible, où l’intimité est précieuse, tout en gardant une pointe d’humour. On s’y croirait avec ces paysages rouges d’automne du au changement de couleur des momiji (érables rouges japonais), ces danses traditionnelles, ces habitudes, ou encore avec la frénésie de Tokyo : ses buildings et ses transports en commun. En bref, le Japon y est très bien retranscrit et accentue les différences entre les deux personnages. Makoto Shinkai développe une histoire pleine de poésie et de drama qui va vous tirer la larme à l’oeil – cela a été le cas pour moi ! Le film recèle de nombreuses surprises, même si la fin reste tout de même assez prévisible.

DONC ?!

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Ce nouveau film pour la Toho est en train de battre les records d’audience au Japon, il arrive en cinquième position des plus gros succès d’animation japonaise, derrière Le Voyage de ChihiroLe Château ambulantPrincesse Mononoke et Ponyo sur la falaise. Il a déjà réuni plus de 10 millions de spectateurs et est devenu le premier long-métrage d’animation non Ghibli à dépasser la barre symbolique des 10 milliards de Yens de recettes. Espérons lui le même succès en France ! En tout cas, je le recommande vivement, une belle manière de s’évader, d’apprécier les paysages du Japon et de découvrir une belle histoire, pour le moins peu commune !

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Mini Critique #8 – Le Grand Marin /?p=1905 /?p=1905#respond Thu, 10 Nov 2016 09:54:43 +0000 /?p=1905 Lili vous embarque avec elle en Alaska, à bord du Rebel, un superbe bateau de pêche !

Le Grand Marin


Par : Catherine Poulain

Éditeur : Éditions de l'olivier

Date de publication : 4 février 2016

Prix : 19€

Résumé : Parmi ceux qui pensent au grand départ, à la fuite, très peu franchissent réellement le pas. Lili fait partie de ces individus rares qui, portés par une force inexplicable, abandonnent soudainement leur nid et rejoignent une terre inconnue.


 

Le cœur de la jeune femme la porte jusqu’à la terre glaciale de l’Alaska : « the Last Frontier ». Là-bas, elle embarque sur le Rebel et découvre le monde de la pêche, celui des marins qui chaque fois retournent en mer au péril de leur vie. Elle doit prouver que son corps frêle peut rivaliser avec la force brutale des hommes et que sa volonté est assez forte pour combattre la fatigue et la faim. Très vite, pêcher devient une nécessité : elle veut entendre battre le cœur glacial de l’océan et sentir la chaleur du poisson dans son estomac. Seule femme à bord, elle cherche à mériter sa place au milieu des hommes sans demander quelque faveur. En partageant avec eux ces batailles contre l’océan et ces nuits sans fin, elle fait des marins sa nouvelle famille.

Elle souhaiterait ne jamais s’arrêter. Courir, courir encore sans jamais laisser le confort et l’enlisement s’installer. Sans même avoir le temps de s’attacher au corps puissant du grand marin et sa peau abîmée, aux nuits dans le vieux motel et aux effluves d’alcool.. Sa quête de vie, de vérité et d’absolu la poussent toujours plus loin dans l’effort et le voyage.

Derrière le personnage de Lili, c’est Catherine Poulain qui parle de sa propre expérience. Vivant aujourd’hui avec son troupeau de moutons, l’écrivain aura parcouru des kilomètres avant de s’installer dans les Alpes. Alaska, Canada, Etats-Unis, Japon… C’est à travers le travail ouvrier que la jeune femme entreprend sa découverte du monde. Au cours de ses périples, elle ne cesse de noircir des carnets, dans lesquels elle puisera les mots de son roman Le Grand Marin. Son écriture simple mais puissante reflète incroyablement sa personnalité. Ces phrases entrecoupées, parfois prises sur le vif, traduisent son sentiment d’urgence face à la vie qui court sous elle. Avec son premier romain, Catherine Poulain nous entraîne dans cette course effrénée pleine de poésie. Les mots bruts expriment des images puissantes, parfois violentes, mais toujours d’une grande beauté.

DONC ?!

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Se plonger dans Le Grand Marin, c’est prendre le risque d’être submergé par une pulsion de voyage. A défaut de pouvoir partir, c’est au moins l’occasion de respirer une bouffée d’air iodé et de réveiller ses instincts d’aventurier.

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Mini Critique #7 – L’odyssée /?p=1878 /?p=1878#respond Sat, 22 Oct 2016 09:00:26 +0000 /?p=1878 Jérome Salle relève t’il le challenge que représente l’histoire du célèbre commandant Jean-Yves Cousteau ?

L’Odyssée


Par : Jérome Salle

Durée : 2h02

Date de sortie : 13 octobre 2016

Résumé : Le commandant Cousteau nous fait plonger avec lui dans les fonds marins et les péripéties de sa célébrité.


Jérome Salle, également réalisateur de Largo Winch, nous offre le premier biopic consacré au célèbre commandant Jean-Yves Cousteau. Ancien officier de la Marine, explorateur, inventeur et plongeur lui-même, ce singulier personnage a pour première ambition de découvrir le monde des profondeurs et ses merveilles. Sa petite famille, unie par cette même passion, vit alors des jours paisibles. Pourtant, l’amour du commandant pour l’océan va vite se transformer en une quête effrénée du « jamais vu ». Alors qu’il accède à la gloire, ses rapports familiaux se froissent progressivement jusqu’à se briser. Obnubilé par l’argent et pris dans un cercle vicieux, Cousteau ne réalise pas qu’il est en train de détruire l’univers qu’il convoite. Le premier à en prendre conscience est son fils Philippe, qui abandonne la quête dans sa décadence et laisse son père plein d’orgueil aux commandes du bateau. Les deux personnages se réconcilient finalement et partent ensemble au bout du monde. Cette fois, c’est plus dans l’objectif de préserver l’océan que de le conquérir.

Le réalisateur de l’Odyssée parvient à nous montrer l’univers marin sous son aspect le plus fascinant. Regorgeant de merveilles mais parfois dangereux, il est risqué de prétendre le maîtriser. Sur ce point, le film séduira les amoureux de la mer et des grands espaces. Certaines images, d’une grande beauté, sont particulièrement émouvantes et réduisent l’ego humain en un tas de poussière. Le chemin emprunté par Cousteau à la fin de l’histoire fait de l’Odyssée un film engagé. Il nous rappelle que notre planète est en danger depuis des années et que le combat est loin d’être fini.

Toutefois, le fond de l’histoire et sa morale ne suffisent pas à prendre le spectateur aux tripes du début à la fin. Le scénario présente quelques longueurs, on a souvent l’impression de revenir sur les même images, les même conflits. La personnalité de Jacques-Yves Cousteau ne tombe pas totalement dans le cliché du vilain commandant avare, puisqu’il finit par retourner sa veste, mais il est dommage que ce ne soit pas fait avec un peu plus de nuances…  On ne doute pas de sa profondeur d’âme, mais il aurait été intéressant d’assister de plus près à sa remise en question.

DONC ?!

L’Odyssée reste un très beau film, il donne une bouffée d’air frais dans notre vie urbaine et s’engage réellement pour la protection de l’environnement.

La petite anecdote : Lambert Wilson, qui incarne le commandant, s’est énormément investi dans son rôle… jusqu’à perdre 10kg pour le film !

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Mini Critique #6 – Juste la fin du monde /?p=1834 /?p=1834#respond Sun, 16 Oct 2016 12:07:09 +0000 /?p=1834 Juste la fin du monde, une petite perle de Xavier Dolan …

Juste la fin du monde


Par : Xavier Dolan

Durée : 1h37

Date de sortie : 21 septembre 2016

Résumé : Après une longue absence, Louis, talentueux auteur, choisit de retrouver le nid familial. Il a une terrible nouvelle à annoncer.


Assis dans l’avion, le personnage principal joué par Gaspard Uliel annonce d’emblée la couleur. Son retour auprès de ses proches n’est pas sans motivation:  il doit leur annoncer qu’il va mourir. Quand, comment, pourquoi ?  C’est ce qui semble être l’intrigue principale du scénario.

Les retrouvailles ne sont pas sans tourmentes. Elles viennent ébranler la petite vie tranquille de sa mère, sa soeur et son frère, marié. L’arrivée de Louis réveille en chacun d’eux un passé apparemment bouleversé. Petit à petit, chacun des personnages exprime ses reproches, ses appréhensions. Comme si tous les liens qui unissaient cette petite famille gravitaient autour de l’enfant prodige enfin revenu. Alors qu’ils attendent de lui un comportement de médiateur, Louis reste dans la retenue, toujours rongé par la nouvelle qu’il ne parvient pas à formuler.

Du début à la fin, la tension du synopsis est redoublée par le style de Xavier Dolan. Cadrages très serrés, plans très lents… Tout est mis en oeuvre pour laisser au spectateur le temps de plonger dans les pensées des personnages si complexes. Esthétiquement, les lumières et les textures font de ce film une petite perle dont on reconnaît bien la marque de fabrique.

DONC ?!

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Xavier Dolan s’est entouré des plus talentueux acteurs français du moment. Donc si vous ne faites pas partie de ceux que les films d’auteur excèdent, Juste la fin du monde devrait vous faire vivre un moment fort. Vous allez rire (parfois nerveusement) et vous allez grincer des dents devant les bégaiements de Marion Cotillard. En plus,on vous laisse découvrir la fin…

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Mini Critique #5 – Racine par la Racine /?p=1698 /?p=1698#respond Thu, 18 Aug 2016 15:06:08 +0000 /?p=1698 Pour revisiter les classiques du théâtre, quoi de mieux qu’un peu de légèreté ?

RACINE PAR LA RACINE

Par : Serge Bourhis, Compagnie Alcandre

Durée : 1h15

Date de sortie : en tournée depuis 2012

Résumé : La compagnie Alcandre nous propose un voyage bref et dense au cœur de l’Oeuvre de Jean Racine.


“Tout m’afflige et me nuit, et conspire me nuire”. Quatre sombres silhouettes déambulent sur la scène en répétant ces mots. Religieusement, ils viennent s’incliner devant un livre, ouvert en équilibre sur le plancher. C’est une pièce du célèbre Jean Racine. Les personnages vénèrent les oeuvres du dramaturges, au point d’être hantés par ses alexandrins.

En réalité, ces quatre névrosés des vers raciniens sont membres de la Compagnie Alcandre. L’un d’entre eux, Serge Bourhis, est l’auteur de la pièce. Il nous fait découvrir sous un jour nouveau les onze tragédie de l’incontournable auteur du XVIIe siècle. Avec son humour d’une rare intelligence, Serge Bourhis glisse d’une oeuvre à une autre avec fluidité. Il crée une alternance équilibrée entre la parodie et la pure tragédie. En modernisant ces classiques du théâtre français, il nous aide également à cerner le personnalité mystérieuse de Racine. Il convie même l’auteur à un entretien exclusif devant les caméras pour tenter de lui arracher quelques mots…

Donc ?!

Que vous connaissiez d’ores et déjà les onze tragédies ou que vous vous y initiez tout juste, vous serez séduit par le jeu remarquable des comédiens et la justesse de l’écriture et de la mise en scène.  Après une heure de théâtre post-racinien, vous serez même tentés de rejoindre le groupe des Alexandrins Anonymes.

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Écrit par Gaelle Hubert

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Mini Critique #4 – Suicide Squad /?p=1627 /?p=1627#respond Sat, 06 Aug 2016 19:39:51 +0000 /?p=1627 Le nouveau DC Comics par Warner essuie de nombreuses critiques… Qu’en est-il réellement ?

Suicide Squad


Par : David Ayer 

Durée : 2h10

Date de sortie : 3 août 2016

Résumé : Les pires méchants de l’univers DC Comics réunis dans un même film. C’est tellement jouissif d’être un salopard ! Face à une menace aussi énigmatique qu’invincible, l’agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu’aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s’embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu’au moment où ils comprennent qu’ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?


Suicide Squad était le DC Comics le plus attendu des vacances avec des bandes annonces donnant à l’oeuvre un caractère complètement déjanté et plein d’humour. La performance de Jared Leto incarnant le Joker promettait une richesse dans le jeu d’acteur et un personnage fou et énigmatique comme dans les comics.

Après avoir lu de nombreuses critiques négatives, nous nous sommes dis qu’il fallait tout de même faire notre propre opinion ! Des regrets ? Pas vraiment, nous avons bien rigolé, le Joker était magnifiquement bien joué, ainsi qu’Harley Quinn. Beaucoup d’action, peut être trop, et c’est justement ce « trop » qui dénote dans l’oeuvre cinématographique de David Ayer. Un surplus de personnages, une importance trop grande accordée à Harley et Deadshot, pas assez au Joker – dont de nombreuses scènes ont été coupées -, une musique qui ne s’arrête jamais, aucune pause, trop d’enchainement au niveau des séquences, bref ! L’idée était là, l’ambiance aussi, malgré un bad guy légèrement exagéré, mais la surenchère de personnages à l’écran, suivit d’un film découpé à la vas-vite ne laisse pas une bonne impression.

Donc ?!

Le film n’est pas mauvais, loin de là, mais il aurait mérité d’être travaillé plus et d’en réduire les acteurs afin de se concentrer sur quelques principaux. Dans les Avengers, chacun à sa propre histoire dans son propre film, ce qui permet de ne pas surcharger ceux les regroupant. Dans Suicide Squad tout à voulu être fait en même temps…

 

 

 

 

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Mini critique #3 – Hibou /?p=1525 /?p=1525#respond Wed, 06 Jul 2016 11:45:17 +0000 /?p=1525 Ramzy Bedia se lance seul dans l’aventure Hibou ! Une réussite ou un échec ? 

Hibou


Par : Ramzy Bedia

Durée : 1h23

Date de sortie : 6 juillet 2016

Résumé : Rocky (alias Ramzy) est un homme que personne ne remarque à cause de sa discrétion. En rentrant chez lui un soir, il tombe sur un hibou « Grand Duc » et décide alors de revêtir un costume de Hibou …


Hibou est un réel challenge pour Ramzy Bedia, connu pour son association avec Éric. Il est seul sur la production d’un film étonnant et novateur. Ramzy nous a confié à l’avant-première organisée par Sens Critique que Rocky, cet éternel invisible social, avait comme inspiration sa propre histoire, son enfance, où lui-même était inapparent avant de devenir célèbre. Le personnage principal va donc être le vecteur d’une prise de courage face à son invisibilité, une façon de crier « J’existe » au monde entier. Le film nous emmène dans un univers un peu folklo, où un homme déguisé en hibou rencontre une femme déguisée en Panda … Quelques longueurs, un côté absurde qui aurait mérité d’être plus développé afin de réellement rentrer dans cette catégorie, mais une belle morale ! Un film qui semble destiné aux adultes mais qui touche un aspect assez courant de l’enfance, cette invisibilité que les enfants font subir aux autres.

Donc ?!

Ce long-métrage de Ramzy est pour le coup surprenant, beaucoup moins drôle que ce à quoi nous sommes habitués avec Éric et lui, mais qui a pour le coup un bon fil conducteur qui amène à une morale intéressante, même si elle reste évidente. Il plaira aux amateurs de films français, légèrement tourné vers l’absurde avec une pointe d’humour !

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