hey listen – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Tue, 06 Sep 2016 21:59:20 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.5.4 94317584 Mini Critique #5 – Racine par la Racine /?p=1698 /?p=1698#respond Thu, 18 Aug 2016 17:06:08 +0000 /?p=1698 Pour revisiter les classiques du théâtre, quoi de mieux qu’un peu de légèreté ?

RACINE PAR LA RACINE

Par : Serge Bourhis, Compagnie Alcandre

Durée : 1h15

Date de sortie : en tournée depuis 2012

Résumé : La compagnie Alcandre nous propose un voyage bref et dense au cœur de l’Oeuvre de Jean Racine.


“Tout m’afflige et me nuit, et conspire me nuire”. Quatre sombres silhouettes déambulent sur la scène en répétant ces mots. Religieusement, ils viennent s’incliner devant un livre, ouvert en équilibre sur le plancher. C’est une pièce du célèbre Jean Racine. Les personnages vénèrent les oeuvres du dramaturges, au point d’être hantés par ses alexandrins.

En réalité, ces quatre névrosés des vers raciniens sont membres de la Compagnie Alcandre. L’un d’entre eux, Serge Bourhis, est l’auteur de la pièce. Il nous fait découvrir sous un jour nouveau les onze tragédie de l’incontournable auteur du XVIIe siècle. Avec son humour d’une rare intelligence, Serge Bourhis glisse d’une oeuvre à une autre avec fluidité. Il crée une alternance équilibrée entre la parodie et la pure tragédie. En modernisant ces classiques du théâtre français, il nous aide également à cerner le personnalité mystérieuse de Racine. Il convie même l’auteur à un entretien exclusif devant les caméras pour tenter de lui arracher quelques mots…

Donc ?!

Que vous connaissiez d’ores et déjà les onze tragédies ou que vous vous y initiez tout juste, vous serez séduit par le jeu remarquable des comédiens et la justesse de l’écriture et de la mise en scène.  Après une heure de théâtre post-racinien, vous serez même tentés de rejoindre le groupe des Alexandrins Anonymes.

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Écrit par Gaelle Hubert

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Le petit théâtre de la démesure d’Antoine Plateau pour la maison Hermès /?p=1597 /?p=1597#respond Thu, 28 Jul 2016 20:06:07 +0000 /?p=1597 Le Miroir de la Ville de Poitiers a souhaité interroger le sujet qu’est « l’exposition », saisissant l’opportunité de l’arrivée d’Antoine Plateau, nouveau décorateur en charge des vitrines du siège historique de la Maison Hermès. L’usage de la vitrine évoque un espace d’exposition placé au coeur de la ville et ouvert à tous. C’est un élément qui happe le regard du passant et qui devient un théâtre vivant où l’artiste et l’artisan peuvent travailler de concert. 

24 Faubourg Saint-Honore, Paris, automne 2015 Grande vitrine

24 Faubourg Saint-Honore, Paris, automne 2015 Grande vitrine

Le Miroir 2016 – Poitiers est un projet culturel unique, placé dans un théâtre rénové au coeur de la ville. Il promet une diversité de l’image et de ses formes, ainsi qu’une abolition des frontières entre les disciplines, les genres et les époques. La participation d’Antoine Plateau aux vitrines de la Maison Hermès est l’occasion rêvée pour accorder au décorateur une complète liberté de création dans la ville. Dessinateur compulsif, il est passionné de formes, de matières, de textures et de couleurs, tout en utilisant peu le numérique, lui préférant l’expérimentation grandeur nature. Respectant la tradition mise en place chez Hermès, il travaille avec des artistes créant ainsi des « conversations » au fil des projets, mêlant savamment les créations des artistes invités et la réalisation par les artisans de la Maison Hermès. Il sollicite ainsi des compétences étonnantes dans le champ des métiers d’art tel que le plumassier Marcy ou les vanniers de Vilaine-les-Rochers, qui ont réalisé un mini grand huit. Ces objets singuliers sont alors placés dans ces décors, destinés au seul regard des passants.

« Déjà l’automne« , vitrine mêlant dans une pénombre automnale une cible plantée de flèches et des cages vides. La cible et ses occupants – rappelant le travail de Jasper Johns – peuvent appeler à l’animalité face à la l’enfermement vide et inquiétant que procurent les cages. Antoine Plateau place ainsi une création artisanale d’un blanc immaculé au coeur de ces barreaux de fer, pouvant alors représenter l’homme contrebalancé entre les interdis de la société et son côté sauvage. Ainsi, avec peu d’éléments, le décorateur arrive à évoquer de nombreuses choses.

« Déjà l’automne » – Window display by Antoine Platteau for the Maison Hermès © Ville de Poitiers

« Déjà l’automne » – Window display by Antoine Platteau for the Maison Hermès © Ville de Poitiers

Dans le plaisir de la contemplation et d’une passion pour le décor et la mise en scène, Antoine Plateau s’est consacré essentiellement aux décors de théâtre et de cinéma après avoir étudié, exercé et enseigné le stylisme. On retrouve alors cette épure, cette fantasmagorie, ces impressions contradictoires que l’on ressent lorsque l’on découvre « les métaphores de la matière« . C’est l’art de faire apparaître des objets réels dans une salle obscure – tel que le cinéma – ici placé dans une clarté immaculée. Ce nouveau terrain d’expression pour les artistes permet d’explorer une nouvelle manière de voir l’art dans l’espace public, mélangeant l’aspect « sous vitrine » du musée et de l’oeuvre in situ. Il réalise plusieurs séries tournant autour de la nature, de la science et parfois une pointe d’humour leur est accordée.

Cliquer pour visualiser le diaporama.
Une balade étonnante et rafraîchissante, qui place l’art dans une nouvelle dimension, comme de petits théâtres dans la ville.

 

 


Chapelle Saint-Louis du collège Henri IV

19 juin – 18 septembre 2016

Entrée libre

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L’arte povera, l’art des matériaux bruts et naturels, au Centre Pompidou /?p=1538 /?p=1538#respond Fri, 08 Jul 2016 23:56:08 +0000 /?p=1538 Pas facile de comprendre ce qu’est réellement l’« art pauvre ». On a vite fait de réduire ce courant complexe à quelques banalités. Heureusement, le Centre Pompidou propose de se pencher sur le sujet afin de dévoiler sa richesse…

C’est un projet ambitieux qu’a monté le commissaire général Frédéric Paul au Centre Pompidou. La manifestation en question, qui a pour objet l’« art pauvre », vise à faire découvrir l’Arte Povera dans sa richesse et sa pluridisciplinarité . Traiter d’une thématique si large semblait perdu d’avance. C’était risquer de l’enfermer dans une vision réductrice ou, à l’inverse, de perdre son fil conducteur. Les commissaires de l’exposition ont pourtant relevé le défi en proposant une expérience artistique qui dépasse le simple accrochage traditionnel. Parallèlement au parcours organisé dans les salles du musée, des performances, des projections cinématographiques et une journée de colloque ont été organisés. Pour ceux qui auraient manqué ces événements, pas d’inquiétude : les commentaires explicatifs vous guideront le long de l’exposition…

Giuseppe PENONE, Soffio 6 [Souffle 6], 1978, 158 x 75 x 79 cm, Terre cuite. Collection Centre Pompidou, mnam/cci, © Centre Pompidou/Dist. RMN-GP © Adagp, Paris 2016

Dès la première salle, les artistes majeurs de l’Arte Povera annoncent la couleur. Les œuvres d’Alberto Burri, Lucio Fontana, Piero Manzoni et Mario Merz marquent l’émergence du mouvement, qui naît en Italie aux lendemains de la seconde guerre mondiale. Loin de revendiquer leur appartenance à quelconque école, ils ouvrent au contraire les portes à la création émancipée. La diversité dans leurs œuvres est frappante mais c’est l’énergie de leurs procédés productifs qui les lie à une même tendance. L’éclectisme des autres artistes exposés – parmi lesquels Anselmo, Kounellis ou Penone – semble peut-être faire de l’Arte Povera un concept « fourre-tout », mais on finit par discerner la dynamique commune qui les anime.

Piero GILARDI, Totem domestico, 1964, 200 x 200 x 300 cm, Mousse de polyuréthane, polystyrène expansé, peinture. Collection Centre Pompidou, mnam/cci, © Piero Gilardi – photo : © François Fernandez

On donne parfois à l’« art pauvre » une définition un peu sommaire : l’utilisation de matériaux bruts et naturels, en opposition avec les tendances pop et minimalistes américaines. Il s’agit surtout d’une quête commune : celle d’un langage universel, fécondé par des geste archaïques. Plus que sa finalité, c’est le procédé même de la création qui intéresse les artistes. Leur démarche se fonde sur l’intuition et la purification du langage, mais aussi sur le rapport au monde, non pas figé mais en constante transformation. Giovanni Anselmo rend bien compte de cette approche créative avec son œuvre Sans titre, composée de granit, de laitue et de fil de cuivre. L’association de la laitue périssable et du bloc sculptural évoque l’évolution naturelle des éléments.

Giovanni ANSELMO, Sans titre, 1968, 70 x 23 x 37 cm, Granit, laitue, fil de cuivre. Collection Centre Pompidou, mnam/cci, ©Centre Pompidou/Dist. RMN-GP, ©Giovanni Anselmo

« Moi, le monde, les choses, la vie, nous sommes des énergies en situation ; le point essentiel n’est pas de cristalliser ces situations mais de les maintenir ouvertes et mobiles en fonction de ce que nous avons à vivre. » – Giovanni Anselmo.

Riccardo DALISI, Tecnica povera, 1973, Sedia in cartapesta, 1973, Chaise en papier maché, ca., 90 x 80 x 45cm. Collection Centre Pompidou, mnam/cci, © Centre Pomidou/Dist. RMN-GP

 

La portée de l’« art pauvre » s’étend bien au-delà de ces travaux plastiques. Au 5ème niveau du musée, la suite du parcours explore l’architecture radicale de l’« école de contre-design » italienne, Global Tools. Associée aux arts visuels et à la performance, leur démarche repense l’espace politique et social. Elle s’oppose à la fixité des espaces de vie et à la société de consommation qui enferme l’homme. Les artistes prônent au contraire l’utilisation de matériaux « pauvres » et les gestes archaïques qui font écho au mythe de la cabane originelle. Ils entraînent également l’émancipation des objets, dépourvus alors de toute fonctionnalité. Le Trône de Riccaro Dalisi, constitué de papier mâché, exprime la suprématie de la création artistique sur le rationnel et l’utilitaire. En outre, par le recyclage, l’artiste manifeste une certaine pensée politique, qui se confirme avec ses projets collectifs. En effet, en 1971, il entreprend une serie d’ateliers auxquels participent les enfants d’un quartier défavorisé. Ainsi, il exploite leur imagination et leur spontanéité pour repenser l’organisation de l’espace urbain.

 

En définitive, les artistes du Global Tools, comme ceux de l’Arte povera, glorifient la création dans sa forme pure et affranchie. Ils libèrent en même temps toute la production artistique contemporaine. L’exposition telle qu’elle est conçue explore les parallèles possibles entre les divers médiums et témoigne du bouillonnement créatif qu’a engendré l’« art pauvre ».

Écrit par Gaëlle Hubert


Un Art Pauvre – Centre Pompidou – Paris

Du 8 juin au 29 août 2016

De 11h à 21h tous les jours sauf le mardi

Plein Tarif : 14€ / Tarif réduit : 11€

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Mini critique #3 – Hibou /?p=1525 /?p=1525#respond Wed, 06 Jul 2016 11:45:17 +0000 /?p=1525 Ramzy Bedia se lance seul dans l’aventure Hibou ! Une réussite ou un échec ? 

Hibou


Par : Ramzy Bedia

Durée : 1h23

Date de sortie : 6 juillet 2016

Résumé : Rocky (alias Ramzy) est un homme que personne ne remarque à cause de sa discrétion. En rentrant chez lui un soir, il tombe sur un hibou « Grand Duc » et décide alors de revêtir un costume de Hibou …


Hibou est un réel challenge pour Ramzy Bedia, connu pour son association avec Éric. Il est seul sur la production d’un film étonnant et novateur. Ramzy nous a confié à l’avant-première organisée par Sens Critique que Rocky, cet éternel invisible social, avait comme inspiration sa propre histoire, son enfance, où lui-même était inapparent avant de devenir célèbre. Le personnage principal va donc être le vecteur d’une prise de courage face à son invisibilité, une façon de crier « J’existe » au monde entier. Le film nous emmène dans un univers un peu folklo, où un homme déguisé en hibou rencontre une femme déguisée en Panda … Quelques longueurs, un côté absurde qui aurait mérité d’être plus développé afin de réellement rentrer dans cette catégorie, mais une belle morale ! Un film qui semble destiné aux adultes mais qui touche un aspect assez courant de l’enfance, cette invisibilité que les enfants font subir aux autres.

Donc ?!

Ce long-métrage de Ramzy est pour le coup surprenant, beaucoup moins drôle que ce à quoi nous sommes habitués avec Éric et lui, mais qui a pour le coup un bon fil conducteur qui amène à une morale intéressante, même si elle reste évidente. Il plaira aux amateurs de films français, légèrement tourné vers l’absurde avec une pointe d’humour !

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Eugène Boudin, l’atelier de la lumière /?p=1480 /?p=1480#respond Thu, 30 Jun 2016 15:00:41 +0000 /?p=1480 Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, le MUMA nous propose cet été une exposition sur Eugène Boudin – artiste dont l’oeuvre est profondément attachée à la région normande, à son atmosphère et à ses ciels tout particulièrement.

« Ciels. De beaux et grands ciels tout tourmentés de nuages, chiffonnés de couleurs profonds, entrainant. Rien dessous s’il n’y a rien. » – Eugène Boudin.

Eugène Boudin entretient un lien profond avec la région et tout particulièrement avec le Havre, ville pour laquelle il a réalisé des copies de chefs-d’oeuvre au début de sa carrière, lieu qu’il a représenté tout au long de sa vie. Ainsi, dès l’entrée de l’exposition nous est présenté Le coup de vent devant Frascati, vision qui est mise en parallèle avec la vue de cette même baie que l’on aperçoit derrière les parois vitrées du bâtiment du MUMA. Ainsi le ton est donné, le lien semble évident, comme si le temps s’était arrêté, comme si rien n’avait changé depuis. Nous avons alors le même point de vue que celui d’Eugène Boudin au moment de créer son tableau puisque suite aux ravages de la guerre, le grand hôtel La Frascati a laissé place à l’actuel Musée Malraux. Cela permet ainsi de montrer d’entrée de jeu le lien entre la Normandie et cet artiste généralement considéré comme le précurseur de l’impressionnisme.

Eugène Boudin, Coup de vent devant Frascati, Le Havre, 1896, huile sur toile, 55,5 x 91 cm. Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Petit Palais/Roger Viollet

Grâce au fond d’atelier d’Eugene Boudin, l’exposition permet de revenir sur sa manière de créer, son évolution en tant qu’artiste, mais aussi sur une partie de son œuvre plus intime qui n’était pas dédiée au marché.  Par la mise en parallèle de ses œuvres expérimentales avec ses chefs-d’œuvre, le MUMA nous invite à comprendre la démarche d’Eugène Boudin ainsi qu’à redécouvrir son œuvre, bien plus subversive qu’elle n’y parait.

Débutant sur son ascension en tant qu’artiste, l’exposition présente ses deux parrains, Thomas Couture et Troyon, qui l’ont recommandé afin qu’il obtienne une bourse pour se rendre à Paris. Vous pourrez ensuite observer les premières copies qu’Eugène Boudin a réalisé pour le musée du Havre depuis la capitale, ainsi que ses premières œuvres autonomes, et ce toujours dans une volonté de souligner son caractère d’autodidacte, ainsi que les liens que celui-ci a toujours entretenu avec la région normande.

Eugène Boudin, Nature morte aux pivoines et seringa, 1856-1862, huile sur toile marouflée sur carton, 38,2 x 54 cm. Collection Olivier Senn. Donation Hélène Senn-Foulds, 2004. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Eugène Boudin, Nature morte aux pivoines et seringa, 1856-1862, huile sur toile marouflée sur carton, 38,2 x 54 cm. Collection Olivier Senn. Donation Hélène Senn-Foulds, 2004. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Eugène Boudin, Étude de ciel, 1855-1862, pastel sur papier gris, 14 x 20,5 cm. Collection particulière © Photo Philip Bernard

Eugène Boudin, Étude de ciel, 1855-1862, pastel sur papier gris, 14 x 20,5 cm. Collection particulière © Photo Philip Bernard

La visite se poursuit de manière thématique, en revenant sur les grands thèmes qui ont parcourus l’intégralité de son œuvre. Contrairement à ses successeurs impressionnistes, Eugène Boudin n’a pas réalisé de séries, mais certains de ses sujets ont été représentés à de multiples reprises. C’est notamment le cas des ciels, des scènes de plages ou bien des marines. Mais peu importe le sujet, on constate chez l’artiste une volonté constante de retranscrire l’atmosphère d’un moment et d’un lieu particulier à travers son travail sur la lumière. Baudelaire caractérise ainsi en 1859 les œuvres d’Eugène Boudin de « beautés météorologiques ». Les plages normandes deviennent alors le sujet propice à cette volonté de retranscrire « une impression vrai », une atmosphère caractéristique de la Normandie avec cette nouvelle bourgeoisie qui se donne en spectacle dans un paysage aménagé, signe de sa modernité.

Eugène Boudin, L’Embarcadère et la jetée de Trouville, 1863, huile sur bois, 34,8 x 58 cm. Washington (États-Unis), National Gallery of Art, Collection of Mr and Mrs Paul Mellon © National Gallery of Art, Washington

« Parfois en me promenant mélancolique, je regarde cette lumière qui inonde la terre, qui frémit sur l’eau, qui joue sur les vêtements et j’ai des défaillances de voir combien il faut de génie pour saisir tant de difficultés, combien l’esprit de l’homme est borné, de ne pouvoir mettre toutes ces choses ensemble dans sa tête et puis encore je sens que la poésie est là, et comment l’arracher. J’entrevois parfois ce qu’il faudrait exprimer. » – Eugène Boudin, mars 1854.

Mais surtout, cette exposition présente grâce à ses œuvres restées dans le cadre personnel, un artiste qui a su proposer un art relevant d’avantage de l’esquisse que de l’esthétique académique. On découvre alors un artiste qui dès la fin du XIXe siècle a su mettre en valeur le geste, sa perception, mais surtout son « impression ». Terme qu’il emploie d’ailleurs pour parler de son œuvre avant même l’attribution de l’expression au mouvement par Louis Leroy en 1874.

Eugène Boudin, Lavandières, 1881-1889, huile sur bois, 17,3 x 31,2 cm. Le Havre, Musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Eugène Boudin, Lavandières, 1881-1889, huile sur bois, 17,3 x 31,2 cm. Le Havre, Musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Eugène Boudin, La Pointe du Raz, juillet 1897, huile sur toile, 64,5 x 90,5 cm. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn Eugène Boudin, Barques et estacade, 1890-1897, huile sur toile, 40,2 x 55,3 cm. Collection Olivier Senn. Donation Hélène Senn-Foulds, 2004. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Ainsi le MUMA nous présente Eugène Boudin dans toute sa dualité, en mettant en relation les œuvres qu’il avait réalisé pour le marché avec celles issues de son fond d’atelier. Le visiteur est alors plongé au cœur du processus de création de l’artiste, et redécouvre ainsi l’oeuvre de celui qui fut le maître de Monet.


Musée d’art Moderne André Malraux
2, boulevard Clemenceau
76600 Le Havre

jusqu’au 26 septembre 2016

Plein tarif: 10€
Entrée gratuite pour les moins de 26 ans et pour tous le premier samedi de chaque mois.

muma-lehavre.fr normandie-impressionniste.fr

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Tokyo, sexe et mort au coeur du travail de Nobuyoshi Araki /?p=1446 /?p=1446#respond Mon, 27 Jun 2016 15:57:15 +0000 /?p=1446 A l’occasion de l’exposition Araki au Musée Guimet, nous avons choisi de revenir sur quelques caractéristiques de cet artiste-photographe dont l’oeuvre oscille entre tradition japonaise et expérience personnelle.

Tokyo

Nobuyoshi Araki est un artiste originaire de Tokyo, ville qu’il a tenté de capter et de retranscrire à travers ses photographies. Depuis les années 1970, l’ensemble de son travail renvoi à cette ville, à ses traditions et à son atmosphère. Il a fait de Tokyo le thème central de son œuvre avec le sexe et la mort.

Nu Tokyo, 1989/2005, épreuve gélatino-argentique, 58,3 x 46,6 cm, Nobuyoshi Araki/Photo : Thierry Ollivier/Courtesy Taka Ishii Gallery

Nu Tokyo, 1989/2005, épreuve gélatino-argentique, 58,3 x 46,6 cm, Nobuyoshi Araki/Photo : Thierry Ollivier/Courtesy Taka Ishii Gallery

Une œuvre personnelle

Voyage Sentimental, 1971, épreuve gélatino-argentique, 35,4 x 43,2 cm, Collection Maison Européenne de la Photographie, Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery

Voyage Sentimental, 1971, épreuve gélatino-argentique, 35,4 x 43,2 cm, Collection Maison Européenne de la Photographie, Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery

De part leurs sujets licencieux, les œuvres d’Araki peuvent nous procurer le sentiment d’être un voyeur face à la vie privée de l’artiste. Dans l’une de ses premières série, le voyage sentimental, Araki partage le reportage sur son mariage avec Aoki Yoko ainsi que sa nuit de noces.

 

 

 

Les Femmes encordées

A cette série d’oeuvres mêlant la vie privée de l’artiste à la fiction, va s’en suivre de nombreuses œuvres polémiques. Le travail d’Araki a été à de nombreuses reprises condamné pour son obscénité. Il n’hésite pas à exposer la vision des poils pubiens, ou bien des organes génitaux. C’est notamment le cas dans ses photographies de femmes nues encordées qui ne sont pas sans nous rappeler l’art du bondage japonais du XVe siècle. Cette technique lui permet ainsi de suspendre le geste érotique. Malgré leur sujet, ces photographies sont d’une poésie surprenante : à la violence du cordage se superpose un visage féminin serein et détendu. Araki s’inscrit donc comme l’un des artistes qui ont permis de faire évoluer le cadre législatif japonais face aux productions artistiques.

La photographie comme document du passé

A travers ses différentes séries, Araki propose une véritable remise en cause de la photographie comme médium documentaire. Alors que ses images de fleurs témoignent d’un instant éphémère suspendu par l’appareil photographique, l’oeuvre constituant ainsi un document de ce moment passé, Araki préfère dans d’autres séries semer le trouble de la temporalité et du caractère documentaire de l’image photographique.

« La photographie est une parodie du monde. C’est une parodie du Je » témoigne Araki qui aime jouer sur les illusions en mêlant des photographies de sa vie personnelle à des images relavant de l’auto-fiction.

Un attachement à l’art traditionnel japonais

Imparfait - Futur, 1979-2011/2012, épreuve gélatino-argentique, 27 x 40,6 cm, courtesy Nobuyoshi Araki/Taka Ishii Gallery

Imparfait – Futur, 1979-2011/2012, épreuve gélatino-argentique, 27 x 40,6 cm, courtesy Nobuyoshi Araki/Taka Ishii Gallery

Malgré un engagement personnel dans son œuvre, Araki reste fortement attaché à la tradition japonaise. Il s’inscrit dans une continuité artistique que ce soit dans la reprise de sujets, de l’esthétique et de supports. Ses photographies érotiques ne sont pas sans nous rappeler les shunga (gravures japonaises érotiques dans le style ukiyo-e). Ses séries sont régulièrement déployées à l’horizontal rappelant les emaki (livres japonais se dépliant sur leur ensemble). De même, dans sa série Tokyo Tombeau, les photographies sont présentées en longueur, elles se juxtaposent comme une peinture japonaise sur rouleau.

L’oeuvre d’Araki tente ainsi de documenter ce qui est constitutif de la culture japonaise, tel Robert Frank avec la civilisation américaine des années 1960 avec son ouvrage The Americans. Araki mêle dans un travail très personnel, les traditions d’une civilisation, son esthétique, son état d’esprit, afin de dresser un portrait du Japon moderne, un pays entre les traditions extreme-orientales et la modernité occidentale apportée après la réouverture du pays sur le reste du monde en 1868.


Exposition au Musée Guimet jusqu’au 5 septembre 2016

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Etienne Pottier, artiste – L’entretien /?p=1434 /?p=1434#respond Wed, 22 Jun 2016 11:00:58 +0000 /?p=1434  

La galerie Premier Regard à Paris nous a dévoilé début juin un être profondément punk, Etienne Pottier. A l’occasion de cette première présentation personnelle de son œuvre « LUXOR » nous l’avons rencontré. Sans plus attendre nous vous laissons pénétrer dans cet univers graphique où coups de crayon sont rythmés par les sonorités brutes de la guitare électrique.

Hey Listen : Pourrais-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ?

Etienne Pottier : Au lycée j’ai choisi la filière scientifique pour passer mon bac, ce que j’ai eu tendance à beaucoup regretter, je pense que j’aurais été bien plus heureux et performant en L. Quoiqu’il en soit en sortant du bac j’avais absolument aucune idée des études que je voulais faire. L’art m’a sauvé en quelque sorte, dès que j’ai eu un projet fixe tout m’a semblé plus simple. Ce fut long, laborieux, j’ai échoué au concours des Beaux Arts de Paris, quant à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs j’ai passé le concours deux fois avant d’être finalement admis. D’ailleurs lorsque j’y étais étudiant l’enseignement m’a semblé extrêmement déceptif, cependant l’école a eu le mérite de me faire aimer la gravure dans laquelle je me suis spécialisé. Après obtention de mon diplôme en 2009, j’ai plus au moins multiplié les projets en passant par une phase où je voulais me dédier à la photographie de mode. Pour résumé, j’ai longtemps hésité, je me suis souvent perdu mais je n’ai jamais arrêté de me chercher. Aujourd’hui j’aimerais mettre de côté ce qui a été mon domaine de prédilection depuis le début : la gravure, l’illustration pour expérimenter le volume et en particulier la céramique.

3 têtes, 2016. Gravure sur papier marouflé sur bois, 130 x 77 cm

3 têtes, 2016. Gravure sur papier marouflé sur bois, 130 x 77 cm

HL : Comment travailles-tu, quels sont tes rituels, tes habitudes de travail, tes espaces privilégiés ?

EP : J’ai un atelier porte d’Asnières à Paris où j’ai quasiment toujours vécu c’est un endroit auquel je suis profondément attaché puisqu’il contient toutes mes expériences et souvenirs d’ados.

Los angeles, 2016. Gravure et aquarelle sur papier marouflé sur bois, 130 x 71 cm

Los angeles, 2016. Gravure et aquarelle sur papier marouflé sur bois, 130 x 71 cm

Le carré compté sur papier intitulé « 4h33 » traduit cet instant pendant lequel en rentrant de soirée à l’heure éponyme j’observais les tours d’immeuble de mon quartier où je pouvais distinguer seulement deux ou trois lumières allumées. Ce sont ces moments privilégiés, ces instants volés de mon adolescence qui se retrouvent dans certains travaux. Quant à la manière de procéder je m’arme toujours d’un cahier de recherche avant et pendant la réalisation de chaque production. Il retrace le cheminement de ma pensée et regroupe toutes mes idées. Je ne m’en sépare jamais par conséquent travailler pour moi implique toujours un long processus de création. C’est aussi une manière de laisser venir à moi toutes nouvelles propositions artistiques. Je ne peux me passer de musique chaque morceau accompagne une œuvre. L’autre grand compagnon de création est sans conteste la station France Culture. Quand j’y pense je crois qu’une grande partie de mon éducation vient de là. Pour résumer, la musique m’inspire au même titre que la radio me livre des références. Plus techniquement, je travaille souvent d’après photo comme tu as pu le constater pour « Bois sacré » mais je ne rétroprojette jamais. C’est à dire que je fais un effort de reproduction sans pour autant recourir à la méthode calque. Imagine moi juste comme un grand gamin en train d’écouter de la musique, ma terre d’argile dans la main pensant à mille choses c’est la meilleure façon de comprendre comment je travaille.

HL : Comment est-ce que tu te situes en tant qu’artiste dans ce monde de l’art contemporain ?

EP : C’est un monde qui devient de plus en plus élitiste et qui donc ferme ses portes à un public jeune. Le fait que ces personnes n’aient aucune conviction, aucune aspiration m’indigne d’autant plus que pour la plupart ce sont mes camarades. A titre d’exemple, j’ai un ami qui a fait les Arts Déco avec moi et qui après s’être spécialisé en animation a tout abandonné pour être exposé dans une galerie.

Série Sodla, 2016. Céramique, dimension variable

Série Sodla, 2016. Céramique, dimension variable

HL : Quelles sont tes inspirations majeures ?

EP : La musique comme tu as pu le constater joue un rôle très important dans mon œuvre. Le groupe français Micropoint de musique électronique hardcore m’a beaucoup inspiré à tel point que j’ai repris une de leur chanson pour le titre de « C’est la mode ». En artiste plasticien, je dirais que Damien Deroubaix constitue aussi à sa manière une influence majeure. Si je devais citer une œuvre cinématographique essentielle à mes yeux ce serait Dobermann, le film de Jan Kounen mettant en vedette Vincent Cassel sorti en 1997. Ce sont toutes, chacune à leur manière, des œuvres et artistes générationnels qui constituent et véhiculent un univers punk intimement relié à mon travail.

HL : Tu te définirais donc comme un être profondément punk, Comment s’est crée cette identité ?

EP : Oui absolument, j’ai vraiment écouté beaucoup de punk comme tu le sais, j’étais dans les milieux métal, free party pendant 5 ans. Ces grandes fêtes aux alentours de Paris dans lesquels on avait avec plus d’une dizaine d’amis au moins 15000 watts de sono ont indirectement été une grande influence pour moi. C’est une manière de penser tournée vers l’expérimentation qui est je pense à l’origine de toute création artistique. L’autre grand symbole de l’univers punk qui a beaucoup inspiré mon travail est la moto. Mon frère à 15 ans m’emmenait dans des rassemblements de motards et donc très jeune j’ai fait parti de cette culture là très éloignée de mes origines sociales plutôt bourgeoises.

HL : Pour conclure, aurais-tu un conseil à donner à des jeunes qui souhaiteraient s’orienter vers le métier d’artiste ?

EP : C’est très simple il faut beaucoup travailler.

Entretien réalisé par Alexia Lalangue

Lux Or, 2016. Céramique et bois, dimensions variables

Lux Or, 2016. Céramique et bois, dimensions variables

Site de l’artiste : http://etiennepottier.com/

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L’art et le numérique en résonance 3/3 : conséquences /?p=1217 /?p=1217#respond Wed, 21 Oct 2015 21:59:17 +0000 /?p=1217 Accueillis à la Maison Populaire de Montreuil pour un petit-déjeuner presse, nous avons eu le plaisir d’avoir une visite commentée avec le commissaire de l’exposition, Dominique Moulon.

Jean-Benoit Lallemant et Thibault Brunet

Vue de l’exposition avec les oeuvres de Jean-Benoit Lallemant et Thibault Brunet. © Aurélie Cenno

Dernier volet d’un triptyque, cette exposition, participant à la Biennale Internationale des Arts Numériques à Paris et en Île-de-France, axe son propos sur les conséquences du numérique observées dans la pratique artistique contemporaine. L’espace culturel et dynamique de la Maison Populaire de Montreuil présente neuf artistes pratiquant et utilisant ce médium de manières différentes, apportant divers regards sur ce qui berce notre quotidien. Nous ne pouvons qu’admettre que la numérisation du monde a des conséquences innombrables dans notre vie de tous les jours, notamment jusque dans l’art d’aujourd’hui. Le numérique, phénomène initié par la science, permet ici de lier deux pratiques de prime abord antagonistes : l’art et la créativité scientifique. Cette invention accroit ainsi les possibilités physiques et créatrices de l’art, permettant notamment à des objet de prendre vie dans l’espace d’exposition.

Jean-Benoit Lallemant

Jean-Benoit LALLEMANT Trackpad, US drone strike Wasiristan 2013 (détail) 2014, toile de lin brute, dispositif électronique, 270 x 200 cm, © Aurélie Cenno

Jean-Benoit Lallemant avec Trackpad, US drone strike Wasiristan 2013 présente une toile de lin tendue sur châssis derrière laquelle un mécanisme reporte les points d’impacts d’une « guerre télécommandée ». Un bruit constant et discret frappe l’œuvre, la déforme, telles les frappes aériennes des drones américains au Wasiristan et au Yémen. Aucune image, seul un léger bruit et mouvement apportent à l’œuvre toute sa force, rappelant des destructions opérées par le biais du numérique et du développement des possibilités militaires. Malgré une toile qui paraît vierge, la création de Jean-Benoit Lallemant propose une vision lourde de sens et nous présente à nous spectateur l’ampleur de l’horreur humaine. Dans cette veine destructrice, Renaud Auguste-Dormeuil propose de donner au négatif de la chose un aspect poétique. Dans sa série The Day Before, il reconstitue la voie lactée des jours ayant précédés l’effroyable à l’aide d’un logiciel, ici Guernica. Il présente ainsi ce que l’on pourrait appeler « le calme avant la tempête », présentant un ciel étoilé doux, comme un baume apaisant les blessures de la guerre.

Aram BARTHOLL Are You Human ?  2011-2012, aluminium, dimensions variables, © Aurélie Cenno

Aram BARTHOLL
Are You Human ?
2011-2012, aluminium, dimensions variables, © Aurélie Cenno

Aram Bartholl, quant à lui, replace l’être humain au sein de l’univers numérique avec ses Are You Human ? représentant lesCAPTCHA – symboles utilisés sur internet afin de permettre le traitement sécurisé des données – qui témoignent de la différence entre l’homme et la machine car seul l’homme est capable de les déchiffrer. Cette dimension humaine est sensible aussi dans l’oeuvre de Bertrand Planes qui calcule son temps de vie avec Life Clock. L’horloge, réglée à l’âge de l’artiste, s’écoule lentement et donne à réfléchir sur le temps qui passe, à notre passé et futur, aux choses que nous avons accomplies et celles qu’ils nous reste encore à découvrir. L’oeuvre devient alors la vanité que nous regardons dans les musées, la représentation de notre finitude et la réalisation que nous ne sommes pas immortels…

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Vue de l’oeuvre de Bertrand Planes, Life Clock, avec Dominique Moulon, commissaire d’exposition


L’ART ET LE NUMÉRIQUE EN RÉSONNANCE 3/3 : CONSÉQUENCES

Exposition du 07 octobre au 12 décembre 2015

Maison Populaire – 9 bis rue Dombasle – 93100 MONTREUIL

Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 21h et le samedi de 10h à 16h30

Informations :

  • Entrée gratuite
  • Visites commentées gratuites : individuelles, sur demande à l’accueil ; groupes, sur réservation au 01 42 87 08 68
  • Les samedis 14 novembre et 5 décembre de 14h30 à 17h, parcours en famille adaptés pour les enfants de 6 à 10 ans
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« Bloqués », le programme court du Petit Journal qui promet /?p=1211 /?p=1211#respond Wed, 09 Sep 2015 11:33:26 +0000 /?p=1211 En attendant qu’il se passe quelque chose, ils ont décidé de ne rien faire. Un pitch simple qui nous propose de retrouver Orelsan et Gringe au travers de situations de la vie courante, de constats et de réflexions le tout affalé sur leur canapé.

« Si j’étais riche, j’achète toutes les places pour le spectacle des Enfoirés et j’y vais pas. Comme ça à la fois les restos du coeur ils ont l’argent et personne est obligé d’écouter leur concert. »

Voila le genre de punchline que nous propose Bloqués. Et après seulement deux épisodes on peut vous le dire ; c’est du bon ! Bien que la présence des Casseurs Flowters ne soit pas évidente immédiatement, le succès est bien là et on a ri, beaucoup. Reconnu pour la qualité de leurs textes, les deux potes nous offrent des sketches tout aussi bien écris que réalisés. Et comme si Orelsan et Gringe ne suffisaient pas, Kyan Khojandi -la star de « Bref » diffusé en 2011- est aux commandes de ce nouveau programme court avec Bruno Muschio (à l’origine de Bref avec Kyan).

Face à tous les changements qu’a subi Canal+ depuis l’arrivé de Bolloré à sa tête, ce nouveau programme court est très certainement la pépite de cette rentrée. Drôle, bien écris, rythmé et avec se qu’il fait d’impertinence, on attends avec impatience les prochaines punchlines de nos amis flemmards.

 

Écrit par Mathieu Bourneuf

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#Meilleurmix, la campagne Milka PRESQUE inattendue /?p=1165 /?p=1165#respond Fri, 28 Aug 2015 15:00:57 +0000 /?p=1165 Il y a quelques jours, les parisiens ont pu découvrir une série de 17 affiches dans le métro jouant sur les associations d’objets, de couleurs ou encore de villes. Des visuels pensés pour un teasing puisque signé par aucune marque. Une opération qui s’est avérée être l’oeuvre de Milka… SURPRISE ! Pas du tout.

Un rainbow et un rainbow? Un double rainbow. Un pouvoir et un slip? Un super-héros. 15 autres versions de ce concept intitulé #Meilleurmix ont associé deux idées, sur une Direction artistique épurée mais surtout signé par aucune marque. Un concept simple mais qui a suffit à attiser la curiosité des parisiens et du monde de la comm’.

Mais pour que ce genre de mécanique soit efficace, il est important que le suspens soit maintenu jusqu’au moment du reveal de la marque. Dans ce cas précis, outre les indice laissés volontairement par l’agence Romance (le fond violet symbolique de l’enseigne), plusieurs fails sont venus gâcher la fête. Comme le nom « Mondelez » (nom du groupe auquel appartient Milka) présent dans les mentions de chaque affiches mais surtout le sublime fail du site Cbnews qui avait intelligemment nommé les visuels sur leur site. Oups.

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Quoi qu’il en soit, le 27 aôut Milka et son agence annoncent qu’ils sont les auteurs de cette opération et diffusent de nouvelles affiches reprenant le concept des croisements mais pour mettre en avant sa gamme de tablettes issues de rencontres avec des marques (Oreo, Lu) et avec des saveurs (lait et caramel). En complément de cette opération, la marque a également établis un dispositif digital avec le site milkamix.fr qui vous permet de défier vos amis (ou des joueurs aléatoires).

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Écrit par Mathieu Bourneuf

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