Tenue correcte exigée, quand le vêtement fait scandale

Si vous portez aujourd’hui un jean déchiré avec le plus grand naturel et que vous n’êtes pas obligé de changer cinq fois de tenue en une journée, ce n’est pas par hasard ! L’exposition « Tenue correcte exigée » propose d’explorer l’évolution de la mode et du vêtement dans la culture occidentale à travers trois axes : le vêtement et la règle, le style androgyne, et enfin les excès dans la création.

« Tenue correcte exigée » couvre la période du XIVème siècle à nos jours, et en parcourt les usages vestimentaires traditionnels et leurs émancipations progressives. Les créations de cette exposition appartiennent au fond du département « Mode et textile » du Musée des Arts Décoratif , qui présente environ deux expositions par an. Les salles nous baignent dans une relative obscurité qui accentue les jeux de lumière de la scénographie, permettant un dialogue entre les oeuvres.

Figures phares

On peut y croiser de grands noms de la haute couture, comme Vivienne Westwood , John Galliano , ou encore Chritian Dior , mais aussi peut-être découvrir des figures signifiantes de la mode moins illustres tels que le créateur André Courrèges . L’exposition montre comment les grandes personnalités médiatiques de différentes époques ont participé aux avancées vestimentaires. C’est le cas par exemple de Brigitte Bardot , précurseur et malicieuse, abordant pour son mariage une robe Vichy, ou encore Marlène Dietrich faisant tourner les têtes avec son chapeau haut-de-forme.

Marlene Dietrich in Marocco, Deutsschekinemathek Marlene Dietrich collection, Berlin 1930

Une mode sexuée

Si l’on n’est pas surpris des réactions assurément machistes dans une vidéo tirée des archives de l’INA documentant le scandale de l’apparition de la mini-jupe, on fait en revanche l’amère constatation qu’une femme politique en 2012, peut, par le simple fait de porter une robe, déclencher une polémique. La question de la mode masculine est d’ailleurs loin d’être en reste puisque l’exposition regorge de surprise sur le sujet. On y apprend, entre autre, l’origine du « smoking » et on balade un œil curieux à travers la serrure des chambres du XVIIème siècle où les hommes empruntent à ces dames leur nécessaire de toilette…

Un homme retraité fixe des jeunes femmes en mini jupes, Nice le 13 juillet 1969. AFP /Getty Images. Staaf

L’exposition dresse une habile démonstration de la manière dont différentes époques et leurs mœurs respectives ont façonné le regard qu’on porte sur le style vestimentaire. On y découvre effectivement que l’habillement est mis à l’épreuve tantôt par la religion, la morale, ou simplement le goût et comment chaque évolution vestimentaire a dû essuyer les scandales et le rejet, avant de s’imposer à son tour comme le nouveau standard. Mais elle fait bien apparaître que « l’avancée dans l’Histoire » et les améliorations ne vont pas forcément de paire. Ainsi, l’exposition questionne directement notre manière d’appréhender la mode en nous rappelant qu’ « aujourd’hui comme hier, on doit porter l’habit tel le définit la règle ou la coutume. »

L’exposition Tenue correct exigée sera clôturée le 23 avril, alors fagotez-vous comme bon vous semble et courrez-y vite !

W< WF 1996 photo Guy Marineau

Écrit par Lilas Cuby de Borville


Musée des Arts Décoratifs

Jusqu’au 23 avril 2017

Du mardi au dimanche de 11h à 18h – jeudi de 11h à 21h

Tarif plein : 11€ ; Tarif réduit : 8,50€

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