Jean Mairet, tel le chapelier, vous accueille et scrute votre regard ainsi que votre réaction. Allez-vous aimer ? Détester ? Allez-vous comprendre ses choix et son humour ? Car oui, l’exposition fait sourire, il a caché pour vous des clins d’oeil que vous ne verrez peut être pas mais qui sont pourtant bien là ! Pour Jean Mairet, les artistes qui manquent d’humour ne font que de l’art appliqué, sans intérêt. Cette touche permet la folie, l’originalité et ouvre des portes que parfois, nous n’osons pas franchir. Ce « passage à l’acte » – comme le collectionneur aime le définir – est une affirmation de ses goûts et choix qui vont peut être vous surprendre, mais ne peuvent vous laisser indifférent.
« L’art, c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » – Robert Filliou
Sa collection apparaît tel un rhizome, une ramification d’oeuvres gravitant autour de plusieurs thèmes : l’Homme et son corps, l’ironie et le diable. Le parcours proposé joue de nos perceptions et de nos sensations, il confond ainsi l’espace, le temps et le mouvement.
Scandée de plusieurs thèmes, l’exposition vous invite à commencer par le monde d’Alice où toutes vos connaissances du monde réel sont bouleversées : une horloge qui n’indique pas l’heure, une table où vous ne pouvez rien poser au risque qu’elle ne s’écroule, une photographie où l’on mange à l’envers, un Concert autistique où le son ne s’épanche que dans de petite chambres sonores en feutre où vous glissez la tête, et un chat accompagné d’une tartine, animés d’un moteur les faisant tourner sans cesse évoquant ainsi le mouvement perpétuel.
Le second espace s’apparente plus au corps, à celui qui vous est affiché de face, sans tabou : la Vieille femme aux tatouages de Gilles Barbier nous regarde, nous gêne avec son corps en cire, nu, marqué par l’âge, recouvert de tatouages de marque de beauté – un clin d’oeil à la recherche d’un éclat éternel par les femmes de nos jours -, les corps nus frontaux de Vincent Corpet nous encerclent dans une salle, empêchant notre regard d’y échapper, ou encore Temps mort vidéo d’Emmanuel Carlier où l’image des corps nus sont capturé dans un instant suspendu mais dont la vidéo redonne vie, tournant autour, donnant l’impression de « pouvoir de se déplacer à l’intérieur d’un temps arrêté », et ainsi apparaître tel un « fantasme d’immortalité ». Le dernier aspect de l’exposition est plutôt morbide et parfois violent avec Le grand enterrement de Stéphane Pencréac’h ou encore Flower Serial Killer de Pascal Bernier, où l’artiste incarne le rôle de Dexter à la perfection mais avec des fleurs !
N’hésitez plus, c’est un coup de coeur de la rédaction : prenez votre billet et allez prendre le soleil à Limoges afin de ne pas rater cette magnifique collection !
L’AMOUR, LA MORT ET LE DIABLE – UNE COLLECTION PARTICULIÈRE
Exposition du 19 juin au 18 octobre 2015
Galerie des Hospices – 6 rue Louis Longuequeue – 87000 LIMOGES
Ouvert du mercredi au dimanche de 10h à 19h
Tarifs :
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