maison populaire – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Mon, 22 Jul 2019 13:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 /heylisten.fr/wp-content/uploads/2018/09/cropped-logo-et-texte-hey-listen-2.png?fit=32,32 maison populaire – Hey Listen 32 32 94317584 L’Autre : de l’image à la réalité 3/3 : L’autre nous /lautre-nous /lautre-nous#respond Fri, 13 Oct 2017 12:38:59 +0000 /?p=2696 « L’Autre nous », c’est le nom que Blandine Roselle, a attribué au troisième volet du cycle d’expositions présenté actuellement à la Maison Populaire : « L’Autre : de l’image à la réalité ». Tandis que les deux premiers volets du cycle interrogeaient notre rapport à l’héritage, à la culture et à ceux que nous nommons « étrangers », « L’Autre nous » porte un […]

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« L’Autre nous », c’est le nom que Blandine Roselle, a attribué au troisième volet du cycle d’expositions présenté actuellement à la Maison Populaire : « L’Autre : de l’image à la réalité ».

Tandis que les deux premiers volets du cycle interrogeaient notre rapport à l’héritage, à la culture et à ceux que nous nommons « étrangers », « L’Autre nous » porte un regard critique sur l’avenir et imagine l’homme du futur confronté à de nouveaux enjeux sociaux, économiques et planétaires. Au lieu de rabâcher l’éternel scénario catastrophiste que nous montrent la majorité des films de science-fiction, il est ici question de réfléchir aux possibles conséquences de l’hyper-industrialisation pour les anticiper.

Beb-deum, Mondiale TM, 2016-2017, vue de l’installation, images numériques et vidéos

Mondiale TM, œuvre majeure de l’exposition, occupe largement l’espace : il s’agit d’un ensemble d’images numériques réalisée par Beb-Deum, auteur et illustrateur. Son travail questionne les phénomènes de mondialisation et de transhumanisme avec un regard critique et un style graphique inimitable. Pour ce projet, Beb-Deum a collaboré avec Alain Damasio, auteur de science-fiction. Ensemble, ils ont réalisé le livre Mondiale TM, dans lequel ils imaginent un monde peuplé de clones en quête d’identité. Les personnages, sortis de l’imagination de Beb-Deum, sont tatoués, percés, maquillés, dans une tentative de se démarquer des autres et d’échapper à la fatalité du prototype. Finalement, ils sont quasiment tous identiques les uns aux autres et composent ensemble un portrait unique de l’homme marqué par la mondialisation économique et culturelle.

Beb-deum, Mondiale TM, 2016-2017, vue de l’installation, images numériques et vidéos

Lucy et Jorge Orta, duo d’artistes préoccupés par des thèmes sociétaux et scientifiques, présentent quant à eux une formidable installation composée de combinaisons sérigraphiées et reliées entre elles. Cette œuvre, qui a également fait l’objet de performances, met l’accent sur l’interdépendance entre les hommes, mais aussi entre l’homme et la nature. Les combinaisons sont des symboles de révolte et d’interconnexion entre les humains, mais aussi les outils d’un élan contestataire qui doit avoir lieu pour l’intérêt général.

Lucy + Jorge Orta, Nexus Architecture x25, 2001, installation

Enfin, le troisième artiste exposé est Pascal Marquilly, qui a été accueilli à la Maison Populaire en résidence. Il présente dans une salle à part son œuvre Ombres de Chimères une installation visuelle et sonore. La musique en fond, qui parvient à nos oreilles comme un murmure, a quant à elle été conçue par Samir Odeh Tamimi. Dans la quasi-obscurité, des images défilent en ombre sur les murs. Elles nous apparaissent comme des rêves ou des cauchemars d’enfants, mais sont à l’origine des images de guerre issues de la presse.

Pascal Marquilly, Ombres de Chimère, 2017, Installation

Ces trois œuvres, chacune à leur manière, nous invitent à nous interroger sur le type d’humanité vers lequel nous souhaitons évoluer. Elles nous permettent de rencontrer « L’Autre nous », celui du futur et que nous construisons aujourd’hui.


Du 4 octobre au 9 décembre 2017

Maison Populaire

9 bis rue Dombasle, 93100 Montreuil

Entrée libre

www.maisonpop.fr

 

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Face à l’autre /face-a-lautre /face-a-lautre#respond Wed, 26 Apr 2017 13:19:06 +0000 /?p=2462 Encore une superbe exposition à découvrir à la Maison Populaire ! Aujourd’hui, on vous parle de l’Autre avec un grand A, un sujet complètement d’actualité… Dans le premier volet de cette exposition consacrée à l’« Autre », Blandine Roselle conviait des artistes dont le travail mettait en lumière des populations et des cultures en voie d’extinction. Ces derniers […]

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Encore une superbe exposition à découvrir à la Maison Populaire ! Aujourd’hui, on vous parle de l’Autre avec un grand A, un sujet complètement d’actualité…

Dans le premier volet de cette exposition consacrée à l’« Autre », Blandine Roselle conviait des artistes dont le travail mettait en lumière des populations et des cultures en voie d’extinction. Ces derniers nous invitaient à nous interroger sur la réappropriation du passé et les moyens, autres que scientifiques, à travers lesquelles nous abordions la question de l’étranger et de l’héritage.

C’est sous un angle plus politique que s’ouvre désormais le volet « Face à l’Autre ». Blandine Roselle part d’un constat alarmant : « nous sommes confrontés à un changement de société, où le nationalisme, le racisme, le sexisme et l’homophobie sont politiquement mis en œuvre et où le pluralisme et la liberté d’expression sont massivement restreints ». Les six artistes et collectifs sélectionnés pour l’exposition tentent de décrypter notre regard et notre réaction face à ce qui relève pour nous de l’étranger, du lointain, de l’inconnu.

Sommes-nous ouverts à l’autre ? Nous reconnaissons-nous dans l’autre ?

Selon les cultures, les populations semblent plus ou moins ouvertes à la rencontre. Dans la vidéo d’Olga Kisseliva, How are you ?, force est de constater que les occidentaux (filmés à la Silicon Valley et à la Biennale de Venise) sont beaucoup plus froids que les moines tibétains que l’artiste a interrogés. Plus froids et surtout plus méfiants face à la caméra, moins à l’aise quand on leur demande simplement « How are you ? ». La plupart d’entre eux utilisent le sourire comme bouclier. Ils ont des cernes sous les yeux, avouent qu’ils sont fatigués ou débordés, mais affichent un grand sourire de façade.

Toujours dans cette démarche d’interroger notre rapport à l’Autre, l’artiste russe a profité d’un voyage à Dakar pour réaliser une série de portraits des habitants. Elle a ensuite modifié les photos pour remplacer les yeux noirs ou marrons des habitants par les siens, bleus et clairs comme l’eau. De la même manière, elle a choisi un autoportrait pour y faire défiler, à la place de ses yeux, ceux des habitants. Les visages qui apparaissent sur les deux écrans, côte à côte, ont de quoi nous déstabiliser. Est-ce qu’en mixant ainsi les physionomies, l’Autre nous apparaît comme un miroir ?

Olga Kisseleva, Une voyante m’a dit que j’avais un problème avec mes yeux : que j’avais du mal à voir la réalité…, 2002, Installation de 2 vidéos

Thomas Hirsschhorn nous fait au contraire prendre conscience de la distance que nous posons face à l’Autre qui souffre et auquel nous ne voulons pas nous identifier, que nous refusons de considérer. Il utilise des photographies d’une extrême violence, probablement issues d’un reportage de guerre, et les affiche en grand sous nos yeux. Il superpose ces images à des photographies de mode que nous avons l’habitude de voir sur des panneaux publicitaires ou dans des magazines. Nous acceptons de nous reconnaître dans des images retouchées où des mannequins maquillés défilent dans des vêtements haute-couture, mais nous avons du mal à regarder en face les photographies violentes qui nous montrent la dure réalité que connaissent certains, pas si loin de nous. Pour mettre en évidence cette absurdité, Thomas Hirschhorn a pixelisé non pas le sang et les corps morts mais les silhouettes irréelles des mannequins. Il a couvert le tout d’une bâche transparente, comme on aurait posé un linceul inutile sur un tas de cadavres.

Thomas Hirschhorn, Pixel-Collage n°1 et 4, 2015, Imprimés, feuille plastique, ruban adhésif

Traitons-nous l’Autre comme notre égal ?

C’est sur cette question que repose tout le travail de Santiago Sierra. L’artiste réalise des performances dans lesquelles il paie des volontaires en difficultés financières et les utilise comme support pour ses oeuvres. Reconnaître l’autre comme son frère, son semblable, c’est considérer sa valeur comme inestimable. Or, dans les situations de discriminations sociales et racistes, certains n’hésitent pas à monnayer l’Autre, à l’exploiter et donc à le déshumaniser. Santiago Sierra se met dans cette position d’exploiteur en tatouant des gens en échange d’une maigre rémunération. Il les dépossède de leur humanité en prenant un pouvoir irréversible (puisque le tatouage leur restera à vie) sur leur corps. D’autres fois, il demande aux volontaires de se déshabiller et de poser de dos face à un mur. En sous-vêtements, dos au photographe, ces personnes vivent une situation d’humiliation. C’est exactement le même processus qu’on observe parfois dans le monde du travail. On paie les gens pour effectuer un travail à la chaîne, un travail qui n’a aucun sens pour eux et qui fait d’eux des machines humiliées. Une personne en situation de précarité est vulnérable puisque sa vie dépend de ce que les autres sont prêts à faire d’elle pour la payer. Il semble finalement que tout se monnaye, même un corps et une dignité.

Santiago Sierra, Engagement et arrangement de 30 travailleurs en fonction de leur couleur de peau, 2002, Vidéo

Comment vivons-nous les échanges, la mixité ?

Nous nous présentons généralement comme des individus ouverts d’esprit et tolérants. Mais le sommes-nous vraiment ? Comment vivons-nous concrètement la rencontre avec l’Autre ? David Blandy et Landy Achiampong s’interrogent sur nos comportements conditionnés par l’héritage du colonialisme. Les deux artistes montrent dans leur vidéo à quel point les schémas si bien ancrés se répètent, malgré les siècles qui défilent. Ils s’appuient à la fois sur les idées de Franz Fanon et sur leur vécu personnel pour naviguer entre passé et présent. Plus la vidéo avance, plus l’on comprend quelle est la véritable question : sommes-nous tous des colonisés ? Il semblerait que dans notre monde marqué par la mondialisation, le seul détenteur du pouvoir soit le capitalisme, idée abstraite mais toute-puissante qui régit inconsciemment notre rapport  à l’Autre.

Christ Eckert avec Martin Fox et John Green, Babel (sélection de 4 éléments), 2015, Installation

L’installation Babel de Chris Eckert évoque la manière dont nous vivons ce partage de cultures, cette mixité généralisée à l’échelle mondiale. Plutôt que de la curiosité, la rencontre de l’étranger nous inspire parfois de la méfiance. Nous tentons de défendre notre pays, surtout de dévaloriser celui qui nous fait de l’ombre. Mais toutes ces réflexions infécondes nous noient dans notre propre nationalisme. Ces petites machines à écrire, conçues par l’artiste lui-même, illustrent parfaitement cette concurrence entre les nations. Elles font se dérouler des bandes interminables de papier où sont inscrites des recherches Google commençant par « La France n’est pas… », « America is not… » ainsi que la version allemande et la version italienne. Chose étonnante : la machine tient un crayon qui s’agite sous nos yeux pour écrire frénétiquement ces phrases, pleines de stéréotypes et de messages haineux. Les machines finissent finalement par se noyer elles-même sous ces bandes qu’elles ont générées…

Il semblerait donc que notre rapport à l’Autre, alors que nous le croyions sain et respectueux, soit souvent basé sur la suspicion et la peur. Le collectif Superflex met en évidence, au moyen d’une très belle vidéo, l’asymétrie des rapports dans les cas d’immigration massive. En s’intéressant à l’exemple concret des îles comoriennes, les artiste de Superflex ont découvert le processus de fabrication des Kwassa Kwassa, les bateaux en fibre de verre à bord desquels les comoriens embarquent pour Mayotte. Alors que pour les migrants, le départ apparaît comme une possibilité de renouveau et qu’ils sont prêts à risquer leur vie pour changer de situation, nous n’accueillons pas souvent à bras ouverts ces âmes enthousiastes. Nous vivons souvent ces arrivées comme un envahissement, une menace, alors qu’il s’agit pour eux d’un voyage vers le rêve.

Superflex, Kwassa Kwassa, 2015, Vidéo

L’approche politisée choisie par Blandine Roselle, la commissaire de l’exposition, est extrêmement intéressante. Les artistes sélectionnés posent des questions plus actuelles que jamais et l’on ne peut sortir indemne du lieu. On attend avec impatience le troisième et dernier volet de ce cycle « L’Autre… de l’image à la réalité » !


Du 19 avril au 1er juillet 2017

La Maison Populaire

9 bis rue Dombasle 93100 Montreuil

www.maisonpop.fr

Entrée libre

 

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L’AUTRE… DE L’IMAGE A LA REALITE 1/3 : VERS L’AUTRE /lautre-de-limage-a-la-realite-13-vers-lautre /lautre-de-limage-a-la-realite-13-vers-lautre#respond Wed, 01 Feb 2017 13:00:14 +0000 /?p=2129 C’est avec la commissaire Blandine Roselle que s’ouvre un nouveau cycle d’expositions à la Maison Populaire de Montreuil. Pour le premier volet, « Vers l’autre », les artistes se focalisent sur la disparition de peuples lointains aux modes de vie traditionnels. En s’engageant auprès des populations touchées par cette extinction, ils opposent leur vision à celle des […]

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C’est avec la commissaire Blandine Roselle que s’ouvre un nouveau cycle d’expositions à la Maison Populaire de Montreuil.

Pour le premier volet, « Vers l’autre », les artistes se focalisent sur la disparition de peuples lointains aux modes de vie traditionnels. En s’engageant auprès des populations touchées par cette extinction, ils opposent leur vision à celle des scientifiques. Ils s’interrogent sur la préservation et la transmission des cultures, mais aussi sur le fossé entre la réalité et les images anthropologiques.

Vue de l’exposition. Crédits photographiques Aurélie Cenno

Avant même de plonger au cœur du sujet, les artistes font face à une problématique majeure : quel est leur rôle face à cette extinction ? Quelle doit être leur position ? En guise de réponse, Thi Trinh Nguyen – artiste originaire d’Hanoï – expérimente différentes prises de vues pour capturer les images d’une population vietnamienne menacée, les Chams. Doit-elle les filmer de près, de loin ? De face ou de 3/4 ? Son travail, qui se situe entre le documentaire et la fiction, soulève également la question de la préservation du patrimoine culturel. Est-ce en le transmettant qu’on le sauvegarde, et cela au risque de le figer ou de le détruire ?

Mario Pfeifer utilise lui aussi le montage vidéo. Il créé une résonance entre le passé et le présent du peuple des Yaghans, anciennement indigène. Il joue avec la superposition de photographies d’archives et d’images actuelles, mais aussi avec la réinterprétation électronique d’une musique enregistrée en 1924. Dans ses vidéos, on voit le peuple des Yaghans intégré à la modernité, au monde industriel où le vivant et le temps ont été dépourvus de leur valeur. La violence de cet arrachement, de ce déracinement, est palpable dans le rythme soutenu et saccadé des images filmées.

Mario Pfeifer, Approximation in the digital age to a humanity condemned to disapear, 2014-2015. Trois vidéos. Crédits Aurélie Cenno

Il semble que dans cette superposition du passé et du présent, le premier vienne éclairer le second. Pour Nicolas Henry, il faut revenir aux sources et mettre en lumière le passé pour comprendre le présent et imager un futur meilleur. Le photographe a donc construit un conte en photographies avec les habitants du Southside de Chicago – quartier le plus violent des États-Unis – et les Native Americans Navajos. Il permet ainsi aux deux communautés de réinvestir l’histoire des États-Unis  pour se projeter, par la narration, dans un futur pacifique. Sa démarche s’appuie sur la collaboration avec les habitants du quartier, avec qui il met en scène des personnages, des situations, des récits. Chacun trouve sa place et son importance dans les compositions, dont l’esthétique travaillée renvoie à la fois au théâtre, au cinéma et aux arts plastiques.

Il se questionne aussi la transmission de valeurs d’une génération à l’autre à travers l’oralité et l’image. Nicolas Henry se rend dans des villes ou des villages et va à la rencontres des anciens. Il recueille des fragments de vie et construit avec eux des cabanes à leur image. Toutes les photographies et tous les textes qui naissent de ce travail sont singuliers, mais une idée commune semble se dégager. Tous les témoignages évoquent la disparition de la transmission. Sans connaissances communes, sans repères, les nouvelles générations vivent dans la fragilité et semblent plus vulnérables.

Les rencontres et les liens tissés avec les populations apparaissent comme une richesse incroyable dans le travail de certains artistes. Patrick Willocq, par sa démarche collaborative, fait partie de ceux-là. C’est vers le Congo, où il a grandit, qu’il décide de revenir et d’ancrer son travail photographique. Avec les femmes « Walés », qui vivent en réclusion après leur premier enfant, il met en scène les chants qu’elles créent pour le jour de leur libération. Elles y évoquent leur expérience personnelle en tant que Walés : elles parlent de jalousie, de devoir, de fierté. Pour finir, Patrick Willocq se joint à un ethnomusicologue pour enregistrer leurs chants. Il garde ainsi trace de ce jour si important pour les Walés et participe à la transmission et la valorisation de leurs paroles.

Patrick Willocq, Série Je suis Walé, respecte-moi (détail), 2013. Photographie. Crédits Aurélie Cenno

Pour réaliser cette exposition, Blandine Roselle, commissaire de l’exposition, s’est entourée d’artistes talentueux qui portent différents regards sur l’Autre. Malgré leurs différences, tous ont plongé au cœur des cultures et des communautés afin de rendre compte de l’extinction alarmante de nombreux peuples aux quatre coins du globe. En s’intéressant à ce qu’il reste de vivant au sein de cette destruction, leurs visions s’opposent à celle des scientifiques, toujours à la recherche d’une plus grande objectivité, qui mène parfois à la destruction.


Maison Populaire

9 bis, rue Dombasle 93110 Montreuil

Visites commentées gratuites

Du 18 janvier au 18 mars 2017

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C’est lorsque l’on prend conscience de la déconstruction permanente de notre espace vital que l’on commence à capturer ce qui nous sert de repère, ce qui nous rassure.

Après « Simulacres » et « Relativités », Marie Koch et Vladimir Demoule consacrent le troisième volet de leur projet d’exposition aux « Entropies ». Cette dernière thématique vient s’inscrire logiquement dans la continuité de ce qui a déjà été présenté. Après avoir interrogé notre appréhension du réel et bousculé des données spatiales que nous pensions figées, les deux commissaires d’exposition nous invitent à présent à étudier comment le temps vient marquer l’espace et le dégrader. Et surtout, comment nous, humains, nous réagissons face à la déconstruction de notre univers.

L’« entropie », mesure thermodynamique théorisée par le physicien Clausius, fait état de la désorganisation d’un système. L’augmentation de l’entropie est inéluctable dés lors que le temps commence à s’écouler. On peut calquer ce mécanisme thermodynamique sur l’évolution d’un système de manière générale. Notre univers, celui dans lequel nous évoluons chaque seconde, serait donc voué à se déconstruire lui aussi. Alors qu’il nous sert de repère et qu’il nous semble infiniment stable, l’espace qui nous entoure est en constante dégradation. En prendre conscience est effrayant. Si l’humain a cette manie de capturer, d’enregistrer ce qu’il vit, c’est finalement par peur de voir son monde s’émietter sous ses pieds.

vue d'exposition, © Aurélie Cenno

vue d’exposition, © Aurélie Cenno

Par la photographie, la sculpture ou l’installation, les artistes tentent de fixer en image ou en volume ce à quoi ils tiennent. Il s’agit tant de souvenirs personnels que de données ou de lieux dont ils redoutent la perte. Pour contrer cette inquiétude, l’humain cherche inconsciemment à s’approprier l’espace en en créant des représentations. Il photographie ses proches, crée l’empreinte ou la carte de lieux escarpés, recense des statistiques sur le bonheur dans son pays… En confinant son monde dans des figurations, l’homme peut le contempler et le posséder symboliquement. Nandita Kumar, elle, a projeté dans une bouteille l’image d’un futur proche et inquiétant : celui de l’urbanisation indienne. En l’enfermant dans cet espace réduit, elle prévient autant qu’elle rassure : le futur est là, dans cette bouteille close.

Vue d'exposition, Felicie D'Estienne D'Orves, Etalon Lumière, © Aurélie Cenno

Vue d’exposition, Felicie D’Estienne D’Orves, Etalon Lumière, © Aurélie Cenno

Mais cette sauvegarde est vaine : tout se déconstruit. D’une part, les supports matériels s’altèrent avec le temps comme un disque qui tourne ou une photo qu’on découpe, d’autre part le réel lui-même se déconstruit. Alors que l’on croyait l’habiter, le monde se noie dans la quantité de représentations et de copies que l’homme en a fait. Nous ne le connaissons plus dans sa réalité matérielle et immédiate.

Les artistes tentent alors de mesurer ce temps qui passe et nous effraie. Félicie d’Estienne d’Orves se lance dans ce projet ambitieux avec son Etalon lumière. Avec la contribution d’un astrophysicien, elle rend visible, sur un mètre en acier, la vitesse de la lumière depuis la Terre jusqu’au Soleil et jusqu’à Mars. Alors que l’on pensait la vitesse de la lumière aussi immuable que la mesure d’un mètre, elle se révèle tangible. De la Terre à Mars, la lumière peut aussi bien mettre 3 secondes que 22… Le côté universel de la mesure est totalement déconstruit et nous offre une vision du temps plus large, moins anthropocentrique.

 

Vue d'exposition © Aurélie Cenno

Vue d’exposition © Aurélie Cenno

Quant à l’artiste Miao Xiaochin, il tente de dématérialiser, grâce aux outils informatiques, notre passé, notre histoire. Il se réapproprie les grandes références de l’histoire de l’art (notamment Bruegel et Raphaël) et les rassemble dans un montage vidéo sonore. Ainsi, il les confine dans un même univers (très psychédélique), sauvé dans une dimension immatérielle comme une archive. Il s’engage en même temps dans la création d’une archéologie contemporaine en représentant des brides de notre civilisation où la technologie tient une grande place. Ces images qui conjuguent passé, présent et futur forment finalement un cycle : une éternelle renaissance de notre univers après sa destruction.

Miao Xiaochun, Restart, 2008 - 2010, Vidéo, animation digitale 3D, 14’22” Courtesy de la Galerie Paris-Beijing Mention du copyright: © Miao Xiaochun

Miao Xiaochun, Restart, 2008 – 2010, Vidéo, animation digitale 3D, 14’22”
Courtesy de la Galerie Paris-Beijing
Mention du copyright: © Miao Xiaochun

Grâce à ce dernier volet, « Entropies », nous prenons conscience de ce qui mène l’homme à multiplier les projections de son propre monde. La démarche des artistes, qui font aussi face à la déconstruction de l’univers, est de tirer de cette inquiétude quelque chose de poétique et qui motive la création.


Du 5 octobre au 10 décembre 2016

Maison populaire, 9 bis rue Dombasle, 93100 Montreuil

Entrée libre

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Dans nos vies rythmées par les cadrans omniprésents, il est rare de s’interroger sur la manière dont le temps et l’espace peuvent être vécus et appréhendés comme objets d’étude.

C’est dans une démarche presque scientifique que les commissaires d’expositions Marie Koch et Vladimir Demoule organisent, en collaboration avec divers artistes contemporains, un cycle de recherche sur ces questions de l’espace et du temps. Le projet s’organise en trois volets, chacun donnant lieu à une exposition publique et, en parallèle, à des ateliers. Le deuxième volet du cycle, qui se tient actuellement à la Maison Populaire de Montreuil, gravite autour du thème des « Relativités ».

Depuis la théorie d’Einstein en 1907, nous abordons le thème temps/espace de manière moins arbitraire, sans nous limiter au système du référentiel. Ce dernier définit, grâce à quatre coordonnées, les notions de position et de vitesse. Or, Einstein démontre que ce référentiel est relatif dans la mesure où il est déterminé par des facteurs humains, notamment psychologiques, donc variables.

C’est sur ces notions essentielles, que sont le temps, l’espace et la réalité, que les onze artistes participant au volet « Relativités » nous proposent de nous interroger.

À l’intérieur même de la salle d’exposition, labsence de parcours prédéfini indique déjà la démarche d’expérimentation voulue par les commissaires. Le spectateur, tel un chercheur, semble aller de découverte en découverte. Il est poussé dans sa réflexion grâce aux œuvres présentées : des installations vidéos ou interactives, des photographies, des sculptures cinétiques et des enregistrements audio.

Quelques uns des artistes ont recours à des instruments pour montrer que la notion abstraite du temps ne peut se limiter à la perception humaine du « réel ». Avec son installation vidéo Tacet, Pierre-Laurent Cassière propose par exemple de faire à la fois l’expérience visuelle d’un diapason en mouvement et l’expérience physique de sa vibration. Il rend sensible la fréquence normalement imperceptible de l’instrument.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Tout au long de l’exposition se pose la question des limites de la perception humaine. En effet, l’homme semble appréhender le temps au travers de sa mémoire et de sa projection dans le futur. Le référentiel dont parlait Einstein pourrait donc varier selon des facteurs psychologiques. Matthieu Pasquiat exploite cette dimension en rassemblant ses souvenirs et ceux de sa famille pour les rationaliser et les ancrer dans un environnement. Il crée ainsi une sorte de mémoire collective entre l’archive et le rêve, l’histoire et l’imaginaire. Il évoque la déformation possible de notre perception du temps et du réel.C’est également sur ce sujet que porte le travail de Daniel Spoeri, qui tente d’immortaliser à la manière d’un témoignage archéologique l’instant d’un repas.

Le travail de recherche ne s’arrête pas là. Alors que la psychologie humaine semblait tenir une place majeure dans l’exposition, Alix Desaubliaux déconstruit le « propre de l’homme » en pourvoyant son Self-Conscious Bot d’une conscience et d’une mémoire virtuelle. Il faut alors s’interroger sur la conservation des données informatiques et des références collectives que constituent les réseaux sociaux. Comment inscrire sa trace humaine sur une toile virtuelle, donc hors du temps ?

Si les onze artistes participant au projet engendrent une multitude de question, ils refusent d’y répondre catégoriquement. Cette riche exposition multi-sensorielle est surtout un travail de recherche et d’expérimentation dont l’objectif est de déconstruire nos idées préconçues sur le temps et le réel pour enfin découvrir qu’ils sont relatifs.

Écrit par Gaëlle Hubert


Du 4 mai au 2 juillet 2016

Maison Populaire, 9 bis rue Dombaste, 93100 Montreuil

Plus d’infos sur www.maisonpop.fr

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L’art et le numérique en résonance 3/3 : conséquences /lart-et-le-numerique-en-resonance-33-consequences /lart-et-le-numerique-en-resonance-33-consequences#respond Wed, 21 Oct 2015 19:59:17 +0000 /?p=1217 Accueillis à la Maison Populaire de Montreuil pour un petit-déjeuner presse, nous avons eu le plaisir d’avoir une visite commentée avec le commissaire de l’exposition, Dominique Moulon. Dernier volet d’un triptyque, cette exposition, participant à la Biennale Internationale des Arts Numériques à Paris et en Île-de-France, axe son propos sur les conséquences du numérique observées […]

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Accueillis à la Maison Populaire de Montreuil pour un petit-déjeuner presse, nous avons eu le plaisir d’avoir une visite commentée avec le commissaire de l’exposition, Dominique Moulon.

Jean-Benoit Lallemant et Thibault Brunet

Vue de l’exposition avec les oeuvres de Jean-Benoit Lallemant et Thibault Brunet. © Aurélie Cenno

Dernier volet d’un triptyque, cette exposition, participant à la Biennale Internationale des Arts Numériques à Paris et en Île-de-France, axe son propos sur les conséquences du numérique observées dans la pratique artistique contemporaine. L’espace culturel et dynamique de la Maison Populaire de Montreuil présente neuf artistes pratiquant et utilisant ce médium de manières différentes, apportant divers regards sur ce qui berce notre quotidien. Nous ne pouvons qu’admettre que la numérisation du monde a des conséquences innombrables dans notre vie de tous les jours, notamment jusque dans l’art d’aujourd’hui. Le numérique, phénomène initié par la science, permet ici de lier deux pratiques de prime abord antagonistes : l’art et la créativité scientifique. Cette invention accroit ainsi les possibilités physiques et créatrices de l’art, permettant notamment à des objet de prendre vie dans l’espace d’exposition.

Jean-Benoit Lallemant

Jean-Benoit LALLEMANT Trackpad, US drone strike Wasiristan 2013 (détail) 2014, toile de lin brute, dispositif électronique, 270 x 200 cm, © Aurélie Cenno

Jean-Benoit Lallemant avec Trackpad, US drone strike Wasiristan 2013 présente une toile de lin tendue sur châssis derrière laquelle un mécanisme reporte les points d’impacts d’une « guerre télécommandée ». Un bruit constant et discret frappe l’œuvre, la déforme, telles les frappes aériennes des drones américains au Wasiristan et au Yémen. Aucune image, seul un léger bruit et mouvement apportent à l’œuvre toute sa force, rappelant des destructions opérées par le biais du numérique et du développement des possibilités militaires. Malgré une toile qui paraît vierge, la création de Jean-Benoit Lallemant propose une vision lourde de sens et nous présente à nous spectateur l’ampleur de l’horreur humaine. Dans cette veine destructrice, Renaud Auguste-Dormeuil propose de donner au négatif de la chose un aspect poétique. Dans sa série The Day Before, il reconstitue la voie lactée des jours ayant précédés l’effroyable à l’aide d’un logiciel, ici Guernica. Il présente ainsi ce que l’on pourrait appeler « le calme avant la tempête », présentant un ciel étoilé doux, comme un baume apaisant les blessures de la guerre.

Aram BARTHOLL Are You Human ?  2011-2012, aluminium, dimensions variables, © Aurélie Cenno

Aram BARTHOLL
Are You Human ?
2011-2012, aluminium, dimensions variables, © Aurélie Cenno

Aram Bartholl, quant à lui, replace l’être humain au sein de l’univers numérique avec ses Are You Human ? représentant lesCAPTCHA – symboles utilisés sur internet afin de permettre le traitement sécurisé des données – qui témoignent de la différence entre l’homme et la machine car seul l’homme est capable de les déchiffrer. Cette dimension humaine est sensible aussi dans l’oeuvre de Bertrand Planes qui calcule son temps de vie avec Life Clock. L’horloge, réglée à l’âge de l’artiste, s’écoule lentement et donne à réfléchir sur le temps qui passe, à notre passé et futur, aux choses que nous avons accomplies et celles qu’ils nous reste encore à découvrir. L’oeuvre devient alors la vanité que nous regardons dans les musées, la représentation de notre finitude et la réalisation que nous ne sommes pas immortels…

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Vue de l’oeuvre de Bertrand Planes, Life Clock, avec Dominique Moulon, commissaire d’exposition


L’ART ET LE NUMÉRIQUE EN RÉSONNANCE 3/3 : CONSÉQUENCES

Exposition du 07 octobre au 12 décembre 2015

Maison Populaire – 9 bis rue Dombasle – 93100 MONTREUIL

Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 21h et le samedi de 10h à 16h30

Informations :

  • Entrée gratuite
  • Visites commentées gratuites : individuelles, sur demande à l’accueil ; groupes, sur réservation au 01 42 87 08 68
  • Les samedis 14 novembre et 5 décembre de 14h30 à 17h, parcours en famille adaptés pour les enfants de 6 à 10 ans

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