montreuil – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Mon, 22 Jul 2019 13:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 /heylisten.fr/wp-content/uploads/2018/09/cropped-logo-et-texte-hey-listen-2.png?fit=32,32 montreuil – Hey Listen 32 32 94317584 « COMMENT BÂTIR UN UNIVERS QUI NE S’EFFONDRE PAS DEUX JOURS PLUS TARD 3/3 : ENTROPIES » /comment-batir-un-univers-qui-ne-seffondre-pas-deux-jours-plus-tard-33-entropies /comment-batir-un-univers-qui-ne-seffondre-pas-deux-jours-plus-tard-33-entropies#respond Wed, 19 Oct 2016 08:00:39 +0000 /?p=1849 C’est lorsque l’on prend conscience de la déconstruction permanente de notre espace vital que l’on commence à capturer ce qui nous sert de repère, ce qui nous rassure. Après « Simulacres » et « Relativités », Marie Koch et Vladimir Demoule consacrent le troisième volet de leur projet d’exposition aux « Entropies ». Cette dernière thématique vient s’inscrire logiquement dans la […]

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C’est lorsque l’on prend conscience de la déconstruction permanente de notre espace vital que l’on commence à capturer ce qui nous sert de repère, ce qui nous rassure.

Après « Simulacres » et « Relativités », Marie Koch et Vladimir Demoule consacrent le troisième volet de leur projet d’exposition aux « Entropies ». Cette dernière thématique vient s’inscrire logiquement dans la continuité de ce qui a déjà été présenté. Après avoir interrogé notre appréhension du réel et bousculé des données spatiales que nous pensions figées, les deux commissaires d’exposition nous invitent à présent à étudier comment le temps vient marquer l’espace et le dégrader. Et surtout, comment nous, humains, nous réagissons face à la déconstruction de notre univers.

L’« entropie », mesure thermodynamique théorisée par le physicien Clausius, fait état de la désorganisation d’un système. L’augmentation de l’entropie est inéluctable dés lors que le temps commence à s’écouler. On peut calquer ce mécanisme thermodynamique sur l’évolution d’un système de manière générale. Notre univers, celui dans lequel nous évoluons chaque seconde, serait donc voué à se déconstruire lui aussi. Alors qu’il nous sert de repère et qu’il nous semble infiniment stable, l’espace qui nous entoure est en constante dégradation. En prendre conscience est effrayant. Si l’humain a cette manie de capturer, d’enregistrer ce qu’il vit, c’est finalement par peur de voir son monde s’émietter sous ses pieds.

vue d'exposition, © Aurélie Cenno

vue d’exposition, © Aurélie Cenno

Par la photographie, la sculpture ou l’installation, les artistes tentent de fixer en image ou en volume ce à quoi ils tiennent. Il s’agit tant de souvenirs personnels que de données ou de lieux dont ils redoutent la perte. Pour contrer cette inquiétude, l’humain cherche inconsciemment à s’approprier l’espace en en créant des représentations. Il photographie ses proches, crée l’empreinte ou la carte de lieux escarpés, recense des statistiques sur le bonheur dans son pays… En confinant son monde dans des figurations, l’homme peut le contempler et le posséder symboliquement. Nandita Kumar, elle, a projeté dans une bouteille l’image d’un futur proche et inquiétant : celui de l’urbanisation indienne. En l’enfermant dans cet espace réduit, elle prévient autant qu’elle rassure : le futur est là, dans cette bouteille close.

Vue d'exposition, Felicie D'Estienne D'Orves, Etalon Lumière, © Aurélie Cenno

Vue d’exposition, Felicie D’Estienne D’Orves, Etalon Lumière, © Aurélie Cenno

Mais cette sauvegarde est vaine : tout se déconstruit. D’une part, les supports matériels s’altèrent avec le temps comme un disque qui tourne ou une photo qu’on découpe, d’autre part le réel lui-même se déconstruit. Alors que l’on croyait l’habiter, le monde se noie dans la quantité de représentations et de copies que l’homme en a fait. Nous ne le connaissons plus dans sa réalité matérielle et immédiate.

Les artistes tentent alors de mesurer ce temps qui passe et nous effraie. Félicie d’Estienne d’Orves se lance dans ce projet ambitieux avec son Etalon lumière. Avec la contribution d’un astrophysicien, elle rend visible, sur un mètre en acier, la vitesse de la lumière depuis la Terre jusqu’au Soleil et jusqu’à Mars. Alors que l’on pensait la vitesse de la lumière aussi immuable que la mesure d’un mètre, elle se révèle tangible. De la Terre à Mars, la lumière peut aussi bien mettre 3 secondes que 22… Le côté universel de la mesure est totalement déconstruit et nous offre une vision du temps plus large, moins anthropocentrique.

 

Vue d'exposition © Aurélie Cenno

Vue d’exposition © Aurélie Cenno

Quant à l’artiste Miao Xiaochin, il tente de dématérialiser, grâce aux outils informatiques, notre passé, notre histoire. Il se réapproprie les grandes références de l’histoire de l’art (notamment Bruegel et Raphaël) et les rassemble dans un montage vidéo sonore. Ainsi, il les confine dans un même univers (très psychédélique), sauvé dans une dimension immatérielle comme une archive. Il s’engage en même temps dans la création d’une archéologie contemporaine en représentant des brides de notre civilisation où la technologie tient une grande place. Ces images qui conjuguent passé, présent et futur forment finalement un cycle : une éternelle renaissance de notre univers après sa destruction.

Miao Xiaochun, Restart, 2008 - 2010, Vidéo, animation digitale 3D, 14’22” Courtesy de la Galerie Paris-Beijing Mention du copyright: © Miao Xiaochun

Miao Xiaochun, Restart, 2008 – 2010, Vidéo, animation digitale 3D, 14’22”
Courtesy de la Galerie Paris-Beijing
Mention du copyright: © Miao Xiaochun

Grâce à ce dernier volet, « Entropies », nous prenons conscience de ce qui mène l’homme à multiplier les projections de son propre monde. La démarche des artistes, qui font aussi face à la déconstruction de l’univers, est de tirer de cette inquiétude quelque chose de poétique et qui motive la création.


Du 5 octobre au 10 décembre 2016

Maison populaire, 9 bis rue Dombasle, 93100 Montreuil

Entrée libre

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Dans nos vies rythmées par les cadrans omniprésents, il est rare de s’interroger sur la manière dont le temps et l’espace peuvent être vécus et appréhendés comme objets d’étude.

C’est dans une démarche presque scientifique que les commissaires d’expositions Marie Koch et Vladimir Demoule organisent, en collaboration avec divers artistes contemporains, un cycle de recherche sur ces questions de l’espace et du temps. Le projet s’organise en trois volets, chacun donnant lieu à une exposition publique et, en parallèle, à des ateliers. Le deuxième volet du cycle, qui se tient actuellement à la Maison Populaire de Montreuil, gravite autour du thème des « Relativités ».

Depuis la théorie d’Einstein en 1907, nous abordons le thème temps/espace de manière moins arbitraire, sans nous limiter au système du référentiel. Ce dernier définit, grâce à quatre coordonnées, les notions de position et de vitesse. Or, Einstein démontre que ce référentiel est relatif dans la mesure où il est déterminé par des facteurs humains, notamment psychologiques, donc variables.

C’est sur ces notions essentielles, que sont le temps, l’espace et la réalité, que les onze artistes participant au volet « Relativités » nous proposent de nous interroger.

À l’intérieur même de la salle d’exposition, labsence de parcours prédéfini indique déjà la démarche d’expérimentation voulue par les commissaires. Le spectateur, tel un chercheur, semble aller de découverte en découverte. Il est poussé dans sa réflexion grâce aux œuvres présentées : des installations vidéos ou interactives, des photographies, des sculptures cinétiques et des enregistrements audio.

Quelques uns des artistes ont recours à des instruments pour montrer que la notion abstraite du temps ne peut se limiter à la perception humaine du « réel ». Avec son installation vidéo Tacet, Pierre-Laurent Cassière propose par exemple de faire à la fois l’expérience visuelle d’un diapason en mouvement et l’expérience physique de sa vibration. Il rend sensible la fréquence normalement imperceptible de l’instrument.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

Tout au long de l’exposition se pose la question des limites de la perception humaine. En effet, l’homme semble appréhender le temps au travers de sa mémoire et de sa projection dans le futur. Le référentiel dont parlait Einstein pourrait donc varier selon des facteurs psychologiques. Matthieu Pasquiat exploite cette dimension en rassemblant ses souvenirs et ceux de sa famille pour les rationaliser et les ancrer dans un environnement. Il crée ainsi une sorte de mémoire collective entre l’archive et le rêve, l’histoire et l’imaginaire. Il évoque la déformation possible de notre perception du temps et du réel.C’est également sur ce sujet que porte le travail de Daniel Spoeri, qui tente d’immortaliser à la manière d’un témoignage archéologique l’instant d’un repas.

Le travail de recherche ne s’arrête pas là. Alors que la psychologie humaine semblait tenir une place majeure dans l’exposition, Alix Desaubliaux déconstruit le « propre de l’homme » en pourvoyant son Self-Conscious Bot d’une conscience et d’une mémoire virtuelle. Il faut alors s’interroger sur la conservation des données informatiques et des références collectives que constituent les réseaux sociaux. Comment inscrire sa trace humaine sur une toile virtuelle, donc hors du temps ?

Si les onze artistes participant au projet engendrent une multitude de question, ils refusent d’y répondre catégoriquement. Cette riche exposition multi-sensorielle est surtout un travail de recherche et d’expérimentation dont l’objectif est de déconstruire nos idées préconçues sur le temps et le réel pour enfin découvrir qu’ils sont relatifs.

Écrit par Gaëlle Hubert


Du 4 mai au 2 juillet 2016

Maison Populaire, 9 bis rue Dombaste, 93100 Montreuil

Plus d’infos sur www.maisonpop.fr

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L’art et le numérique en résonance 3/3 : conséquences /lart-et-le-numerique-en-resonance-33-consequences /lart-et-le-numerique-en-resonance-33-consequences#respond Wed, 21 Oct 2015 19:59:17 +0000 /?p=1217 Accueillis à la Maison Populaire de Montreuil pour un petit-déjeuner presse, nous avons eu le plaisir d’avoir une visite commentée avec le commissaire de l’exposition, Dominique Moulon. Dernier volet d’un triptyque, cette exposition, participant à la Biennale Internationale des Arts Numériques à Paris et en Île-de-France, axe son propos sur les conséquences du numérique observées […]

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Accueillis à la Maison Populaire de Montreuil pour un petit-déjeuner presse, nous avons eu le plaisir d’avoir une visite commentée avec le commissaire de l’exposition, Dominique Moulon.

Jean-Benoit Lallemant et Thibault Brunet

Vue de l’exposition avec les oeuvres de Jean-Benoit Lallemant et Thibault Brunet. © Aurélie Cenno

Dernier volet d’un triptyque, cette exposition, participant à la Biennale Internationale des Arts Numériques à Paris et en Île-de-France, axe son propos sur les conséquences du numérique observées dans la pratique artistique contemporaine. L’espace culturel et dynamique de la Maison Populaire de Montreuil présente neuf artistes pratiquant et utilisant ce médium de manières différentes, apportant divers regards sur ce qui berce notre quotidien. Nous ne pouvons qu’admettre que la numérisation du monde a des conséquences innombrables dans notre vie de tous les jours, notamment jusque dans l’art d’aujourd’hui. Le numérique, phénomène initié par la science, permet ici de lier deux pratiques de prime abord antagonistes : l’art et la créativité scientifique. Cette invention accroit ainsi les possibilités physiques et créatrices de l’art, permettant notamment à des objet de prendre vie dans l’espace d’exposition.

Jean-Benoit Lallemant

Jean-Benoit LALLEMANT Trackpad, US drone strike Wasiristan 2013 (détail) 2014, toile de lin brute, dispositif électronique, 270 x 200 cm, © Aurélie Cenno

Jean-Benoit Lallemant avec Trackpad, US drone strike Wasiristan 2013 présente une toile de lin tendue sur châssis derrière laquelle un mécanisme reporte les points d’impacts d’une « guerre télécommandée ». Un bruit constant et discret frappe l’œuvre, la déforme, telles les frappes aériennes des drones américains au Wasiristan et au Yémen. Aucune image, seul un léger bruit et mouvement apportent à l’œuvre toute sa force, rappelant des destructions opérées par le biais du numérique et du développement des possibilités militaires. Malgré une toile qui paraît vierge, la création de Jean-Benoit Lallemant propose une vision lourde de sens et nous présente à nous spectateur l’ampleur de l’horreur humaine. Dans cette veine destructrice, Renaud Auguste-Dormeuil propose de donner au négatif de la chose un aspect poétique. Dans sa série The Day Before, il reconstitue la voie lactée des jours ayant précédés l’effroyable à l’aide d’un logiciel, ici Guernica. Il présente ainsi ce que l’on pourrait appeler « le calme avant la tempête », présentant un ciel étoilé doux, comme un baume apaisant les blessures de la guerre.

Aram BARTHOLL Are You Human ?  2011-2012, aluminium, dimensions variables, © Aurélie Cenno

Aram BARTHOLL
Are You Human ?
2011-2012, aluminium, dimensions variables, © Aurélie Cenno

Aram Bartholl, quant à lui, replace l’être humain au sein de l’univers numérique avec ses Are You Human ? représentant lesCAPTCHA – symboles utilisés sur internet afin de permettre le traitement sécurisé des données – qui témoignent de la différence entre l’homme et la machine car seul l’homme est capable de les déchiffrer. Cette dimension humaine est sensible aussi dans l’oeuvre de Bertrand Planes qui calcule son temps de vie avec Life Clock. L’horloge, réglée à l’âge de l’artiste, s’écoule lentement et donne à réfléchir sur le temps qui passe, à notre passé et futur, aux choses que nous avons accomplies et celles qu’ils nous reste encore à découvrir. L’oeuvre devient alors la vanité que nous regardons dans les musées, la représentation de notre finitude et la réalisation que nous ne sommes pas immortels…

IMG_6489

Vue de l’oeuvre de Bertrand Planes, Life Clock, avec Dominique Moulon, commissaire d’exposition


L’ART ET LE NUMÉRIQUE EN RÉSONNANCE 3/3 : CONSÉQUENCES

Exposition du 07 octobre au 12 décembre 2015

Maison Populaire – 9 bis rue Dombasle – 93100 MONTREUIL

Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 21h et le samedi de 10h à 16h30

Informations :

  • Entrée gratuite
  • Visites commentées gratuites : individuelles, sur demande à l’accueil ; groupes, sur réservation au 01 42 87 08 68
  • Les samedis 14 novembre et 5 décembre de 14h30 à 17h, parcours en famille adaptés pour les enfants de 6 à 10 ans

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