Theaster Gates au festival Do Ditsturb

Du 12 au 14 avril dernier a eu lieu le festival ‘Do D!STURB’ au Palais de Tokyo, festival des arts performatifs mettant à l’honneur l’art contemporain dans toute sa complexité.


P erformance s, musiques , danse s, films, installations et rencontres ont été présentés à un vaste public. Au sein de cet espace, artistes d’horizons différents se sont réunis pendant ces trois jours. Nous pouvions déambuler alors entre les œuvres, les prestations et les danses. Il y en avait pour tous les âges et tous les goûts !

L’objectif du festival ? Présenter l’art contemporain dans toute son innovation, son audace et son engagement. En effet, les artistes présents se sont fait les « éclaireurs » de notre siècle, les « philosophes » de notre temps ( pour reprendre les mots de Vittoria Matarrese, commissaire du Festival ). De nombreuses œuvres cette année ont été engagées et notamment sur la question de la place des femmes. L’Art se fait ici un vecteur idéal pour réveiller les consciences et élever notre société.

Parmi toutes ces œuvres, laissez-moi vous présenter celle qui m’a le plus émue. Il s’agit de la Danse de Malaga , vidéo réalisée par Theaster Gates . Ce dernier est un artiste américain et professeur au département des Arts Visuels à l’Université de Chicago.

Pour ce projet, il a travaillé avec les membres du groupe Monks et le chorégraphe américain Kyle Abraham . Dans cette oeuvre sont évoquées des « questions de race, de territoires, d ’in égalités et de sexualités dans le nord des Etats-Unis depuis la fin de la Guerre de Sé cession » et tout particulièrement sur l’île de Malaga. Celle-ci connut une grande tragédie. Sa population métissée fut contrainte à l’exil pour suivre une politique de purification de l’île. Cette oeuvre se fait alors le porte parole de sa douleur et de sa peine.

La richesse de cette oeuvre réside autant dans son message de justice que dans sa réalisation. La vidéo est présentée par adjonction d’épisodes séquencés. Ainsi, d éfilent sous nos yeux des chanteurs, danseurs, publicités et passages de la vie quotidienne. Ces messages sont exprimés par l’alternance d’un langage verbal et non-verbal. Lorsque les mots sont épuisés, la photographie et la danse viennent les substituer. Ces morceaux de vidéos nous plongent dans une atmosphère étrange, entre fascination et inquiétude. Voir des mouvements lents et sensibles accompagnés d un chant a capella r é v èle toute la sensibilité et l’émotion de l artiste. La musique fut composée par l’artiste, interprétée par le groupe Monks.

Ainsi, le festival ‘Do D!STURB’ fut une véritable bouffée de création artistique. Je fus enchantée de ces découvertes, de cette ambiance et de cet engagement. Les œuvres furent nombreuses et sensibles à différents sujets. Theater Gates a proposé, selon moi, des œuvres qui méritent toute notre attention. En voici une autre : So Bitter, this course of Darkness , évoquant les ravages que connut cette île.

J’espère que vous aussi, ce festival vous aura conquis, et que vous y retournerez l’année prochaine. En tout cas, moi j’irai sans hésiter !


Image de couverture : Capture d’écran de Dance of Malaga ©Theaster Gates and courtesy of the artist. Photo: Chris Strong

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