Anish Kapoor au Château de Versailles
Cette fois-ci, nous sommes allés pour vous dans les jardins de Versailles, afin de découvrir les oeuvres de l’artiste britannique d’origine indienne : Anish Kapoor. Appréciant ou non l’intégration d’oeuvre contemporaines dans les jardins du château, vous n’allez pas rester indifférent face à ses créations.
C’est dans les jardins royaux qu’Anish Kapoor a jeté son dévolu pour abriter ses oeuvres et faire interagir le spectateur dans les dualités qui marquent sont travail : terre et ciel, visible et invisible, dedans et dehors, ombre et lumière… Premier à prendre place à la salle du Jeu de Paume, il choque, intègre et perturbe le spectateur.
Livrés à nous-même dans un parcours au sein des bosquets d’André le Nôtre, Kapoor détruit notre vision parfaite des jardins à la française et plus particulièrement avec Dirty Corner, où les trous creusés dans le sol le rendent instable et vacillant. Surnommé « le vagin de la reine », l’oeuvre dénonce cette maitrise de la nature. Un peu plus loin, l’artiste joue avec nos sens avec Descension où un tourbillon d’eau attire l’oeil, fascine. Vibrant sous les pieds, l’oeuvre happe le corps par sa force centrifuge et nous donne une sensation de mal-être. Sectional Body preparing for Monadic Singularity sera l’oeuvre la plus difficile à trouver. Cachée, elle présente un aspect organique qui peut déranger et oppresser de part sa dimension intimiste, les tubes faisant acte de boyaux luminescent – quand il fait beau. Faites un petit tour au Bosquet du Théâtre d’Eau afin d’aller jeter un coup d’oeil à la nouvelle fontaine réalisée par l’artiste Jean-Michel Othoniel puis, sortez des jardins en n’oubliant pas le petit selfie dans les Sky Mirror.
Dirigez vous enfin vers la salle du Jeu de Paume – ouverte à partir de 12h30 – où l’artiste à investit le lieu d’une installation pour le moins parlante, Shooting into the Corner. Très viscérale, les projections de cire rouge évoquent le sang, l’organique, les entrailles d’un corps projeté dans un bain d’hémoglobine. La couleur rouge, référence à la mort, appelle aussi à la vie, le canon à connotation phallique répond à l’angle, forme pour le moins féminine, dans une tension sexuelle violente.
Jouant de nos perceptions, de nos idées reçues et de nos angoisses, Anish Kapoor revisite les jardins du Château de Versailles, mettant ainsi en lumière certains aspects de l’Histoire.