Philippine Ligneau – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Mon, 22 Jul 2019 13:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 /heylisten.fr/wp-content/uploads/2018/09/cropped-logo-et-texte-hey-listen-2.png?fit=32,32 Philippine Ligneau – Hey Listen 32 32 94317584 Theaster Gates au festival Do Ditsturb /theaster-gates /theaster-gates#respond Mon, 17 Jun 2019 07:25:20 +0000 /?p=3228 Du 12 au 14 avril dernier a eu lieu le festival ‘Do D!STURB’ au Palais de Tokyo, festival des arts performatifs mettant à l’honneur l’art contemporain dans toute sa complexité. Performances, musiques, danses, films, installations et rencontres ont été présentés à un vaste public. Au sein de cet espace, artistes d’horizons différents se sont réunis […]

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Du 12 au 14 avril dernier a eu lieu le festival ‘Do D!STURB’ au Palais de Tokyo, festival des arts performatifs mettant à l’honneur l’art contemporain dans toute sa complexité.


Performances, musiques, danses, films, installations et rencontres ont été présentés à un vaste public. Au sein de cet espace, artistes d’horizons différents se sont réunis pendant ces trois jours. Nous pouvions déambuler alors entre les œuvres, les prestations et les danses. Il y en avait pour tous les âges et tous les goûts !

L’objectif du festival ? Présenter l’art contemporain dans toute son innovation, son audace et son engagement. En effet, les artistes présents se sont fait les « éclaireurs » de notre siècle, les « philosophes » de notre temps ( pour reprendre les mots de Vittoria Matarrese, commissaire du Festival ). De nombreuses œuvres cette année ont été engagées et notamment sur la question de la place des femmes. L’Art se fait ici un vecteur idéal pour réveiller les consciences et élever notre société.

Parmi toutes ces œuvres, laissez-moi vous présenter celle qui m’a le plus émue. Il s’agit de la Danse de Malaga, vidéo réalisée par Theaster Gates. Ce dernier est un artiste américain et professeur au département des Arts Visuels à l’Université de Chicago.

Pour ce projet, il a travaillé avec les membres du groupe Monks et le chorégraphe américain Kyle Abraham. Dans cette oeuvre sont évoquées des « questions de race, de territoires, d’inégalités et de sexualités dans le nord des Etats-Unis depuis la fin de la Guerre de Sécession » et tout particulièrement sur l’île de Malaga. Celle-ci connut une grande tragédie. Sa population métissée fut contrainte à l’exil pour suivre une politique de purification de l’île. Cette oeuvre se fait alors le porte parole de sa douleur et de sa peine.

La richesse de cette oeuvre réside autant dans son message de justice que dans sa réalisation. La vidéo est présentée par adjonction d’épisodes séquencés. Ainsi, défilent sous nos yeux des chanteurs, danseurs, publicités et passages de la vie quotidienne. Ces messages sont exprimés par l’alternance d’un langage verbal et non-verbal. Lorsque les mots sont épuisés, la photographie et la danse viennent les substituer. Ces morceaux de vidéos nous plongent dans une atmosphère étrange, entre fascination et inquiétude. Voir des mouvements lents et sensibles accompagnés dun chant a capella révèle toute la sensibilité et l’émotion de lartiste. La musique fut composée par l’artiste, interprétée par le groupe Monks.

Ainsi, le festival ‘Do D!STURB’ fut une véritable bouffée de création artistique. Je fus enchantée de ces découvertes, de cette ambiance et de cet engagement. Les œuvres furent nombreuses et sensibles à différents sujets. Theater Gates a proposé, selon moi, des œuvres qui méritent toute notre attention. En voici une autre : So Bitter, this course of Darkness, évoquant les ravages que connut cette île.

J’espère que vous aussi, ce festival vous aura conquis, et que vous y retournerez l’année prochaine. En tout cas, moi j’irai sans hésiter !


Image de couverture : Capture d’écran de Dance of Malaga ©Theaster Gates and courtesy of the artist. Photo: Chris Strong

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Le Collectif Facto : « Troublements » /le-collectif-facto-troublements /le-collectif-facto-troublements#respond Sat, 11 May 2019 10:15:39 +0000 /?p=3200 «Troublement ». Exposition d’art contemporain organisée par le Collectif Facto au cours du mois d’octobre 2018. Onze peintres, quatre sculpteurs et quatre photographes y sont exposés. A travers cette exposition, le collectif présente des artistes travaillant à Toulouse et en région Occitanie. Elle fut installée dans le domaine calme et immuable de Montjoie (Ramonville Saint-Agne). Rien […]

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«Troublement ». Exposition dart contemporain organisée par le Collectif Facto au cours du mois doctobre 2018. Onze peintres, quatre sculpteurs et quatre photographes y sont exposés. A travers cette exposition, le collectif présente des artistes travaillant à Toulouse et en région Occitanie. Elle fut installée dans le domaine calme et immuable de Montjoie (Ramonville Saint-Agne).


Rien n’a été laissé au hasard : nos sens ne cessent d’être mobilisés tout au long de cette exposition. Chaque élément scénique fut minutieusement étudié afin de toucher notre sensibilité. Les artistes endossent le rôle du scénographe. L’exposition devient une oeuvre d’art à part entière ! La muséographie y sert de vecteur d’harmonisation mais aussi de contraste entre les différentes oeuvres. Leur installation est qualifiée d’Expollation. Il s’agit d’un « néologisme issu d’une approche novatrice de l’art : mosaïque d’oeuvres individuelles mise en scènes dans un espace architecturé », rapporte Dominique et Hubert Faure (Préface du catalogue d’exposition). Dix-neufs artistes, dix-neufs sujets personnels regroupés sous un refrain commun : celui du «Troublement ».

Après avoir poussé la porte du domaine Montjoie, c’est l’étonnement et le saisissement qui ravissent les spectateurs. Dix-neufs visages de noir et blanc se tournent vers eux. Une multitude de portants carrés sont installés au centre de la pièce. Chacun présentant sur la première face, la photographie de l’artiste et sur les trois autres leurs œuvres. Les spectateurs flânent de portant en portant, d’œuvres en œuvres. L’exposition est immersive, interactive. Au fur et à mesure de leur déambulation, la scénographie évolue : de nouvelles perspectives naissent. Chaque nouvelle diagonale créée fut préalablement étudiée pour une cohésion thématique ou visuelle entre les œuvres. Arrivés au fond de la salle, les spectateurs font demi-tour, remontent l’exposition et adoptent un autre point de vue. Les musiques, ponctuellement ajoutées, créent une atmosphère toute nouvelle à l’exposition.

Présents sur place, les artistes sont à l’écoute des visiteurs. A travers cette exposition, ils souhaitent établir une passerelle entre « l’Art dit Néo-classique et l’Art dit Contemporain ». A cela s’ajoute une volonté de créer un lien entre leurs œuvres et les spectateurs. Lassés d’un art contemporain élitiste, ils veulent s’inscrire dans le champ artistique actuel, tout en proposant un art accessible au public amateur. Ensemble, ils ont monté un projet didactique et proche des sens. C’est cet enjeu qui est exprimé derrière l’intitulé « Troublement ». Cette exposition vient troubler l’art contemporain et son marché.

A cet enjeu collectif, de plus personnels se greffent. Chaque artiste exprime ses propres interrogations. Montjoie devient alors un espace d’ouverture aux différentes cultures, aux diverses sensibilité et visions du monde.

Ainsi, « Troublement » est une oeuvre à part entière : autant esthétique, personnelle que didactique. Le Collectif Facto a relevé le défi d’un mélange équilibré entre individualité et collectif. Si cette exposition vous attire, restez attentif aux actions de cette association. J’ai entendu dire qu’une nouvelle se préparait …

Suivez le collectif sur Facebook !

Crédits photo © Collectif Facto

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Le Théâtre Kabuki au 21ème siècle /le-theatre-kabuki /le-theatre-kabuki#respond Mon, 10 Dec 2018 18:10:50 +0000 /?p=3080 Découvrez comment Yuichui Kinoshita, le metteur en scène de Kanjinchô, a su revisiter les codes théâtraux du Kabuki pour proposer une mise en scène décalée, humoristique, attachante et rythmée par la J-Pop ! ⇒ Retrouvez ici la critique du spectacle ! Petit point historique : Le théâtre Kabuki a vu le jour sous l’époque Edo (au XVIIe […]

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Découvrez comment Yuichui Kinoshita, le metteur en scène de Kanjinchô, a su revisiter les codes théâtraux du Kabuki pour proposer une mise en scène décalée, humoristique, attachante et rythmée par la J-Pop !


 Retrouvez ici la critique du spectacle !

© Umemura Yutaka

Petit point historique : Le théâtre Kabuki a vu le jour sous l’époque Edo (au XVIIe siècle). C’était à lorigine, un théâtre composé dhommes et de femmes, très prisé par les citadins japonais. Aujourdhui encore, il sagit de la forme théâtrale la plus appréciée des nippons ! Les thèmes des pièces jouées illustrent des événements historiques, ou des conflits relationnels. Les codes y sont nombreux et rigoureux : la musique, les costumes et le maquillage si particuliers sont ostentatoires. La machinerie (plateaux tournants, trappes) et les accessoires sont multiples, permettant de véritables effets spéciaux et dynamiques scéniques.

Le jeu des acteurs est remarquable et singulier. En effet, contrastant avec une musique énergique, les acteurs se meuvent lentement sur scène, jusqu’à même se figer dans une pose afin d’ancrer leur personnage.

Le metteur en scène Yuichui Kinoshita sapproprie lessence du kabuki pour mieux sen dissocier. Nous dénotons dans la relecture quil propose de Kanjinchô, une épuration du style : le décor est inexistant, les costumes sont sobres, le maquillage effacé. Une atmosphère captivante et fascinante se propage dans le théâtre.

L’évasion de Yoshitsune se matérialise, comme le veut la tradition, par une retraite lente, au ralentie. Or celle-ci est contrastée par une musique électro, un jeu de lumière et dobscurité cinglant. Véritable translation des spectateurs dans une boîte de nuit ! Voilà un nouvel adjectif pour décrire cette oeuvre : « décalée ».

Prenons un exemple. Au point culminant de la pièce, Benkei frappe, malgré lui, son maître, pour accréditer la ruse quil a mis au point. Ce dernier, ému par son sens de la dévotion, le lui pardonne. Néanmoins, le serviteur mortifié par son geste nose même plus serrer la main bienveillante de Yoshitsune. Cette scène de réconciliations est rythmée par une musique juvénile de Pop où les autres acteurs rappent. « Si un jour je me réincarne, je voudrais que ce soit en te tenant la main » signe la fin de la chanson. Ainsi une musique naïve parlant dun amour contrarié de jeunesse devient le porte-parole des difficultés relationnelles et hiérarchiques au sein de la société japonaise.

Dans la pièce traditionnelle du Kinoshita Kabuki, Togashi, le garde-frontière, laisse la troupe passer la frontière, admiratif de lingéniosité et de la dévotion du serviteur. Laccent est porté sur le trio Benkei, Yoshitsune et Togashi. Alors que dans la relecture contemporaine, nous pouvons constater un roulement de lattention sur les moines de Yoshitsune et les soldats de Togashi. Ainsi, les personnages secondaires deviennent principaux. Yuichui Kinoshita joue dune grande ingéniosité pour mettre ce nouveau groupe en évidence.

Cinq mêmes acteurs jouent à la fois les moines et les soldats ennemis. De cela découle une rythmique horizontale entre les camps : les acteurs courent dun campement à lautre pour continuer la scène. Lillusion théâtrale est rompue, les acteurs multiplient les personnalités : tantôt moine, soldat, ou acteur. Ce décentrage permet ainsi de voir les enjeux frontaliers sous un autre angle. En effet, une même scène peut être répétée plusieurs fois, afin den avoir une vision complète. Le spectateur se fait omniscient, connaissant la position des gardes-frontière et de Togashi, ainsi que celle des moines et de Yoshitsune.

Ainsi, cette oeuvre hybride, sérieuse et espiègle ma beaucoup émue. La gravité de la pièce, scandée par des touches humoristiques, nen est pas amoindrie. Kanjinchô est une oeuvre qui questionne la société, le théâtre et les relations sociales. Une grandiose pièce qui a bouleversé mon expérience théâtrale

Si vous avez eu la chance dy assister, n’hésitez pas à nous partager votre ressenti. Nous nous ferrions une immense joie de vous lire !


Image de couverture © Umemura Yutaka

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[SCÈNE] KANJINCHO /kajincho /kajincho#comments Mon, 10 Dec 2018 17:26:06 +0000 /?p=3074 Si le théâtre Nô japonais est connu en occident, le théâtre kabuki s’y fait plus timide. Dans le cadre du Japonisme 2018, le Centre George Pompidou a accueillit la compagnie Kinoshita Kabuki. Du 1er au 3 novembre dernier, le public a pu découvrir Kanjinchô, une pièce en japonais surtitrée français. Synopsis : Soupçonné de trahison […]

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Si le théâtre Nô japonais est connu en occident, le théâtre kabuki sy fait plus timide. Dans le cadre du Japonisme 2018, le Centre George Pompidou a accueillit la compagnie Kinoshita Kabuki. Du 1er au 3 novembre dernier, le public a pu découvrir Kanjinchô, une pièce en japonais surtitrée français.

Synopsis : Soupçonné de trahison par son frère, Yoshitsune fuit avec son fidèle serviteur Benkei et sa troupe vers le nord du Japon. Pour passer inaperçus, ils se déguisent en moines tandis que le garde-frontière Togashi reçoit l’ordre de les capturer. Arrivés à la frontière, Benkei invente un stratagème qui lui permet ainsi de leurrer les gardiens et sauver son maître.

Cette pièce est une pure merveille de création ! Tradition et rupture des codes sopposent et sallient pour créer une oeuvre attachante, humoristique et surprenante. Jeu dacteurs, danses de combat stylisées, éloquence empreinte de force et dhonneur rapprochent cette pièce du traditionnel théâtre kabuki. Mais les cris, la violence des sentiments, la musique J-Pop et électro len éloignent malicieusement. Les spectateurs sont immédiatement immergés par la culture nippone. Cette oeuvre transgresse les règles de la société pour proposer une réflexion sur la hiérarchie et les frontières : barrières physiques, sociales, morales et émotionnelles. Une nouvelle démarcation temporelle se crée par la relecture contemporaine de ce thème traditionnel : les personnages se battent sur une musique électro et expriment leur affection sur une musique juvénile de J-POP.

En une phrase, Kanjinchô est une oeuvre hybride qui revisite le théâtre traditionnel kabuki avec des procédés contemporains, tout en sinterrogeant sur la société.

Si cet article vous a plu, je vous invite à en apprendre plus sur les rouages de cette pièce, en cliquant sur ce lien ! Noubliez pas la saison Japonisme 2018 nest encore pas terminée. De nombreuses pièces japonaises sont encore proposées


Les autres spectacles au Centre Pompidou

Image ©Yoshikazu Inoue


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