HyberDUBUFFET, la rencontre de deux Oeuvres

Du 20 mai au 13 juillet, la Galerie Nathalie Obadia explore les relations artistiques entre l’oeuvre de Jean Dubuffet et celle de Fabrice Hyber.

Après être entré dans la Galerie Nathalie Obadia rue du Bourg-Tibourg , nous sommes amenés à traverser une porte musicale inspirée des Vacances de Monsieur Hulot ouvrant ainsi à l’atelier dans lequel Fabrice Hyber va travailler tout l’été. C’est dans cette « maison de vacances » comme il aime l’appeler que Fabrice Hyber va créer à partir des relations qu’entretiennent ses œuvres avec celles du pionnier de l’ art brut : Jean Dubuffet.

Jean Dubuffet, Escalier (M 425), 1967, marker et vinyle sur papier 41,5 x 25 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris, © Fondation Dubuffet, Paris / ADAGP, 2017

Suite à une conversation qu’il a eu avec Francoise Guichon , conservatrice du design au Centre Pompidou, Fabrice Hyber décide d’élaborer en partenariat avec la Fondation Dubuffet une exposition répartie dans les deux espaces de la Galerie Nathalie Obadia afin d’explorer les analogies existant entre son travail et celui de Dubuffet. C’est ainsi, entouré des œuvres du théoricien de l’art brut, que Fabrice Hyber va pouvoir créer à partir de cette recherche sur les corrélations existantes dans leurs processus de création . L’oeuvre de Fabrice Hyber s’enrichie alors de celles de Dubuffet, et apporte en même temps un nouveau regard sur celles-ci. Cela créé ainsi un véritable dialogue entre les deux artistes. En effet, tous deux tendent à valoriser le monde qui les inspire en le faisant entrer dans le monde de l’art. Pour Dubuffet, cela passe par la reconnaissance d’artistes découverts en prison ou dans des asiles, alors que chez Fabrice Hyber, cela passe par la valorisation de la recherche scientifique. Malgré les différences stylistiques qui existent entre ces deux artistes, on assiste donc à une même volonté de questionner les motivations et le contexte de la création artistique. Leurs œuvres apparaissent alors que le processus permettant de recréer et donc de valoriser un univers considéré comme extérieur à l’Art.

Fabrice Hyber, Peinture Homéopathique n.27 (Je s’aime), 2008, aquarelle fusain, résine époxy peinture à l’huile papier collé, photographie, colle de peau de lapin et paille de riz sur toile

Jean Dubuffet, La colline baisée, 1977, Acrylique sur papier entaillé (avec 20 pièces rapportées collées) , 210 x 204 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris © Fondation Dubuffet, Paris / ADAGP, 2017

L’exposition se poursuit rue du Cloitre Saint-Merri avec une approche plus historique de leurs œuvres. Fabrice Hyber, commissaire de l’exposition a mis en place un véritable dialogue entre les deux artistes grâce à un accrochage jouant sur les glissements de langage et d’image . Ce dialogue est articulé par la hauteur de l’accrochage : les œuvres de Dubuffet se situant à mois de 1,69m, soit sa taille, tandis que les œuvres de Fabrice Hyber sont accrochées au dessus d’1,75m, ce qui correspond cette fois-ci à celle du commissaire et artiste. Cela permet de créer une ligne directrice qui parcours toute l’exposition permettant le passage du thème de la femme assise, à celui de la chaise, puis au thème de la table, à la table comme surélévation par rapport à la terre, puis à la terre, puis au composte, puis aux déchets, et ainsi de suite. La juxtaposition des œuvres des deux artistes résultant ainsi du désir de Fabrice Hyber de retrouver les étapes du processus de création.

Jean Dubuffet Lili aux chaussettes rayées, 1935 Gouache sur papier , 29 x 22,5 cm Collection Fondation Dubuffet, Paris © Fondation Dubuffet, Paris / ADAGP, 2017

Cette exposition permet ainsi de redécouvrir sous un nouvel angle l’oeuvre de Jean Dubuffet à travers des œuvres plus ou moins connues parfois issues de la série Hourloupe , ou des papillons , mais également de remettre en question ce qu’est la création artistique en suivant les recherches du lauréat du Lion d’or de la Biennale de Venise de 1997 : Fabrice Hyber.

Photo de couverture : Fabrice Hyber au travail, L’Artère, Monterrey, Mexique, 2003, (Photographie : Marc Domage )


Infos pratiques :

Galerie Nathalie Obadia

Du 20 mai au 13 juillet 2017

3, rue du Cloitre Saint-Merri et 18, rue du Bourg-Tibourg
75004 Paris

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