Jung, l’art et la psyché
Posted by
Gaelle Hubert
on mardi, août 1, 2017 ·
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Si vous avez bien lu le précédent article de la série « L’art comme thérapie », vous avez compris à quel point le travail de Freud a été déterminant dans la construction de l’art-thérapie.
Mais ce cher Sigmund est loin d’être le seul à s’être intéressé à la création artistique. Comme promis, c’est à un contemporain de Freud que nous nous intéressons aujourd’hui. Il s’appelle Carl Gustav Jung et il a été psychiatre en clinique avant de créer sa propre discipline : la psychologie analytique. Nous n’allons pas nous attarder sur sa relation conflictuelle avec Sigmund Freud, mais il faut savoir que leurs théories et méthodes divergent sur plusieurs points, notamment à propos de l’origine des névroses et de l’organisation de l’inconscient.
La psychologie analytique développée par Jung repose sur l’idée que nos actes ne sont pas guidés uniquement par un inconscient personnel, c
omme le soutient Freud, mais aussi par un inconscient
collectif, commun aux individus d’une même société. Dans l’inconscient collectif, on trouverait des
figures (appelées « archétypes ») comme le Soleil, l’Enfant-divin, l’Ombre ou encore l’Arbre de
vie. Ces figures varient d’un mythe, d’une religion ou d’une civilisation à une autre, mais ils sont toujours porteurs d’une même symbolique. L’Ombre, par exemple, correspond à la partie refoulée de nous-même, à ce que nous cachons par honte ou par peur du jugement. C’est par exemple le Mr Hyde dans l’œuvre de Stevenson, c’est aussi le cygne noir du Lac des cygnes. Mais attention, les
archétypes ne se manifestent pas de la même manière chez tous les membres d’une société.
Chaque individu « assimilera » un archétype à sa manière en fonction de son inconscient personnel, c’est-à- dire en fonction de ce qu’il a vécu. Pour Jung, il ne faut pas chercher à éradiquer la névrose, mais plutôt à trouver un équilibre entre les contenus qui semblent s’opposer dans sa psyché. « Ce que le malade doit apprendre, ce n’est pas comment on se débarrasse d’une névrose mais comment on l’assume et la supporte. » Il faut donc aider le patient à prendre conscience de sa personnalité propre. Pour cela, il est nécessaire d’enclencher un processus d’
« individuation », qui consiste à distinguer son individualité de la
collectivité.
Puisque l’exploration de soi-même est largement facilitée par la création artistique, l’art-thérapeute
qui s’inscrit dans une démarche jungienne va accompagner le patient dans la production d’images
(peinture, dessin, objet). Il va ensuite tenter d’effectuer une analyse de la création en suggérant des
correspondances entre ce qui est représenté par le patient et les archétypes théorisés par Jung. Au
lieu, comme Freud, d’interpréter les symboles en s’appuyant uniquement sur le vécu de la personne
et son approche de la sexualité, les art-thérapeutes jungiens vont enrichir l’analyse en tenant compte
des archétypes, qui relèvent de l’inconscient collectif. Cette méthode est à la fois plus ludique et plus ésotérique.
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