Art – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Mon, 22 Jul 2019 13:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 /heylisten.fr/wp-content/uploads/2018/09/cropped-logo-et-texte-hey-listen-2.png?fit=32,32 Art – Hey Listen 32 32 94317584 [YOUTUBE] Emmanuelle Galivarts /youtube-emmanuelle-galivarts /youtube-emmanuelle-galivarts#respond Mon, 22 Apr 2019 08:51:57 +0000 /?p=3186 C’est une #inspiration un peu particulière que je partage avec vous aujourd’hui. Il s’agit non pas d’une oeuvre, mais d’une fille en chair et en os, et surtout de sa chaîne Youtube ! A la fois intéressée par la théorie et la pratique, Emmanuelle Galivarts publie des vidéos sur la danse et le cirque. Elle […]

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C’est une #inspiration un peu particulière que je partage avec vous aujourd’hui. Il s’agit non pas d’une oeuvre, mais d’une fille en chair et en os, et surtout de sa chaîne Youtube ! A la fois intéressée par la théorie et la pratique, Emmanuelle Galivarts publie des vidéos sur la danse et le cirque. Elle s’interroge sur le milieu du spectacle vivant, la condition et la place des artistes, ou encore l’histoire des ces disciplines singulières, entre l’art et la performance sportive. Elle vous fait aussi des mini-cours sur le trapèze, le main à main, ou encore le tissus aérien, et vous apprend très simplement à analyser un spectacle. Et enfin, si vous voulez devenir danseur ou circassien, ou bien vous initier à ces pratiques, elle vous aiguillera sur les formations et vous donnera un tas de conseils ! 

Ses vidéos sont agréables à regarder et à écouter, ses propos sont très clairs et pleins de références. Surtout, elles posent plein de questions passionnantes sur l’art et la société. Allez donc faire un tour : La chaîne d’Emmanuelle Galivarts !

Pour vous donner envie, voici une petite vidéo parmi beaucoup d’autres :

 

Image de couverture : © E.Wagner

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Grottes cosmiques au Centquatre /grottes-cosmiques-au-centquatre /grottes-cosmiques-au-centquatre#respond Mon, 03 Dec 2018 06:00:14 +0000 /?p=3062 Plonger dans l’antre de la grotte ornée du Pont-d’Arc, c’est possible, à Paris, depuis l’ouverture de l’exposition de Raphaël Dallaporta, Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable, au Centquatre. Raphaël Dallaporta est un photographe qui se plaît à explorer les marges de son médium par le biais de différents traitements, convoquant aussi bien sa fonction documentaire que sa […]

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Plonger dans l’antre de la grotte ornée du Pont-d’Arc, c’est possible, à Paris, depuis l’ouverture de l’exposition de Raphaël Dallaporta, Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable, au Centquatre.


Portait_© Raphaël-Dallaporta, Éditions Xavier-Barral, 2016

Raphaël Dallaporta est un photographe qui se plaît à explorer les marges de son médium par le biais de différents traitements, convoquant aussi bien sa fonction documentaire que sa portée symbolique. Dans son travail, il interroge le statut de l’image photographique.  Avec Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable, il réalise une installation immersive, alliant image et son, sous la forme d’un vaste diaporama en noir et blanc. Celui-ci est composé de plusieurs planisphères qui, ensemble, forment ce panorama photographique.

Les prises de vues constituant le projet ont été réalisées sur le site géologique de la Grotte Chauvet, nom sous lequel on la connait le mieux. Xavier Barral est le commissaire de cette exposition ainsi que l’éditeur du livre qui s’y rapporte, tandis que l’installation multimédia a été conçue par le studio On-situ.

Les photographies ont été obtenues par le biais d’un dispositif de prises de vue automatisées, permettant de recomposer en détail les prises de vues effectuées dans la grotte Chauvet. Ce procédé permet notamment de restituer les volumes avec une impressionnante précision qui participe pleinement de la force de cette expérience immersive.

Ce dispositif, qui a été construit par l’artiste spécialement pour ce projet, doit son origine à l’inventeur américain Richard Buckminster Fuller, qui – dès 1946 – avait mis au point ce procédé de projection bien particulier. Fuller avait commencé par appliquer ce système à une carte du monde, ainsi décomposée en 20 triangles et destinée à être projetée sur un polyèdre. On parle, depuis, de « projection de Fuller » pour désigner cette méthode.

Dans le projet de Raphaël Dallaporta, les vues sphériques obtenues d’après cette captation sont ensuite projetées sur un support polygonal, surface finale du procédé sur laquelle les images de la grotte se révèlent dans l’espace d’exposition.

On retrouve dans l’ouvrage d’exposition ces mêmes polygones, qui, sous leur aspect déplié, créent des formes géométriques – agencements fragmentés, imprévisibles – qui ne sont pas sans rappeler certaines structures géométriques astrales. Travailler ces vues sphériques – dont la rotation peut évoquer celle des planètes – pour traiter ce lieu n’est pas sans lien avec l’hypothèse anthropologique rapprochant la création des grottes et celle du cosmos.

Dans cette installation photographique, le contexte semble évincé : ainsi, on ne pénètre pas dans la grotte car on se trouve déjà à l’intérieur, contemplant des reliefs sans fin. Oubliant où l’on se trouve, ce que l’on regarde, et ce que l’on connait de ce qu’on regarde, restent les images, incontestablement nouvelles.

Les plans en cadrage rapproché participent, eux aussi, de cette découverte de l’inconnu, en flouant le rapport d’échelle. S’opère alors une perte de repères, et la projection glisse vers une abstraction qui fait la part belle à l’imagination et aux hypothèses visuelles en tout genre.

« Une grotte nécessite d’être traitée avec une infinie retenue : comme un paysage, un espace naturel qui anime un sentiment profond de l’immémorial en nous. » (R. Dallaporta)

On doit l’aspect indubitablement contemplatif de Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable à une composition conçue spécialement pour ce travail par Marihiko Hara. Les images sont effectivement bercées par diverses sonorités atmosphériques. La composition semble inspirée de bruits naturels, et on peut entendre par exemple la chute de gouttes d’eau – possiblement formatrices des futures stalactites. Les dessins sur les parois de la grotte se font presque oublier, à la faveur des impressionnants volumes de la caverne dans son ensemble, ses détails, ses recoins, sa texture. L’art pariétal ne semble donc pas ici au centre, et le regard ne s’y attarde pas. L’image en noir et blanc ne permet pas de distinguer les couleurs. Ainsi, pas de hiérarchie entre la paroi naturelle et les inscriptions humaines qu’elle porte. Si l’on mesure l’importance de ce témoignage archéologique, c’est donc surtout un nouveau rapport à l’image que propose le film de Raphaël Dallaporta. La grotte parait évoluer sous nos yeux dans un mouvement rotatif perpétuel ; la lenteur du déplacement des images contribuant à cette ambiance hypnotique. C’est une fresque qui se dresse et semble se composer à l’instant même où on la découvre.

Chauvet-Pont D’arc : l’inappropriable donne l’impression de se trouver devant quelque chose d’irréel, malgré la renommée du site. Plutôt que de se faire la documentation d’un témoignage historique, le travail de Raphaël Dallaporta suggère d’autres possibilités et pose un regard nouveau sur cet espace unique. C’est un monde autonome, qui semble tout à fait détaché de la réalité que nous connaissons. Dallaporta donne ainsi à voir une création abstraite de ce lieu si particulier, qui préserve et entretient son propre mystère.

 


Jusqu’au 06.01.2019

Du mercredi au dimanche, 14h-19h

Le CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial – 75019 Paris

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Claire Maugeais, Le chien de mon fusil /claire-maugeais-le-chien-de-mon-fusil /claire-maugeais-le-chien-de-mon-fusil#respond Wed, 17 Oct 2018 21:07:51 +0000 /?p=3018 La Galerie Fernand Léger, galerie municipale d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine, accueille actuellement « Le chien de mon fusil », une exposition monographique consacrée au travail de l’artiste Claire Maugeais.

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La Galerie Fernand Léger, galerie municipale d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine, accueille actuellement « Le chien de mon fusil », une exposition monographique consacrée au travail de l’artiste Claire Maugeais.


Réaliser une œuvre, est-ce « mettre le feu au poudre » ? L’exposer au public, est-ce braquer ce dernier, le prendre en otage ?

« Le chien d’un fusil est la pièce mécanique qui sert à percuter l’amorce de la cartouche dans les armes à feu. » Le titre de l’exposition évoque dans un premier temps des jeux de mots liés à des expressions de la langue française ou convoque des images amusantes, subliminalement glissées par l’artiste dès la petite vidéo introductive qui accueille le spectateur : un chien habituellement placé sur la plage arrière des voitures, qui semble acquiescer docilement, bêtement, sans poser de question.

Mais lorsque l’on comprend que ce même titre peut également être envisagé comme une formule poétique, métaphorique, assimilable à la mise en œuvre artistique (« ce qui inspire, déclenche, mais aussi ce qui projette, envoie… »), on commence à cogiter, à percevoir les choses différemment.

A la Galerie Fernand Léger, on s’enfonce littéralement sous terre, dans un espace hors du temps : les locaux devaient, à l’origine, accueillir des salles de cinéma. L’espace n’a jamais été aménagé comme tel, et il est donc aujourd’hui constitué de trois grandes salles d’expositions légèrement pentues, espace original qui semble mettre au défi les artistes venus se l’approprier.

En accord avec un axe de réflexion fondamental du lieu, les artistes doivent également se saisir d’une seconde contrainte importante, celle de mener une réflexion sur le territoire d’Ivry. La Ville mène d’ailleurs une politique particulièrement dynamique en ce qui concerne la réalisation d’œuvres d’art dans son espace public – un patrimoine de plus de cinquante œuvres aujourd’hui !

On découvre donc dans l’exposition deux idées de projets pour l’espace public ivryen, mis au contact de nombreux autres travaux de l’artiste. De manière subtilement cynique et grinçante, Claire Maugeais interroge notamment l’espace urbain et son architecture à travers leur image, « qui devient un nouveau territoire à expérimenter ». Images manipulées, photographies dont le contraste est poussé à l’extrême, jusqu’à l’extraction de leur empreinte, peinte en noir sur des supports clairs– des serpillères et autres toiles domestiques. L’image paraît ainsi avoir été pressée jusqu’à l’obtention de sa trace la plus essentielle.

Elle est parfois encore confrontée à d’autres signes, des chiffres, que l’artiste semble avoir dépouillé de leur signification – la plupart du temps monétaire – pour les réduire, dans un premier temps, à de simples signes typographiques. Leur aspect formel dialogue ainsi avec cette architecture elle aussi réduite à l’état de forme, « dé-chargée » de sa monumentalité, de son volume, de sa fonction. Ces éléments évoquent des codes-barres, des tickets de caisse, des aspects quotidiens de la société de consommation.

Mais lorsque l’artiste décide de réinvestir ces mêmes chiffres avec une autre signification – les associer à des lettres de l’alphabet pour écrire des phrases traduisant sa pensée – on peut imaginer que l’image architecturale peut potentiellement être, elle aussi, réinvestie, « re-chargée » (comme un fusil…), avec des significations nouvelles. Ou pas.

On comprend qu’à travers ce processus, l’artiste reprend en fait un contrôle total sur ce qui est, d’ordinaire, imposé de manière ininterrompue à notre regard, jusqu’à l’abrutissement. Jusqu’à ce qu’on ne puisse plus faire qu’acquiescer, docilement, bêtement, sans poser de question, à la manière de ces chiens en plastique posés à l’arrière des voitures… En effet, dans la ville, comment échapper à ces buildings nous poursuivant et nous écrasant de leur hauteur, dans lesquels on imagine des financiers affairés, 24H/24, à compter « en milliards de milliards, de milliards » ? De quels messages plus ou moins subliminaux, mais à haute valeur capitalistes, ces architectures ont-elles été chargées, afin de les distiller insidieusement ? « La ville est un espace de propagande, continuellement lavé », écrit encore l’artiste.

Un travail radical, efficace et percutant, à consonances absurdes et festives, à découvrir jusqu’au 15 décembre à la Galerie Fernand Léger !

 


Exposition jusqu’au 15 décembre 2018

 

Galerie Fernand Léger

Galerie d’art contemporain de la ville d’Ivry-sur-Seine

93, avenue Georges Gosnat

94200 Ivry-sur-Seine

 

Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h


Image de couverture : Le Ciel et la terre, huit pièces, coton, peinture, métal, 8 x 55 x 172 cm, 2018.

Crédits photographiques : Galerie Fernand Léger

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Dans l’atelier de Sébastien Thomazo /dans-latelier-de-sebastien-thomazo /dans-latelier-de-sebastien-thomazo#respond Fri, 05 Oct 2018 17:00:42 +0000 /?p=2991 Sébastien Thomazo, artiste peintre et illustrateur, a accepté d’accueillir Gaëlle chez lui, en Bretagne, pour lui faire visiter son étonnant atelier. La brume se lève doucement sur la campagne bretonne, à quelques kilomètres de Plancoët. C’est ici, dans une grande maison baignée de lumière, que vivent Sébastien Thomazo et sa petite famille. C’est dans cette […]

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Sébastien Thomazo, artiste peintre et illustrateur, a accepté d’accueillir Gaëlle chez lui, en Bretagne, pour lui faire visiter son étonnant atelier.

La brume se lève doucement sur la campagne bretonne, à quelques kilomètres de Plancoët. C’est ici, dans une grande maison baignée de lumière, que vivent Sébastien Thomazo et sa petite famille. C’est dans cette même maison que Sébastien a installé son – ou plutôt ses – ateliers.

Chaque espace de la maison est consacré à une pratique artistique. Au dernier étage, là où il fait le plus frais, il se réfugie pour peindre. En dessous, dans la chambre, il dessine sur une table où sont disposés ses flacons d’encre et une incroyable quantité de plumes. Et c’est dans le salon qu’il réalise ses gyotako, une technique chinoise qui consiste à utiliser des poissons comme des tampons pour réaliser des empreintes. Également collectionneur d’os, de statuettes, de petits dessins et de diverses bricoles, il a quasiment fait de sa maison un cabinet de curiosités.

D’abord relieur, Sébastien Thomazo a développé un fort intérêt pour l’esthétique du livre et le travail d’artisan, mais aussi pour la richesse de la littérature et de la poésie. Il s’inspire parfois de bribes de romans ou de quelques vers d’un recueil pour créer ses peintures et ses dessins.

Après avoir longtemps travaillé en série, il réalise, depuis peu, des œuvres uniques. Ce sont majoritairement des portraits, souvent de face, dans lesquels on trouve à la fois quelque chose de sombre et d’enfantin. Sa fascination pour le corps humain et la morphologie transparaissent dans ses personnages : des tatoués, des obèses, des maigres et des têtes de débiles incroyablement expressives. Pour travailler, Sébastien aime être dans le silence. Environ toutes les vingt minutes, il sort de l’atelier puis revient pour porter un regard neuf sur son œuvre en cours.

L’encre et les plumes avec lesquelles Sébastien travaille sont rebelles : elles le surprennent chaque fois et s’échappent en minuscules éclaboussures auxquelles il ne s’attendait pas. Son trait, lorsqu’il gratte et griffonne,est extrêmement énergique, au point que les plumes se brisent parfois. Il a appris à maîtriser toutes les possibilités de l’encre et des outils, de la plume classique utilisée sous tous ses angles au simple bout de bois.

Sébastien travaille aussi avec des objets récupérés, des éléments organiques… et des ossements. Son assemblage le plus impressionnant est un squelette entièrement constitué de petits os issus de viandes qu’il a consommées avec sa famille pendant plusieurs mois. Il raconte que ce projet a été éprouvant, à cause de l’odeur et de la manipulation inhabituelle de restes d’animaux.

En plus de ces pratiques singulières, il réalise aussi des illustrations, pour des pochettes d’album ou des affiches de spectacles. Il est alors confronté à la question du compromis, puisqu’il s’agit d’associer deux univers : d’un côté son propre style et de l’autre celui du groupe ou du théâtre qui passe la commande. Mais Sébastien ne cède pas aux concessions et ne collabore qu’avec des gens qui adhèrent à son univers.

Être artiste est bien plus qu’un métier, c’est un mode de vie. Ce qui guide Sébastien, c’est sa capacité à s’émerveiller devant les choses simples et sa passion pour la pratique. Il dit que le métier d’artiste demande à la fois du talent et du travail et qu’il est important de ne pas « tomber dans le charme de la technique ». Il faut savoir s’en libérer au profit de la singularité.


LE SITE DE L’ARTISTE


Crédits photo : Gaëlle Hubert

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Dans l’atelier d’Aurélia Deschamps /aurelia-deschamps /aurelia-deschamps#respond Fri, 17 Aug 2018 17:50:53 +0000 /?p=2912 Aurélia Deschamps est une illustratrice bruxelloise. En parallèle de sa collaboration auprès de journaux majoritairement Belges – Agir par la Culture, Kairos, Editions Vite – Aurélia Deschamps mène de nombreux projets d’illustration dans l’édition jeunesse et dirige des ateliers de création dans diverses structures culturelles à Bruxelles. Son travail explore, entre autres, le dessin, le collage, […]

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Aurélia Deschamps est une illustratrice bruxelloise. En parallèle de sa collaboration auprès de journaux majoritairement Belges – Agir par la Culture, Kairos, Editions Vite – Aurélia Deschamps mène de nombreux projets d’illustration dans l’édition jeunesse et dirige des ateliers de création dans diverses structures culturelles à Bruxelles. Son travail explore, entre autres, le dessin, le collage, ainsi que différents procédés d’impressions qu’elle se plait à expérimenter.


Hey Listen : Bonjour Aurélia ! Pourrais-tu définir ton activité ?

Aurélia Deschamps : Je suis à la base illustratrice mais je fais aussi d’autres activités en parallèle. En ce moment j’anime pas mal d’ateliers pour enfants et adultes dans différentes institutions culturelles, et je travaille aussi à l’organisation d’expo collectives. Je dirais donc que je suis d’abord illustratrice, même si je fais d’autres choses à côté.

HL : Concernant la céramique, tu en fais depuis le début en parallèle de l’illustration ou bien est-ce que c’est venu après ?

A.D : Ah non, c’est tout nouveau, ça fait seulement un an que je fais de la céramique. Ça faisait un moment que ça m’attirait, et puis, comme ça fait longtemps que je suis sortie des études, il y a un moment où tu as besoin de te nourrir de nouvelles choses… Et je me suis donc inscris à des cours du soir. Au début, c’était pour lier l’illustration à la céramique, pour voir comment je pouvais peindre sur les objets que je créais… Mais je ne savais pas du tout si ça me plairait de faire des choses en volume, et finalement c’était le cas. Le fait de réaliser un objet par la terre, a été une vraie révélation pour moi. J’ai découvert que j’avais un réel plaisir à explorer les possibilités de la terre et que je ne devais pas associer à tout prix des illustrations à mes pièces, dans un premier temps en tout cas. C’est une technique aux possibilités infinies, et il y a tellement de choses à faire que je voudrais continuer à explorer ça.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

HL : Comment tu envisages de faire évoluer cette pratique alors ? Tu souhaiterais l’approfondir ?

A.D : J’ai envie de voir jusqu’où je peux aller avec cette pratique, mais oui je me verrais bien avoir un atelier et faire de la céramique en parallèle de l’illustration. Ça ne sera pas des productions en grande série en tous cas, mais plutôt des objets ou sculptures qui seraient en lien avec ma pratique en illustration.

HL : Quels sont tes supports de prédilection ? Est-ce que tu travailles principalement sur papier ou bien certaines créations peuvent-elles naître et aboutir uniquement depuis la tablette graphique (si tu en utilises) ?

A.D : Il y a toujours un support papier, c’est obligatoire pour moi. D’autant plus que je n’utilise pas du tout la tablette graphique, je ne sais même pas comment ça marche ! Je vais peut-être m’y mettre bientôt ceci dit… Cela m’arrive de passer par Photoshop pour recomposer certains de mes éléments dessinés à la main, c’est parfois plus rapide quand tu as une commande et ça peut te permettre d’essayer plus de choses. Il y a comme une pression en moins.

HL : Et comment procèdes-tu ?

A.D : Je scanne mes dessins et je les assemble sur Photoshop, exactement comme un collage, donc le processus est identique finalement. J’essaie quand même d’avoir un maximum d’originaux, donc ce n’est pas non plus un passage systématique, parfois tout se fait sur papier du début à la fin.

HL : Quelle part occupe le dessin d’observation dans ton processus de création ? Est-ce que ça constitue une base inévitable de laquelle tu cherches ensuite à t’éloigner ou bien est-ce qu’au contraire, tu t’y réfères tout au long de la création ?

A.D : C’est marrant que tu en parles parce que j’ai fait un mémoire là-dessus ! J’ai fait beaucoup de dessin d’observation et de carnet de croquis en école, et maintenant j’en fais beaucoup moins. Mais je m’inspire néanmoins toujours beaucoup du réel, parfois par le biais d’un livre, de photographies, d’images existantes. Je transforme ensuite ce réel en le reproduisant avec ma propre vision.

HL : Un de tes anciens projets, L’oiseau d’Ourdi, est une interprétation d’un conte des frères Grimm. Qu’est-ce qu’implique une telle démarche ? Qu’est-ce qui est différent dans ta démarche lorsque tu travailles à partir d’une matière première très présente comme celle-ci, plutôt que de dessin libre ?

A.D : Fondamentalement, ça ne change rien. L’illustration, traditionnellement, se réfère toujours à un texte de toutes façons, comme c’est le cas dans L’oiseau d’Ourdi. D’autant plus qu’un conte est toujours très imagé, ce qui constitue déjà un certain univers. De manière générale, je pars très souvent d’un thème pour créer mes illustrations, mais avec ce projet, la matière première était effectivement déjà très nourrissante.

HL : A propos de conte, qu’est-ce que tu penses de l’a priori très répandu qui consiste à associer systématiquement illustration et jeune public ? Est-ce que toi tu t’adresses à un public en particulier ?

A.D : Pas du tout, je m’adresse à tout le monde. Je trouve que ce qu’il ne faut justement pas faire c’est de mettre les choses dans des cases. Souvent on relie systématiquement illustration et bande dessinée aux enfants, et c’est dommage. Parmi les raccourcis assez clichés, on me demande souvent aussi si je fais des caricatures, typiquement dans les discussions de covoiturages… Pour moi l’illustration c’est de l’art, c’est du dessin, c’est du collage, c’est beaucoup de choses ! On voit d’ailleurs qu’une évolution se fait petit à petit, vers une ouverture plus large encore : il y a beaucoup moins de barrières aujourd’hui entre art et l’illustration, et plus d’expositions de dessin contemporain qu’avant … Et en parlant de sortir du cadre, la BD contemporaine (ou alternative) sort vraiment des cases traditionnelles, au sens propre. Certains dessins se font sur des pages entières, d’autres agencent le texte complètement à leur guise, sans organiser la narration dans des cases, etc. Donc on voit que des pas se franchissent réellement en illustration. Dans ma pratique personnelle par exemple, je fais autant du dessin d’observation que des illustrations liées à un texte littéraire ou d’un thème qui me tient à cœur, des images pour la presse, des affiches pour tel évènement, ou encore des projets de livres pour la jeunesse. C’est-à-dire que ça va vraiment dans tous les sens.

HL : Concernant justement les dessins de presse que tu as produits, je pense notamment à cette illustration de buste de personnalités politiques pour le journal Kairos, est-ce que tu dois respecter certaines conditions dans ton traitement du sujet ou bien est-ce que tu as carte blanche ?

A.D : Je suis complètement libre dans mes collaborations avec Kairos, oui, d’autant plus qu’il s’agit d’un travail bénévole. Et de manière générale, quand on fait appel à toi ou qu’on accepte de te publier, c’est pour te laisser carte blanche. En créant des illustrations dans ce contexte-là, on donne notre propre interprétation de l’article, donc c’est un travail très délicat mais en même temps vraiment intéressant ! C’est super de pouvoir réagir à l’actualité comme ça, de manière très personnelle.

HL : Et comment est-ce que tu considères le rôle que tu as quand tu crées des illustrations sur des sujets d’actualités assez brûlants ? Parce qu’il y a le texte, qui bien sûr est capital, mais l’illustration doit cohabiter avec et détient un peu le pouvoir de donner une autre lecture, en filigrane…

A.D : Exactement, et ça c’est justement, pour moi, la définition de l’illustration. C’est-à-dire que le dessin, ou l’image, va donner – pas forcément une autre lecture – mais dire autre chose, en venant compléter le texte. Parce que si on illustre le texte en dessinant simplement ce dont il parle exactement, ça n’a aucun intérêt. Le dessin doit emmener ailleurs. L’illustration ajoute un peu de poésie à un texte d’actualité.

HL : Et les textes dont tu fais l’illustration, comment est-ce que tu les abordes ? Est-ce que tu te plonges complètement dedans ?

A.D : Oui. En général avec ce genre d’articles, qui ne sont pas toujours simples et qui sont assez lourds, le mieux c’est de les lire, puis de se laisser le temps de les digérer avant de revenir dessus. Il y a parfois une phrase très imagée qui surgit, et je me dis qu’il faut peut-être s’en tenir à ça, car on ne pourra illustrer toutes les idées de l’article quoi qu’il arrive. Mais l’illustration pourra donner le ton, l’ambiance de l’article.

HL : Plus récemment, on a pu voir tes illustrations sur le thème de l’interdiction à l’avortement en Irlande. Selon toi, en quoi le dessin apporte quelque chose en plus à un tel sujet ?

A.D : J’ai fait cette illustration pour soutenir la campagne « Repeal the 8TH » en faveur de l’abrogation du 8ème amendement de la constitution en Irlande interdisant l’avortement. Elle a été conçue sous la forme d’un GIF, où on voit les femmes se déplacer sur une sorte d’escalator et tourner en rond sur l’image. Il s’agissait surtout d’un engagement personnel fort pour moi. Je pense que l’image parle plus directement et peut donner une autre lecture. C’est différent d’un témoignage ou une photo. Sur cette image par exemple, j’ai voulu montrer que ce problème concernait largement tous types de personnes, en montrant des femmes de différents âges et différentes situations notamment.

HL : Quand tu choisis d’incorporer du texte dans tes dessins, à quelles difficultés peux-tu faire face ? Est-ce que la cohabitation entre ces deux éléments est risquée ?

A.D : Ce sont des questions qui m’intéressent beaucoup, effectivement ! En fait, de la même manière que pour les graphistes, quand j’intègre du texte à une illustration, le texte devient alors un élément graphique à part entière. Je le traite donc comme je traite le dessin. Et j’aime bien mettre des mots dans mes illustrations, je trouve que ça ajoute une certaine poésie.

HL : Tu le fais justement dans une série de dessins sur le thème des personnages mythologiques (Ovide). Est-ce que dans ce cas-là le dessin est né du texte ?

A.D : Oui, c’est ça. Je trouvais le texte tellement magnifique que j’avais envie de travailler dessus, et notamment d’effectuer ce travail graphique dont on vient de parler. Et c’est un questionnement qui est toujours complexe. Là, le texte était écrit à la main, et ce n’est pas toujours facile de trouver comment le traiter pour qu’il rende bien avec le dessin.

HL : Tu participes régulièrement à des expositions – au Musée de la bande dessinée à Bruxelles par exemple. Est-ce que tu considères qu’il y a suffisamment d’expositions qui mettent l’illustration à l’honneur ?

A.D : Il faudrait vraiment qu’on donne plus de moyen aux expositions d’illustrations. Il y en a heureusement de plus en plus, mais ce qui est dommage c’est qu’elles n’ont presque jamais lieu dans les musées, mais plutôt dans les petites galeries, les associations culturelles, ce genre de choses.

Cliquer pour visualiser le diaporama.

HL : Est-ce qu’il serait nécessaire de concevoir des dispositifs d’expositions adaptés à l’illustration ?

A.D : Je pense au contraire que l’illustration mérite d’être exposée comme toute œuvre d’art. Ce sont des images à part entière, et il n’y a donc pas de raisons pour qu’elles ne soient pas aussi encadrées, par exemple.

HL : Quels sont tes projets actuels ?

A.D : Je suis en ce moment en train de développer plusieurs ateliers pour enfants et adultes dans des centres culturels avec mon association LES ATELIERS DU CAILLOU. Concernant ma pratique personnelle, plusieurs projets d’illustration jeunesse sont en cours, et j’aimerais les publier par la suite. A côté de ça, je suis en train d’expérimenter la risographie avec une amie imprimeuse. C’est un procédé que je n’avais jamais employé avant, et une super découverte ! Nous sommes en train de monter un projet de calendrier pour l’année 2019 avec 11 autres illustrateurs bruxellois, un projet local donc !

Je vais aussi créer une exposition collective l’année prochaine à Bruxelles, où je serai à la fois curatrice et artiste. Là, je sortirai un peu de mon domaine puisque le projet se penche sur la photographie, son détournement éventuel et son articulation avec le dessin. Ce dernier projet est très récent et il faut encore en préciser les contours… à suivre !


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César, la rétrospective /cesar-la-retrospective /cesar-la-retrospective#respond Wed, 14 Mar 2018 21:51:14 +0000 /?p=2881 Le Centre Pompidou invite à (re)découvrir l’œuvre de César à travers une rétrospective consacrée au sculpteur, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. C’est sous le commissariat de Bernard Blistène, Directeur du Musée national d’art moderne de Paris, que s’est ouverte cette exposition, en décembre dernier. César Baldaccini, connu sous le nom de César, […]

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Le Centre Pompidou invite à (re)découvrir l’œuvre de César à travers une rétrospective consacrée au sculpteur, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. C’est sous le commissariat de Bernard Blistène, Directeur du Musée national d’art moderne de Paris, que s’est ouverte cette exposition, en décembre dernier.

César Baldaccini, connu sous le nom de César, est un sculpteur français. Originaire de Marseille, il a étudié à l’École des Beaux-arts de Marseille en 1935, avant de poursuivre son parcours artistique aux Beaux-arts de Paris. Il y rencontre des acteurs majeurs de la scène artistique du 20e siècle, notamment des sculpteurs tels que Pablo Picasso, Germaine Richier ou Alberto Giacometti. Cette exposition offre une appréhension privilégiée de l’œuvre menée par César pendant près d’une cinquantaine d’années. Les volumes des sculptures de ses diverses séries se découvrent dans une déambulation libre au sein de l’espace dégagé d’une seule et même pièce.

Atelier de la rue Lhomond 1967 Photo © Michel Delluc

L’exposition dépeint combien César était un artiste proche des matériaux, dont le travail peut s’assimiler, dans une certaine mesure, à celui d’un artisan. Le sculpteur disait que, jeune, il aurait aimé travailler des matériaux dits « nobles », tels que le bronze ou le marbre, mais que par manque de moyens il s’est tourné vers des matériaux de récupération, tels que les rebuts d’usines alentours. Le métal, bien que d’abord utilisé par simple nécessité, finit par devenir une évidence pour César, qui fait de ce matériau l’élément principal de son travail, à force de se laisser guider par ce dernier dont il ne cesse d’expérimenter les possibilités et de tester les limites.

Les séries d’œuvres Compressions, Empreintes et Expansions composent le noyau du travail « brut » de César. Tirées d’expérimentations sur la matière, elles sont le témoin de l’importance de la manipulation et de l’interaction avec le matériau pour César, qui considérait le travail manuel de l’artiste comme une étape indispensable à toute création. Si cette conception de la création artistique s’apparente à une vision classique de l’art, la mise en œuvre par César se faisait néanmoins l’écho du progrès technique, qu’il embrasse franchement. Par exemple, une découverte majeure pour César fut celle d’une presse américaine géante, trouvée au hasard chez un ferrailleur à Gennevilliers. Il est immédiatement fasciné par sa taille, puisqu’elle permet de transformer une voiture entière en un bloc de ferraille compressé. C’est justement grâce à cette machine qu’il réalise les fameuses Compressions, qui ont la part belle dans l’exposition. Réalisées à partir de 1959 et jusqu’en 1970, les créations de cette série marquent en effet un tournant majeur dans sa carrière. Ce geste radical bouleverse la sculpture moderne et inaugure un terrain créatif que le sculpteur ne cessera d’explorer.

A l’inverse des Compressions, les Expansions consistent en un écoulement et un gonflement de matière, dont le volume augmente pendant la conception. C’est la découverte de la mousse de polyuréthane par l’artiste qui initie ces œuvres, car César se plait à tester les différentes possibilités de ce mélange de résine, à travers diverses manipulations qui laissent néanmoins libre court à la matière. Le processus était parfois réalisé en public lors de happenings, de 1967 à 1969.

Le travail de la fonderie, plus traditionnel, est essentiel pour César, qui porte une relation particulière aux métaux et à ce qu’il expérimente avec leurs différentes déclinaisons. L’artiste s’intéressait par exemple au bronze tout autant qu’à la fonte de fer, notamment pour réaliser plusieurs versions des Expansions, à partir de moulages des originaux. Il est aussi le premier artisan à utiliser la soudure à l’arc, utilisée par exemple pour réaliser les sculptures animales de son « bestiaire ».

César Chauve-souris 1954 Fer forgé 144 x 215 x 12 cm MNAM / Centre Pompidou, Paris © SBJ / Adagp, Paris 2017 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI Service de la documentation photographique du MNAM / Dist. RMN-GP

Si le matériau et toutes les possibilités qu’il recouvre fascinait César, le pendant intellectuel de son travail l’intéressait tout autant. Le

César Fanny Fanny 1990 Bronze soudé 200 × 120 × 260 cm Collection particulière, Courtesy Fondation César, Bruxelles © SBJ / Adagp, Paris 2017 Photo © DR

travail physique était, pour lui, indissociable du travail mental. Il disait éprouver la nécessité de toucher pour pouvoir penser, et plus spécialement, pour imaginer. Considérant l’art comme une sorte de jeu, il prenait plaisir à penser ses créations tout comme à appréhender la matière, avec beaucoup de dérision.

« Lorsque je fais un Fer, je suis sculpteur et lorsque je fais une Compression, je suis artiste. », disait César (en référence à deux de ses séries), qui portait effectivement un regard lucide, non seulement sur sa création, mais aussi sur son inscription dans l’histoire de l’art. Ainsi, bien que fervent pratiquant du geste spontané, il n’en gardait pas moins un œil ouvert sur une démarche plus large, ancrée dans le paysage artistique de son temps. Il était notamment pleinement engagé dans le mouvement artistique du Nouveau Réalisme, qui émerge en parallèle du mouvement Pop Art aux Etats-Unis.  Prônant de « nouvelles approches perceptives du réel », le Nouveau Réalisme – entre abstraction et figuration – s’intéressait beaucoup aux objets du quotidien de son époque, tout comme le faisait César, par exemple avec les carrosseries de véhicules qui passaient dans sa presse.

« En changeant d’échelle, l’objet change de qualité »

La démarche créatrice de César se porte aussi sur des jeux d’échelle, notamment grâce à l’utilisation d’un outil traditionnel de sculpture : le pantographe.  César effectue d’importants agrandissements par le biais de cet instrument en bois dont les tiges articulées permettent de reproduire un dessin en l’agrandissant ou bien en le réduisant, sans en modifier les proportions initiales. Il s’est servi de ce procédé pour réaliser, entre autres, ses Empreintes humaines. César reproduit par exemple son propre pouce ainsi que le sein d’une danseuse du Crazy Horse, autours desquels on se déplace dans l’espace d’exposition, ainsi confrontés à ces fragments de corps humains.

César Sein 1967 Résine de polyuréthane laquée 82 × 266 × 193 cm Musée d’art de Toulon Photo © Lothaire Hucki © villa Noailles, 2016

Au travers des créations de ses séries des Expansions, Empreintes et Compressions – entre autres – la pratique artistique de César constitue donc, tout en même temps qu’un travail manuel, une véritable démarche conceptuelle qui mérite d’y jeter un œil !

 

Légende photo de couverture : Photomontage anticipant l’installation du Pouce de 6m devant le Centre Pompidou pour la rétrospective César / Architectes : Renzo Piano et Richard Rogers, 1977 / Pouce © SBJ / Adagp, Paris 2017 / Courtesy Luxembourg & Dayan, Photo © Daniel Gonzalez / Bâtiment © Studio Piano & Rogers, Photo © Centre Pompidou / Georges Meguerditchia


Jusqu’au 26 mars au Centre Pompidou, à Paris

Lundi-Dimanche :  11h – 21h
–  sauf jeudi : 11h-23h  
et fermé le mardi –

 

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Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne. /bourdelle-lantique-passion-moderne /bourdelle-lantique-passion-moderne#respond Sat, 23 Dec 2017 08:00:44 +0000 /?p=2796 Attention : événement rare ! L’exposition « Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne » réunit huit chefs-d’œuvre de l’artiste, et quelques 150 pièces majeures de ses contemporains. Une occasion unique de (re)découvrir un sculpteur hors norme et résolument moderne. Les « mythes » sont partout ! Que nous en ayons conscience ou non, la mythologie gréco-romaine fait partie de notre quotidien : que […]

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Attention : événement rare ! L’exposition « Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne » réunit huit chefs-d’œuvre de l’artiste, et quelques 150 pièces majeures de ses contemporains. Une occasion unique de (re)découvrir un sculpteur hors norme et résolument moderne.

Les « mythes » sont partout ! Que nous en ayons conscience ou non, la mythologie gréco-romaine fait partie de notre quotidien : que nous nous perdions  dans un « dédale » de rues ou souhaitions plus chichement être riches comme « Crésus », nous ignorons souvent vivre les « échos » de quelques récits lointains et millénaires…

Des récits, nés pour la plupart autour de la Méditerranée ancienne et qui se sont transmis de génération en génération : chez les Grecs d’abord, chez les Romains ensuite, chez nous enfin ! Car oui, notre langue française n’est pas seule être riche de ces influences anciennes. Mais notre littérature, notre peinture, encore notre théâtre et notre cinéma, bref, notre culture dans son ensemble d’être l’héritière privilégiée de ce monde particulier.  À cet égard, l’exposition « Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne » apparaît une occasion rare d’éveiller notre mémoire. Sculpteur d’exception, Antoine Bourdelle (Montauban, 1861- Le Vésinet, 1929) revisite l’Antiquité pour la mieux découvrir et poser les bases d’une plasticité nouvelle.

Disons-le : le processus n’est pas nouveau. Souvent connues par l’intermédiaire de leurs copies et/ou variantes romaines, les sculptures grecques antiques ont maintes fois servi de références aux apprentis du monde occidental. Mais voilà, l’élève de Rodin est visionnaire : ouvrant la staticité de la statuaire antique, il choisit de l’incarner pleinement. Un mouvement comme une pulsion inévitable…  Ou comment d’un exercice académique fondamentale naît la nécessité de l’ailleurs et du personnel. Le retour vers le futur est saisissant : plus qu’une représentation, une narration nouvelle.

Divisée en neuf sections, l’exposition s’articule autour de huit chefs-d’œuvre du Montalbanais de naissance : Pallas Athénée, Apollon au combat, Héraklès Archer, Le Fruit, Pénélope attendant Ulysse, Centaure mourant… Assurément, parmi les travaux majeurs du maître ! Que nous les découvrions pour la première fois ou les redécouvrions, un plaisir certain et communicatif : comment, saisis par la puissance du jeune Héraklès, n’être pas transportés, revivant avec lui ses douze travaux légendaires ? Ou encore, stupéfaits de la grandeur de la sage Pénélope, ne pas vivre à ses côtés le voyage formidable du malheureux Ulysse ?

Accompagnant chacune de ces pièces d’exception, plusieurs études et autres de leurs versions. Une plongée abyssale dans le processus créatif de l’artiste : travailleur au long cours, le sculpteur est un acharné. En recherche perpétuelle, il ne saurait proposer de version définitive d’aucune œuvre. À l’instar des mythes dont il se fait l’écho, une idée de la création comme un miroir éphémère : les sentiments passent, le monde, lui, demeure.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul : l’exposition va plus loin qui nous offre également à voir, au fur et à mesure de notre avancée, près de 150 pièces d’artistes contemporains de Bourdelle et synonymes de modernité : Cézanne, Matisse, Picasso, Zadkine, etc., tous ont répondu à l’appel qui ont également puisé en quelque passé fantastique ! Un appel comme une évidence : celle d’une époque résolument vivante – moderne ! – et en mouvement. Une leçon aussi : ou comment à travers la répétition et les chemins parcourus, nous nous dépassons et trouvons nous-mêmes.

Paul Cézanne (1839-1906),
Les trois baigneuses, vers 1879-1882,
55 x 52 cm.
Musée des Beaux-Arts
de la Ville de Paris, Petit Palais.
Photo © Petit Palais / Roger-Viollet.

Photo de couverture : Antoine Bourdelle (1861-1929), « Héraklès » – Etude – sculpture en position oblique, Photographie anonyme. Paris, musée Bourdelle. Photo © Musée Bourdelle / Roger-Viollet.


Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne

Du 4 octobre 2017 au 4 février 2018 au Musée Bourdelle

Affiche de l’exposition « Bourdelle et l’Antique »

10h-18h, du mardi au dimanche ; Fermeture le lundi et certains jours fériés.

L’exposition est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Tarifs : 8€ tarif plein ; 6€ tarif réduit.

Gratuit pour les moins de 18 ans.

L’accès aux collections permanentes est gratuit.

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Malik Sidibé, Mali Twist à la Fondation Cartier /malik-sidibe-mali-twist /malik-sidibe-mali-twist#respond Mon, 18 Dec 2017 23:41:44 +0000 /?p=2786 La Fondation Cartier pour l’art contemporain expose pour la deuxième fois le travail de Malik Sidibé dans Mali Twist. Menée par André Magnin et Brigitte Ollier, cette rétrospective rassemble un riche ensemble de photographies retraçant l’œuvre du célèbre photographe malien, décédé en 2016 à Bamako, où il a mené son travail jusqu’à la fin de […]

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La Fondation Cartier pour l’art contemporain expose pour la deuxième fois le travail de Malik Sidibé dans Mali Twist. Menée par André Magnin et Brigitte Ollier, cette rétrospective rassemble un riche ensemble de photographies retraçant l’œuvre du célèbre photographe malien, décédé en 2016 à Bamako, où il a mené son travail jusqu’à la fin de sa vie.

Parmi ces lumineuses photographies en noir et blanc, certaines viennent d’être tirées spécialement pour l’exposition, d’après des négatifs du photographe datant des années 1960-1970. D’autres sont des tirages d’époque, dont certains sont exposés sur leur support d’origine : de simples feuillets cartonnés colorés sur lesquels Malik Sidibé,  au lendemain d’une soirée, présentait aux intéressés les photographies prises la veille à peine, après avoir passé une partie de la nuit à les développer. Il côtoyait assidument ces« surprises-parties », où tous se retrouvaient pour danser, et porte un regard complice sur ses modèles avec lesquels il partage notamment une passion pour la musique de la période yéyé, mise à l’honneur dans l’exposition.

Malick Sidibé
Regardez-moi !, 1962
Tirage gélatino-argentique
99,5 x 100,5 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
© Malick Sidibé

La musique constitue effectivement une composante forte de Malik Sidibé, Mali Twist, dont le titre est lui-même une référence directe à la chanson éponyme de Boubacar Traoré, chanteur, guitariste et compositeur de blues, malien lui aussi. On peut ainsi entendre ce morceau en arpentant l’espace d’exposition, ainsi que beaucoup d’autres recouvrant divers styles de la scène musicale africaine comme américaine, des années 1960 à l’orée des années 2000.

Malick Sidibé
Pique-nique à la Chaussée, 1972
Tirage gélatino-argentique
60,5 x 50,5 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
© Malick Sidibé

Les jeunes maliens capturés par Sidibé vibrent d’une énergie sincère qui rend ses photographies étonnamment vivantes. Ils posent, seuls ou en groupe, dans des portraits où ils exhibent des tenues emblématiques de la mode des années 1960, et affichent leur amour de la pop et du rock’n’roll en invitant parfois leurs vinyles favoris sur la photo. A cette image, la photographie de Malik Sidibé capture à la fois des instants avec une spontanéité saisissante, mais fait également la part belle à la photographie de la mise en scène, notamment dans l’enceinte de son studio. Il disait apprécier le travail de composition dans ce type de prise de vue : « En studio, j’aimais le travail de composition. Le rapport du photographe avec le sujet s’établit avec le toucher. Il fallait arranger la personne, trouver le bon profil, donner une lumière sur le visage pour le modeler, trouver la lumière qui embellit le corps. » Le photographe n’hésitait pas non plus à jouer avec ses modèles lors de ces séances de pose, en imaginant par exemple les attitudes et le maquillage qui conviendrait le mieux à chacun. Il ouvre son propre studio en 1962, à Bamako, et ne l’a jamais quitté depuis.  Là, il prendra beaucoup de portraits, notamment dans les années 1970,  se consacrant désormais plus à cette pratique qu’à celle du reportage, pratiqué principalement au début de sa carrière.

Malick Sidibé
Un jeune gentleman, 1978
Tirage gélatino-argentique
40,5 x 30,5 cm
Courtesy Galerie MAGNIN-A, Paris
© Malick Sidibé

Malick Sidibé Mon chapeau et pattes d’éléphant, 1974 Tirage gélatino-argentique 60,5 x 50,5 cm Courtesy CAAC – The Pigozzi Collection, Genève © Malick Sidibé

 

 

 

L’apparente simplicité de la démarche de Sidibé s’érode au fur et à mesure de l’exposition, grâce à des photographies qui livrent non seulement le témoignage d’une époque, qui voit la récente indépendance du Mali, mais révèlent surtout les visages de ceux qui l’ont traversée. Malik Sidibé nous dit quelque chose d’eux, et de la photographie en général, à travers une vision rafraichissante et profondément humaine.

 

Photo de couverture : Malick Sidibé, Nuit de Noël, 1963, Tirage gélatino-argentique, 100,5 x 100 cm, Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris © Malick Sidibé


Malick Sidibé, Mali Twist – 20 octobre 2017 / 25 février 2018

Fondation Cartier pour l’art contemporain

261 Boulevard Raspail, 75014 Paris

Du mardi au dimanche (11 :00 – 20 :00)

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ELO EDEN, l’illustrateur prometteur /elo-eden-lillustrateur-prometteur /elo-eden-lillustrateur-prometteur#respond Sun, 19 Nov 2017 14:39:46 +0000 /?p=2775 C’est à l’occasion d’une petite exposition sur le Batofar que Gaëlle a découvert les illustrations d’Elo Eden. Il a accepté de lui raconter ses débuts et de partager quelques conseils aux jeunes qui voudraient se lancer dans le métier ! Hey Listen : Quel a été ton parcours ? Elo Eden : J’ai commencé à dessiner à 3 ou […]

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C’est à l’occasion d’une petite exposition sur le Batofar que Gaëlle a découvert les illustrations d’Elo Eden. Il a accepté de lui raconter ses débuts et de partager quelques conseils aux jeunes qui voudraient se lancer dans le métier !

Hey Listen : Quel a été ton parcours ?

Elo Eden : J’ai commencé à dessiner à 3 ou 4 ans. Ma mère avait peu de moyens financiers, donc tout ce que j’avais, c’était des feuilles et un stylo. Je reproduisais ce que je voyais à la télévision.

J’ai fait un bac L option arts plastiques, puis je suis rentré à l’école Pivaut à Nantes, où j’ai suivi une formation de quatre ans avec une année préparatoire. Je voulais d’abord faire de la BD et finalement j’ai fait graphisme/illustration. Je suis ensuite parti sur Paris et j’ai commencé à mettre mes dessins sur Instagram et à avoir des followers. Maintenant, je crée mon site.

HL : Qu’est-ce que t’a apporté ta formation ?

EE : Souvent, quand les gens dessinent, ils recopient une image et cherchent simplement à la faire le mieux possible, sans chercher à développer une idée, sans intention derrière. L’école Pivaut nous incite à détruire ça, à détruire le modèle et à avoir notre propre style avec un fini cohérent.

Les profs étaient super : ils avaient la notion de la couleur, de l’espace… Ils savaient nous guider. Avant, je dessinais beaucoup au stylo bic, au crayon, à la mine de plomb. C’est en rentrant à l’école Pivaut que j’ai commencé à utiliser la couleur et l’aquarelle. Les profs ont vu que j’avais un style particulier, très coloré, alors que je partais du noir et blanc. Ils m’ont encouragé vers cette voie et le jury de fin de diplôme a trouvé ça super.

Et les élèves autour de moi avaient vraiment un bon niveau, c’était motivant.

 

HL : Ce n’est pas trop dur de sortir de l’école ensuite ?

EE : Si un peu. Au début, j’ai signé deux ou trois contrats de graphiste. Mais ce que j’aimais vraiment c’était l’illustration. Quitte à avoir un job alimentaire à côté. Pendant longtemps, j’ai réussi à vendre mes dessins et presque à en vivre. Maintenant, j’ai un boulot de vendeur.

J’ai commencé par les vendre sur Instagram, ensuite c’était par rencontres, par contact. Maintenant je vais le faire plus officiellement sur mon site, avec le statut d’auto-entrepeneur.

HL : Comment travailles-tu?

EE : Je travaille avec de la musique, seul. J’écoute Brigitte Mainler, Missy Eliot, Polo & Pan, Sebastian. Des choses entre la techno, la pop, la trap… des noms un peu bizarre qu’on donne à une musique parce qu’on ne sait pas dans quelle case la mettre. Lana del Rey, aussi.  

Je commence par me faire un bibliothèque d’images, puis à 14h je commence à bosser et je peux finis vers 2h du matin.

C’est dur d’être son propre patron. C’est comme quand tu commences à ranger, puis que tu vois une vidéo Youtube : tu passes à une autre, tu regardes des vidéos de chats et au bout de 3h, tu finis par te demander « qu’est-ce que je fais là ? ».

Très souvent, j’ai mon idée en tête et je commence à dessiner au bic. Je trouve ça assez sympa, tu peux moduler ton trait. A l’école, on nous a appris à ne pas gommer. Ensuite je mets la couleur, et enfin les lumières.

HL : Quelle est ton étape préférée dans la création ?

EE : Je suis rarement satisfait quand c’est abouti, mais j’adore l’étape du croquis. Je trouve mes croquis meilleurs que mes illustrations finies.

HL : A partir de quels modèles dessines-tu ?

EE : Ça peut être aussi bien à partir de photos, de modèles vivants… souvent, ce sont des amis ou des gens dans la rue qui m’inspirent. J’essaie de retenir leur visage en les fixant, même si je passe peut-être pour un psychopathe. J’utilise aussi des photos sur Facebook ou Instagram.

Je ne fais que des portraits. Peut-être que ça évoluera mais pour l’instant, je ne fais que ça.

 

HL : Est-ce que tu as cherché ton style ou il est venu naturellement ?

EE : C’est le problème le plus commun chez les illustrateurs : la peur de ne pas trouver son style. On voit un style qu’on aime bien et on se dit « je veux avoir le même ». Un peu comme quand on voit quelqu’un de beau dans la rue et qu’on veut lui ressembler. Mais même si on met les mêmes vêtements que lui, on aura pas les même traits, le même physique.

C’est en dessinant en essayant de ressembler à d’autres gens que je me suis rendu compte que j’avais un style à moi. Les gens autour reconnaissaient mon style. Donc j’ai arrêté de me prendre la tête à essayer de ressembler aux autres.

HL : Quels artistes t’inspirent ?

EE : Agnes Cecile m’inspire vraiment. Et Lana Del Rey, dans sa façon d’être, dans son univers, son image. J’écoute des rappeurs aussi, mon père écoutait du rap ou de la musique d’Afrique. J’aime bien quand les genres se mélangent.

HL : Tu as seulement 22 ans et tu arrives quasiment à vivre de ton travail. Est-ce que tu pensais y arriver ?

EE : Je ne me posais pas la question jusqu’à récemment. Parmi mes amis de Pivaut, les très bons ont signé dans des éditions, mais même eux ont du mal à en vivre.

Parfois je me dis que c’est un peu dur, que j’aurais pu être graphiste. Dans des maisons comme Dior par exemple. Ou j’aurais pu faire du droit ou faire une fac de langue et être tranquille. Mais finalement je ne suis pas scolaire, je déconnecte très vite. Donc je préfère faire des choses sympas et me dire que ça va peut-être se vendre.

HL : Avoir 22 ans quand on est illustrateur, c’est un atout ou un handicap ?

EE : C’est toujours positif dans l’esprit des gens. Mais il faut faire attention à ceux qui abusent de ta bonne volonté. Certains clients peuvent te proposer de faire une affiche pour eux en prétextant que ça te fera une affiche pour ton book. Mais tu ne demandes pas à un maçon de construire une maison pour son book, ça ne marche pas comme ça.

HL : Comment te vois-tu dans 10 ans ?

EE : Je me vois soit sur Paris soit à New York. J’aimerais beaucoup y aller. L’idée que j’en ai, c’est que les artistes ne viennent pas d’un héritage, ce ne sont pas des « fils de ». Les gens se font un nom par eux-même. Ou Paris, j’aime beaucoup. L’ambiance, les gens, même s’ils sont un peu grognons.

J’aimerais bien que mon site marche vraiment et que je puisse vendre grâce à ça. Travailler avec des galeries aussi, pour être représenté dans d’autres pays. En Allemagne, en Amérique.

Si pour une raison ou une autre tu n’aurais pas pu faire illustrateur, qu’aurais-tu fait ?

Si je n’avais pas eu cette passion pour le dessin, j’aurais été une autre personne. Mais sinon, j’aurais peut-être étudié l’univers. Ou j’aurais été infirmier.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut être illustrateur ?

De faire ce qu’il aime, vraiment. Il faut oser faire ce que tu aimes, quoi qu’en dise ta famille, parce que ce que tu dessines, c’est ce que tu es.

Il y a des chemins plus facile qu’être illustrateur, donc surtout il faut pas déprimer quand les gens disent que ce n’est pas un vrai métier. Essayer de s’entourer de gens positifs, qui t’aident à survivre aux obstacles, qui sont de bons conseils et qui ont des contacts. Et ne pas se laisser entraîner par la folie de la jeunesse : lorsque tu vas en soirée pour t’amuser, tu n’es pas en train de dessiner.

Instagram

Site officiel

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Clément Cogitore au BAL /clement-cogitore-au-bal /clement-cogitore-au-bal#respond Sun, 12 Nov 2017 16:05:21 +0000 /?p=2769 Dans l’exposition « Braguino ou la communauté impossible », l’artiste Clément Cogitore brouille les limites entre exposition et installation vidéo, entre documentaire et œuvre d’art, entre rêve, métaphore et réalité. Une expérience immersive, à vivre au BAL jusqu’au 23 décembre ! Clément Cogitore est un artiste qui fait actuellement beaucoup parler de lui. Principalement connu […]

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Dans l’exposition « Braguino ou la communauté impossible », l’artiste Clément Cogitore brouille les limites entre exposition et installation vidéo, entre documentaire et œuvre d’art, entre rêve, métaphore et réalité. Une expérience immersive, à vivre au BAL jusqu’au 23 décembre !

Clément Cogitore est un artiste qui fait actuellement beaucoup parler de lui. Principalement connu pour son travail de vidéaste, de photographe et de réalisateur, cet ancien pensionnaire de la Villa Médicis a été lauréat de nombreux prix tels que celui du BAL de la Jeune Création en 2015 ou celui de la Fondation d’entreprise Ricard pour l’art contemporain en 2016. Son travail, présent dans de nombreuses collections publiques et privées, fait l’objet d’expositions régulières dans des lieux aussi prestigieux que le Centre Georges Pompidou ou le Palais de Tokyo. A la croisée de plusieurs médiums, son travail est souvent hybride, à l’image du projet de Braguino qui prend la forme d’un film, d’un livre, mais également d’une exposition, actuellement présentée au BAL.

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

Autant vous prévenir tout de suite : cette expérience est déconcertante et bouscule les limites ordinairement établies. Dés le début de l’exposition, le visiteur est plongé dans la pénombre. Il se repère dans l’espace grâce à la lumière émise par de grands écrans qui projettent, en boucle, les morceaux d’un récit filmé : il faut évoluer dans les deux salles, d’écran en écran (numérotés et titrés sur les murs) pour recomposer et découvrir peu à peu le sujet de ce qui nous est raconté. Les différentes scènes dépeignent la vie du micro village de Braguino, constitué des cabanes de deux familles vivant au milieu de la taïga sibérienne, à 700 kilomètres de toute civilisation. Elles ont en commun le même ancêtre qui avait voulu fonder son foyer loin de l’agitation et des conflits de la civilisation. Quelques générations plus tard, une barrière infranchissable sépare les deux groupes, qui refusent de se parler. Les deux familles s’ignorent, se méprisent, et la peur et la tension grandissent au fur et à mesure de la progression dans l’exposition et dans le temps…

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

La scénographie est indéniablement originale et l’immersion est réussie : la pénombre joue parfaitement son rôle de séparateur entre l’espace de l’exposition et celui de la réalité du dehors. Un détail qui a également son importance : les différentes vidéos partagent le même univers sonore. Ainsi, même dans la seconde salle où sont diffusées en même temps un important nombre de vidéos, les bandes son de celles-ci se mêlent agréablement, sans empiéter significativement les unes sur les autres.

L’artiste aime jouer sur l’ambiguïté entre réalité et fiction. Ainsi cette œuvre aux allures d’étude ethnographique d’un cas extrême d’expérience communautaire se veut également poème, « conte cruel » renvoyant métaphoriquement à notre propre société, à notre propre rapport aux autres et à « la part haïe » de nous-même. 

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette confrontation, à la forme comme au fond de l’exposition, ne laisse pas indifférente et pose de nombreuses questions. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce projet ait intéressé le BAL, plate-forme indépendante d’exposition et d’édition fondée en 2010 par Raymond Depardon et Diane Dufour, qui se veut également initiatrice de réflexion autour de l’image contemporaine « sous toutes ses formes ». Son pôle pédagogique, la Fabrique du Regard, travaille avec des élèves issues des enseignements primaire et secondaire et a pour objectif de « former des regardeurs », d’aiguiser l’esprit critique des enfants et des adolescents face à un environnement saturé d’images plus ou moins manipulées. Ceci rejoint les questionnements sous-jacents du travail de Clément Cogitore qui, selon le BAL, « porte en lui un puissant questionnement sur la fabrication des images et la part active de leurs apparitions dans les constructions humaines ». 


Clément Cogitore, Braguino ou la communauté impossible

Du 15 septembre au 23 décembre 2017 au BAL

Mercredi 12H – 22H ; du jeudi au dimanche 12H – 19H ; Fermé le lundi et mardi

Tarifs : 6€ plein tarif ;4€ tarif réduit

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