Walasse Ting, Le voleur de fleurs

Ce week end, on vous recommande une virée au musée Cernuschi pour découvrir l’oeuvre de Walasse Ting, avant-garde de l’internationalisation de l’art contemporain chinois.

Vue d’exposition

Walasse Ting est originaire de la province chinoise de Jiangsu. Ses jeunes années sont marquées par une tradition artistique rurale, mais également par la nouvelle culture urbaine se développant à Shanghai. Attiré par les avant-gardes européennes, Walasse Ting se rend à Paris au lendemain de la seconde Guerre mondiale, puis il s’installera à New York et à Amsterdam.

Sans titre (Femme au perroquet),
Années 1980 Encre et couleurs sur papier
95,5 x 176 cm Archives Pierre Alechinsky © The Estate of Walasse Ting/ADAGP,2016/Photo Michel Nguyen

Son œuvre oscille entre cette tradition chinoise et les mouvements occidentaux contemporains. Il cherche à créer un art international fortement expressif s’inspirant des diversités culturelles grâce à un vaste réseau d’artistes. Il s’est tout d’abord rapproché du groupe CoBrA et tout particulièrement d’ Alechinsky avec lequel il développera une grande amitié qui donnera lieu à de multiples collaborations et à la réalisation d’oeuvres à 4 mains. Ces collaborations prendront également l’apparence de projets éditoriaux collectifs comme avec One Cent Life, qui regroupe de nombreux artistes du monde entier tels que Warhol, Rauschenberg, Lichtenstein, ou encore Allan Kaprow.

Chinese City
1959
Huile sur toile
230 x 180 cm
© The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/ Photo Jeffrey Sturges

Walasse Ting témoigne d’une grande capacité d’assimilation, d’adaptation et de détournement de vocabulaires artistiques variés. Il mêle ainsi la tradition chinoise à l’expressionnisme abstrait en exploitant les liens qu’il peut y avoir entre action painting, abstraction et calligraphie. Mais il ose également faire une synthèse entre l’expressionnisme abstrait et le Pop-art pour aborder le thème de la figure féminine. Se mêle alors les couleurs vives en aplats, aux projections issues de l’action painting qui matérialisent son désir et ses pulsions sexuelles. Walasse Ting apparaît alors comme un artiste subversif qui fait de la transgression l’un des enjeux majeurs de sa démarche artistique, comme en témoigne le surnom à consonance érotique qu’il s’est donné : le voleur de fleurs.

Raindrops on my eyes
1974,
Acrylique sur toile
135,5 x 178 cm © The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/ Photo Jeffrey Sturges

Ding Xiongquan dit Walasse Ting (1929-2010). « Femme-serpent ». Encre sur papier. Paris, musÈe Cernuschi. Dimensions: H. : 177,2 cm x L. : 94,1 cm

Cette exposition permet de pénétrer dans l’univers de cet artiste en présentant à la fois son œuvre mais aussi sa démarche artistique par le biais de la présentation de son atelier et de productions personnelles n’ayant jamais été mises sur le marché. Cela permet ainsi de prendre conscience de la richesse de son travail reposant sur une tendance expérimentale visant à accroitre l’expressivité de ses œuvres, dans un contexte de foisonnement et d’internationalisation artistique.

Crédit photo de couverture : Sans titre (Femmes à l’éventail), Vers 1975 – 1980, Encre et couleurs sur papier 178,5 x 96,5 cm Archives Pierre Alechinsky. © The Estate of Walasse Ting/ ADAGP, 2016/Photo Michel Nguyen


Musée Cernuschi

Jusqu’au 26 février 2017

Du mardi au dimanche de 10h à 18h

Plein tarif : 8€ ; Tarif réduit : 6€

Leave A Comment

You must be logged in to post a comment.