Margaux Gillet – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Mon, 22 Jul 2019 13:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 /heylisten.fr/wp-content/uploads/2018/09/cropped-logo-et-texte-hey-listen-2.png?fit=32,32 Margaux Gillet – Hey Listen 32 32 94317584 Notre sélection des expositions de la rentrée ! /notre-selection-des-expositions-2017 /notre-selection-des-expositions-2017#respond Mon, 11 Sep 2017 09:34:56 +0000 /?p=2654 Ça y est, c’est la rentrée ! Les musées nous proposent leur nouvel accrochage et leur nouvelles expositions. On a hâte de reprendre nos bonnes habitudes culturelles et d’aller arpenter ces salles de musées parisiens qui nous ont tant manqués. Voici une sélection des 5 expositions que l’on a attendu avec envie tout l’été, et […]

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Ça y est, c’est la rentrée ! Les musées nous proposent leur nouvel accrochage et leur nouvelles expositions. On a hâte de reprendre nos bonnes habitudes culturelles et d’aller arpenter ces salles de musées parisiens qui nous ont tant manqués. Voici une sélection des 5 expositions que l’on a attendu avec envie tout l’été, et qu’on a hâte d’aller visiter. Ne vous inquiétez pas les articles suivront au fur et à mesure de la saison afin de vous dire si oui ou non ces expositions ont su satisfaire nos attentes.

1. Irving Penn au Grand Palais

Alors certes vous n’en pouvez déjà plus tellement tout le monde en parle, mais il faut souligner l’événement. Cette exposition réalisée en collaboration avec le Met est la première retrospective de l’artiste en France depuis son décès en 2009. Une occasion de revoir ses emblématiques photographies-studio des figures majeures de la fin du XXème siècle, mais également l’occasion de revenir sur sa virtuosité technique qui a façonné notre regard sur la photographie actuelle.

Du 21 septembre 2017 au 29 janvier 2018 – Grand Palais

Irving Penn

2. Le MoMA à la Fondation Louis Vuitton

À tous ceux qui n’ont jamais eu la chance d’aller au MoMA, et à tous ceux à qui manque ce musée mythique. Cet automne, le MoMA vient à Paris à l’occasion d’une exposition retraçant à la fois l’histoire de ce musée mais également l’histoire de ses collections. L’occasion de faire le point sur les apports muséologiques d’Alfred Barr avec son fameux White Cube tant décrié aujourd’hui, mais si novateur à l’époque. Une fois de plus, la Fondation Louis Vuitton nous promet des prêts exceptionnels d’artistes majeurs tels que Cézanne, Calder, Magritte ou encore Yayoi Kusama. Face à de telles promesses, on n’hésite pas à affronter la queue interminable de la FLV afin de profiter de ces chefs d’oeuvres avant notre prochain séjour à New York.

Du 11 octobre 2017 au 5 mars 2018 – Fondation Louis Vuitton

Etre moderne : le MoMA à Paris

3. Biennale des Photographes du Monde Arabe Contemporain

L’Institut du Monde Arabe et la Maison européenne de la photographie s’associent pour la seconde année consécutive afin d’explorer la création photographique contemporaine de cette région du monde. Différentes expositions photos seront donc réparties au cœur de Paris afin de profiter du regard des photographes contemporains sur le monde arabe. Parmi ces lieux, on note bien évidemment la MEP et l’IMA, mais également la Cité internationale des Arts, la Mairie du 4e arrondissement et diverses galeries.

Du 13 septembre au 29 octobre 2017

Toute la programmation sur : http://biennalephotomondearabe.com/

4. Carte Blanche à Camille Henrot au Palais de Tokyo

Pour leur carte blanche annuelle, c’est à Camille Henrot que le Palais de Tokyo laisse la totalité des espaces d’exposition. Cette artiste appuie son travail sur le rapport au temps à travers des vidéos, sculptures et dessins. Elle souhaite proposer à travers cette exposition un questionnement sur la manière dont la semaine et les jours qui la composent structurent notre rapport à la temporalité. Pour cela elle a fait appel à divers artistes internationaux qui viendront compléter la réflexion amorcée par son travail.

Du 18 octobre 2017 au 7 janvier 2018 – Palais de Tokyo

Days are Dogs – carte blanche à Camille Henrot

5. La collection Marin Karmitz à la Maison Rouge

Depuis l’annonce de sa fermeture en octobre 2018, on ne rate plus aucune occasion de se rendre à la Maison Rouge. Cet automne, elle nous propose une exposition sur la collection privée de Marin Karmitz, qui est généralement d’avantage associé aux salles de cinéma MK2 qu’à l’art contemporain. Cependant, l’exposition de sa collection s’avère prometteuse. Tout d’abord parce que la Maison Rouge nous a presque jamais déçu, mais également du fait que celle-ci est constituée des plus grands noms de la vidéo, de la photographie, de la peinture et des installations contemporaines. On retrouvera donc des œuvres d’Annette Messager, de Boltansky, de Dubuffet ou encore de Walker Evans et de Robert Frank. Les œuvres proposées questionnant ainsi notre manière d’être au monde

Du 15 octobre 2017 au 21 janvier 2018 – la Maison Rouge

Etranger résident –  La collection Marin Karmitz

Mais cette année, Hey Listen va redoubler d’efforts pour vous faire part de nos plus belles découvertes, afin que vous puissiez vous y retrouver dans les propositions culturelles foisonnantes de Paris. On vous fera donc part de nos coups de cœur au Festival d’Automne, à la Nuit Blanche, à la FIAC mais aussi à la Biennale de Venise. Vous avez hâte, nous aussi !

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Diorama au Palais de Tokyo, la nouvelle exposition de Laurent Le Bon /diorama-au-palais-de-tokyo /diorama-au-palais-de-tokyo#respond Mon, 14 Aug 2017 19:23:58 +0000 /?p=2643 Après son exposition sur les Jardins au Grand Palais, Laurent Le Bon nous propose une nouvelle exposition toute aussi poétique au Palais de Tokyo : Diorama ! Cette saison le Palais de Tokyo ne s’intéresse pas à un artiste ou à une thématique explorée par ces derniers, mais à un dispositif d’exposition : le diorama. […]

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Après son exposition sur les Jardins au Grand Palais, Laurent Le Bon nous propose une nouvelle exposition toute aussi poétique au Palais de Tokyo : Diorama !

Cette saison le Palais de Tokyo ne s’intéresse pas à un artiste ou à une thématique explorée par ces derniers, mais à un dispositif d’exposition : le diorama. Ce système de présentation très utilisé dans les musées américains fait apparaître le sujet dans son environnement recomposé afin de donner une illusion de réel au visiteur. Le diorama est né au début du XIXe siècle avec les tableaux de jeux de lumière et de profondeur réalisés par Louis Daguerre (et oui Monsieur n’a pas fait qu’inventer la photographie!). C’est à partir de ce dispositif illusionniste découlant de la mise en espace que va se développer le diorama tel que nous le connaissons aujourd’hui dans les musées d’histoire naturelle. Cet été au Palais de Tokyo ce n’est donc plus la muséologie qui expose les artistes, mais les artistes qui s’inspirent de ce dispositif muséographique pour créer des tableaux en reliefs.

Mathieu Mercier, Sans titre (couple d’axolotls), 2012
Showcase, neon light, earth, aquarium, water, couple of axolotls, 219,5 x 180 x 330 cm
Exhibition view of Sublimations, Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac
Photo: André Morin / le Crédac
Courtesy of the artist and le Crédac.
© ADAGP, Paris 2017

Vue de l’exposition « Dioramas », Palais de Tokyo (14.06 – 10.09.2017)
Tatiana Trouvé, Sans titre, 2017
Matériaux divers
Courtesy de l’artiste
Photo : Aurélien Mole

C’est notamment ce que propose Tatiana Trouvé – lauréate du prix Marcel Duchamp 2007- avec son installation visible depuis les différents espaces de l’exposition. Cette œuvre, est constituée d’une multitude de points de vue sur un même espace impénétrable et définit par des vitrines sommairement posées. Il s’agit bien de l’espace de l’oeuvre qui est matérialisé avec ce diorama, l’oeuvre, jamais visible dans son ensemble et dans laquelle le mystère de réel subsiste.

Une fois de plus, le Palais de Tokyo nous propose donc une expérience immersive cassant les tabous des musées des Beaux-Arts, pour s’inspirer des sciences naturelles. Cette exposition nous fait naturellement retomber en enfance, bien loin des clichés souvent attribués à l’art contemporain. On peut donc s’émerveiller devant une lionne suspendue au moment où elle attrape sa proie, une reproduction miniature d’un atelier d’artiste du XIXe, ou encore – pour les étudiants en muséologie – devant les vitrines reconstituées du musée des Arts et Traditions Populaires de Georges-Henri Rivière.

Vue de l’exposition « Dioramas », Palais de Tokyo (14.06 – 10.09.2017)
Erich Böttcher, Mouflon de Dall, Denali National Park, 1997
Matériaux divers, 400 x 190 x 238 cm. Brême, Ubersee-Museum Bremen
Photo : Aurélien Mole

Une exposition qui se situe au croisement de diverses disciplines et qui se démarque pour son audace et son humour. Et pour ceux qui hésiteraient encore, je vous laisse avec cette citation de Baudelaire qui achèvera de vous convaincre, que vous soyez féru d’art contemporain ou non.
« Je désire être ramené vers les dioramas dont la magie brutale et énorme sait m’imposer une utile illusion ».

Légende de la photo de couverture :

Dulce Pinzón, Nostalgia, Historias del Paraíso série, 2011
Impression, 76,2 x 101,6 cm
Courtesy K-Echo Photo, Galéria Patricia Conde (Mexico) et H Gallery (Paris)


Palais de Tokyo

Jusqu’au 10 septembre 2017

 

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HyberDUBUFFET, la rencontre de deux Oeuvres /hyberdubuffet-la-rencontre-de-deux-oeuvres /hyberdubuffet-la-rencontre-de-deux-oeuvres#respond Sat, 27 May 2017 14:00:08 +0000 /?p=2517 Du 20 mai au 13 juillet, la Galerie Nathalie Obadia explore les relations artistiques entre l’oeuvre de Jean Dubuffet et celle de Fabrice Hyber. Après être entré dans la Galerie Nathalie Obadia rue du Bourg-Tibourg, nous sommes amenés à traverser une porte musicale inspirée des Vacances de Monsieur Hulot ouvrant ainsi à l’atelier dans lequel […]

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Du 20 mai au 13 juillet, la Galerie Nathalie Obadia explore les relations artistiques entre l’oeuvre de Jean Dubuffet et celle de Fabrice Hyber.

Après être entré dans la Galerie Nathalie Obadia rue du Bourg-Tibourg, nous sommes amenés à traverser une porte musicale inspirée des Vacances de Monsieur Hulot ouvrant ainsi à l’atelier dans lequel Fabrice Hyber va travailler tout l’été. C’est dans cette « maison de vacances » comme il aime l’appeler que Fabrice Hyber va créer à partir des relations qu’entretiennent ses œuvres avec celles du pionnier de l’art brut : Jean Dubuffet.

Jean Dubuffet, Escalier (M 425), 1967, marker et vinyle sur papier 41,5 x 25 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris, © Fondation Dubuffet, Paris / ADAGP, 2017

Suite à une conversation qu’il a eu avec Francoise Guichon, conservatrice du design au Centre Pompidou, Fabrice Hyber décide d’élaborer en partenariat avec la Fondation Dubuffet une exposition répartie dans les deux espaces de la Galerie Nathalie Obadia afin d’explorer les analogies existant entre son travail et celui de Dubuffet. C’est ainsi, entouré des œuvres du théoricien de l’art brut, que Fabrice Hyber va pouvoir créer à partir de cette recherche sur les corrélations existantes dans leurs processus de création. L’oeuvre de Fabrice Hyber s’enrichie alors de celles de Dubuffet, et apporte en même temps un nouveau regard sur celles-ci. Cela créé ainsi un véritable dialogue entre les deux artistes. En effet, tous deux tendent à valoriser le monde qui les inspire en le faisant entrer dans le monde de l’art. Pour Dubuffet, cela passe par la reconnaissance d’artistes découverts en prison ou dans des asiles, alors que chez Fabrice Hyber, cela passe par la valorisation de la recherche scientifique. Malgré les différences stylistiques qui existent entre ces deux artistes, on assiste donc à une même volonté de questionner les motivations et le contexte de la création artistique. Leurs œuvres apparaissent alors que le processus permettant de recréer et donc de valoriser un univers considéré comme extérieur à l’Art.

Fabrice Hyber, Peinture Homéopathique n.27 (Je s’aime), 2008, aquarelle fusain, résine époxy peinture à l’huile papier collé, photographie, colle de peau de lapin et paille de riz sur toile

 

Jean Dubuffet, La colline baisée, 1977, Acrylique sur papier entaillé (avec 20 pièces rapportées collées) , 210 x 204 cm, Collection Fondation Dubuffet, Paris © Fondation Dubuffet, Paris / ADAGP, 2017

L’exposition se poursuit rue du Cloitre Saint-Merri avec une approche plus historique de leurs œuvres. Fabrice Hyber, commissaire de l’exposition a mis en place un véritable dialogue entre les deux artistes grâce à un accrochage jouant sur les glissements de langage et d’image. Ce dialogue est articulé par la hauteur de l’accrochage : les œuvres de Dubuffet se situant à mois de 1,69m, soit sa taille, tandis que les œuvres de Fabrice Hyber sont accrochées au dessus d’1,75m, ce qui correspond cette fois-ci à celle du commissaire et artiste. Cela permet de créer une ligne directrice qui parcours toute l’exposition permettant le passage du thème de la femme assise, à celui de la chaise, puis au thème de la table, à la table comme surélévation par rapport à la terre, puis à la terre, puis au composte, puis aux déchets, et ainsi de suite. La juxtaposition des œuvres des deux artistes résultant ainsi du désir de Fabrice Hyber de retrouver les étapes du processus de création.

Jean Dubuffet Lili aux chaussettes rayées, 1935 Gouache sur papier , 29 x 22,5 cm Collection Fondation Dubuffet, Paris © Fondation Dubuffet, Paris / ADAGP, 2017

Cette exposition permet ainsi de redécouvrir sous un nouvel angle l’oeuvre de Jean Dubuffet à travers des œuvres plus ou moins connues parfois issues de la série Hourloupe, ou des papillons, mais également de remettre en question ce qu’est la création artistique en suivant les recherches du lauréat du Lion d’or de la Biennale de Venise de 1997 : Fabrice Hyber.

Photo de couverture : Fabrice Hyber au travail, L’Artère, Monterrey, Mexique, 2003, (Photographie : Marc Domage)


Infos pratiques :

Galerie Nathalie Obadia

Du 20 mai au 13 juillet 2017

3, rue du Cloitre Saint-Merri et 18, rue du Bourg-Tibourg
75004 Paris

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Retour sur la 3e édition du festival DO DISTURB au Palais de Tokyo /retour-sur-la-3e-edition-du-festival-do-disturb-au-palais-de-tokyo /retour-sur-la-3e-edition-du-festival-do-disturb-au-palais-de-tokyo#respond Sat, 20 May 2017 14:00:42 +0000 /?p=2498 En avril dernier a eu lieu le festival de performances DO DISTURB au Palais de Tokyo. Retour sur cette édition qui a eu lieu dans le contexte particulier des élections présidentielles, et sur les artistes que l’on va suivre de près à la rédaction. Le Palais de Tokyo propose une fois de plus de briser […]

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En avril dernier a eu lieu le festival de performances DO DISTURB au Palais de Tokyo. Retour sur cette édition qui a eu lieu dans le contexte particulier des élections présidentielles, et sur les artistes que l’on va suivre de près à la rédaction.


Le Palais de Tokyo propose une fois de plus de briser les frontières entre le monde du spectacle vivant et celui des musées en proposant pour la 3e année consécutive de mêler théâtre, danse et performance au sein d’un même festival destiné à l’expression de la création internationale.

Pour parfaire cette approche, Do Disturb a invité cette année divers festivals issus du monde entier et partageant cette même volonté de détecter des talents émergents. Parmi eux on retrouve le TBA Festival de Portland, le festival portugais Dias Da Dança qui mêle danse et théâtre chaque printemps et le festival italien Santarcangelo Festival Internazionale del Teatro in Piazza. À ces festivals se faisant le reflet de la dynamique artistique internationale s’ajoutent des festivals français tels que Actoral qui se tient cette année à Marseille du 26 septembre au 14 octobre et Camping organisé par le CND du 19 au 30 juin.

Les différents artistes invités ont proposé des performances incitant à regarder les actions de notre quotidien autrement, en dehors des règles de la routine. Certains ont produit des œuvres poético-esthétiques, alors que d’autres ont cherché à permettre au visiteur de prendre du recul sur certaines interrogation que notre société nous créée et à remettre en question nos a priori. C’est notamment ce qu’a tenté de faire Alex Baczynski-Jenkins autour de la question de la perception du genre, notamment avec la présentation de Us Swerve : une chorégraphie de cercles infinis sur rollers présentant un jeux de séduction, d’attraction et de désir entre les différents performeurs queer. 

Alex Baczynski-Jenkins, Us Swerve (2016). Produced and commissioned by Basel Liste Performance Programme curated by Fabian Schoeneich, Basel. Courtesy of the artist. Photo: Daniel Perez

A la rédaction, deux artistes ont particulièrement retenu notre attention. Tout d’abord Naama Tsabar qui présentait lors du festival une performance mettant en scène l’une de ses guitare-double permettant aux performeuses de jouer simultanément sur un même instrument, et créant ainsi un véritable acte de communion entre violence et sensualité. Ancienne musicienne dans des groupes punk, Naama Tsabar articule de manière générale son travail autour d’amplificateurs audio, d’instruments ou d’accessoires musicaux reconfigurés, et ce afin de traiter la question du genre féminin, en l’associant notamment à la virilité et au pouvoir. Si vous vous rendez à New York cet été – on sait jamais, il y a peut être des chanceux parmi nos lecteurs ! -, profitez-en pour aller voir son exposition solo à la Paul Kasmin Gallery.

Untitled #1 From the Untitled (Double Face) performance Series, 2016

Notre second coup de cœur se porte sur la performance ANECKXANDER d’Alexander Vantournhout qui était proposée par Actoral. Vantournhout nous présente un autoportrait chorégraphié dans lequel il met sa souplesse à l’œuvre afin de réaliser avec son corps d’étranges postures à la frontière entre monstruosité et virtuosité performative. Pour ceux qui s’ont passé à coté, la pièce est rejouée le 27 et 28 mai à la Chaufferie dans le cadre du festival des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis.

On attend donc avec impatience la prochaine édition de Do Disturb qui sera réalisée en partenariat avec des Artist-Run Space, acteurs majeurs de la création contemporaine.

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Walasse Ting, Le voleur de fleurs /walasse-ting-le-voleur-de-fleurs /walasse-ting-le-voleur-de-fleurs#respond Wed, 18 Jan 2017 17:23:30 +0000 /?p=2056 Ce week end, on vous recommande une virée au musée Cernuschi pour découvrir l’oeuvre de Walasse Ting, avant-garde de l’internationalisation de l’art contemporain chinois. Walasse Ting est originaire de la province chinoise de Jiangsu. Ses jeunes années sont marquées par une tradition artistique rurale, mais également par la nouvelle culture urbaine se développant à Shanghai. […]

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Ce week end, on vous recommande une virée au musée Cernuschi pour découvrir l’oeuvre de Walasse Ting, avant-garde de l’internationalisation de l’art contemporain chinois.

Vue d’exposition

Walasse Ting est originaire de la province chinoise de Jiangsu. Ses jeunes années sont marquées par une tradition artistique rurale, mais également par la nouvelle culture urbaine se développant à Shanghai. Attiré par les avant-gardes européennes, Walasse Ting se rend à Paris au lendemain de la seconde Guerre mondiale, puis il s’installera à New York et à Amsterdam.

Sans titre (Femme au perroquet),
Années 1980 Encre et couleurs sur papier
95,5 x 176 cm Archives Pierre Alechinsky © The Estate of Walasse Ting/ADAGP,2016/Photo Michel Nguyen

Son œuvre oscille entre cette tradition chinoise et les mouvements occidentaux contemporains. Il cherche à créer un art international fortement expressif s’inspirant des diversités culturelles grâce à un vaste réseau d’artistes. Il s’est tout d’abord rapproché du groupe CoBrA et tout particulièrement d’Alechinsky avec lequel il développera une grande amitié qui donnera lieu à de multiples collaborations et à la réalisation d’oeuvres à 4 mains. Ces collaborations prendront également l’apparence de projets éditoriaux collectifs comme avec One Cent Life, qui regroupe de nombreux artistes du monde entier tels que Warhol, Rauschenberg, Lichtenstein, ou encore Allan Kaprow.

Chinese City
1959
Huile sur toile
230 x 180 cm
© The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/ Photo Jeffrey Sturges

Walasse Ting témoigne d’une grande capacité d’assimilation, d’adaptation et de détournement de vocabulaires artistiques variés. Il mêle ainsi la tradition chinoise à l’expressionnisme abstrait en exploitant les liens qu’il peut y avoir entre action painting, abstraction et calligraphie. Mais il ose également faire une synthèse entre l’expressionnisme abstrait et le Pop-art pour aborder le thème de la figure féminine. Se mêle alors les couleurs vives en aplats, aux projections issues de l’action painting qui matérialisent son désir et ses pulsions sexuelles. Walasse Ting apparaît alors comme un artiste subversif qui fait de la transgression l’un des enjeux majeurs de sa démarche artistique, comme en témoigne le surnom à consonance érotique qu’il s’est donné : le voleur de fleurs.

Raindrops on my eyes
1974,
Acrylique sur toile
135,5 x 178 cm © The Estate of Walasse Ting/ADAGP, 2016/ Photo Jeffrey Sturges

Ding Xiongquan dit Walasse Ting (1929-2010). « Femme-serpent ». Encre sur papier. Paris, musÈe Cernuschi. Dimensions: H. : 177,2 cm x L. : 94,1 cm

Cette exposition permet de pénétrer dans l’univers de cet artiste en présentant à la fois son œuvre mais aussi sa démarche artistique par le biais de la présentation de son atelier et de productions personnelles n’ayant jamais été mises sur le marché. Cela permet ainsi de prendre conscience de la richesse de son travail reposant sur une tendance expérimentale visant à accroitre l’expressivité de ses œuvres, dans un contexte de foisonnement et d’internationalisation artistique.

Crédit photo de couverture : Sans titre (Femmes à l’éventail), Vers 1975 – 1980, Encre et couleurs sur papier 178,5 x 96,5 cm Archives Pierre Alechinsky. © The Estate of Walasse Ting/ ADAGP, 2016/Photo Michel Nguyen


Musée Cernuschi

Jusqu’au 26 février 2017

Du mardi au dimanche de 10h à 18h

Plein tarif : 8€ ; Tarif réduit : 6€

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Munch, Hodler, Monet rassemblés au Musée Marmottan /munch-hodler-monet-rassembles-au-musee-marmottan /munch-hodler-monet-rassembles-au-musee-marmottan#respond Wed, 30 Nov 2016 09:00:14 +0000 /?p=1993 Trois artistes : Munch, Hodler et Monet. Trois peintres que l’histoire de l’art a pris l’habitude de distinguer voir d’opposer afin d’incarner les grands courants picturaux de la seconde moitié du XIXème siècle. Les rassembler est le défi que s’est lancé le musée Marmottan Monet ! De la même période, d’Europe mais de pays différents, […]

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Trois artistes : Munch, Hodler et Monet. Trois peintres que l’histoire de l’art a pris l’habitude de distinguer voir d’opposer afin d’incarner les grands courants picturaux de la seconde moitié du XIXème siècle. Les rassembler est le défi que s’est lancé le musée Marmottan Monet !

De la même période, d’Europe mais de pays différents, ces trois artistes ne se sont pourtant jamais rencontrés. Rangés par l’Histoire de l’Art dans des courant picturaux différents, ils vivent dans un même monde en mutation à la fin du XIXe siècle, bouleversé par les évolutions techniques, politiques et sociales à l’approche et au lendemain de la première Guerre Mondiale.

Solen

Edvard Munch, Le Soleil, 1912, Huile sur toile, 123 x 176,5 cm, Oslo, Munchmuseet / Photo © Munch Museum

Ils assistent ainsi au développement des sciences physiques et naturelles, procédant, à cette époque, davantage par l’expérimentation et la série. Munch, Hodler et Monet introduisent ainsi ce modèle scientifique dans leur processus créatif à travers une conception méthodique des séries et l’utilisation récurrente de certains motifs. On retrouvera ainsi à de multiples reprises la maison rouge chez Munch, l’horizon des Alpes chez Hodler, ou encore la transparence de l’eau chez Monet. L’exposition propose de revenir sur des thèmes et motifs récurrents dans l’oeuvre de ces trois artistes tels que la neige, l’eau, le soleil. Tous partent d’une observation attentive de la nature, puis tentent de représenter ses effets à travers l’immobilité du médium pictural. Tous trois tentent de « peindre l’impossible » : la lumière éblouissante du soleil, l’éclat de la neige, les mouvements et variations de la lumière sur l’eau.

Claude Monet, La Barque, 1887, Huile sur toile, 146 x 133 cm, Paris, Musée Marmottan Monet © The Bridgeman Art Library

Claude Monet, La Barque, 1887, Huile sur toile, 146 x 133 cm, Paris, Musée Marmottan Monet © The Bridgeman Art Library

Face à l’émergence de la photographie, ces artistes vont soumettre une contre-proposition en mettant l’accent sur la singularité du médium pictural : l’expressivité de la couleur, enfin dégagée de son devoir d’imitation optique au profit des sensations. Monet, Hodler et Munch utilisent la couleur comme une substance visuelle de la nature afin de constituer un nouveau langage reposant sur les sensations et les émotions. Ainsi, tous trois participent à cette même histoire des avants-gardes artistiques allant de l’impressionnisme à l’abstraction. L’exposition dépasse les cases préconçues par l’histoire de l’art afin de classer chaque artiste dans un courant pictural. Mettre cote à cote ces tableaux, amène à jouir de ces oeuvres emblématiques autrement, à travers un axe de recherche commun : représenter l’impalpable.

Claude Monet, La Maison vue du jardin aux roses, 1922-1924, Huile sur toile, 81 x 92 cm, Paris, Musée Marmottan Monet © The Bridgeman Art Library

Claude Monet, La Maison vue du jardin aux roses, 1922-1924, Huile sur toile, 81 x 92 cm, Paris, Musée Marmottan Monet © The Bridgeman Art Library

Le musée Marmottan nous propose donc une exposition bien loin des monographies habituelles ou des expositions traitant des grands courants de l’Histoire de l’Art, et ce au profit d’une pure et simple délectation des oeuvres. On peut ainsi y redécouvrir des Monet emblématiques de la collection du musée, présentés selon des axes qui nous amènent à les voir comme on ne les avait jamais perçu auparavant. C’est également le moyen de profiter des nombreux chefs-d’oeuvres du Munchmuseet d’Oslo prêtés pour l’occasion.

 

Crédit photo couverture : Edvard Munch, Neige fraîche sur l’avenue, 1906, huile sur toile, 80 x 100 cm, Oslo, Munchmuseet / Photo © Munch Museum


Musée Marmottan Monet 

Du 15 septembre 2016 au 22 janvier 2017

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h 

Plein tarif : 11€ / Tarif réduit : 7,50€

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Rodolfo Oviedo Vega, Artiste et Directeur d’association – l’entretien /rodolfo-oviedo-vega-artiste-et-directeur-dassociation-lentretien /rodolfo-oviedo-vega-artiste-et-directeur-dassociation-lentretien#respond Thu, 17 Nov 2016 08:00:03 +0000 /?p=1780 Nous sommes allé à la rencontre de Rodolfo Oviedo Vega, artiste et directeur de l’association Jour et Nuit Culture, lieu de création artistique mêlant résidence d’artistes et événement culturels tels que des expositions, des débats et des festivals de cinema. Hey Listen : Pouvez vous nous présenter le projet de l’association Jour et Nuit Culture ? Rodolfo […]

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Nous sommes allé à la rencontre de Rodolfo Oviedo Vega, artiste et directeur de l’association Jour et Nuit Culture, lieu de création artistique mêlant résidence d’artistes et événement culturels tels que des expositions, des débats et des festivals de cinema.

Hey Listen : Pouvez vous nous présenter le projet de l’association Jour et Nuit Culture ?

Rodolfo Oviedo Vega : L’objectif principal de cette association est de défendre le droit à la création. Jour et Nuit Culture est née du fait que Alejandro Saga, Morgane Planchais et moi avions besoin d’espace pour travailler. Ainsi nous avons décidé de créer un véritable espace de création. Ce dernier est dédié à tout le monde, mais on s’est essentiellement focalisé sur des artistes étrangers, car ce sont eux qui ont le plus souvent des difficultés à trouver des ateliers à Paris ou à bénéficier des aides existantes pour la création. C’était d’ailleurs notre cas au début, c’est pour cela que nous avons souhaité partager cet espace. Ainsi l’association a accueillie dans un premier temps environ 45 artistes en permanence au sein des 21 ateliers situés Rue Saint Charles, après, nous nous sommes diversifié en proposant d’autres activités mais la principale reste encore la résidence d’artistes.

Équipe de Jour et Nuit Culture lors de la visite de Murakami

Équipe de Jour et Nuit Culture lors de la visite de Murakami

HL : Qu’elles sont les grandes étapes de la création de l’association ?

ROV : Nous avons commencé par prendre possession d’un lieu en 2010, puis nous avons fait les démarches juridiques afin de justifier nos activités. Nous avons ensuite entrepris des travaux dans ces locaux situés au 61 rue saint Charles afin de recevoir des artistes et de créer des ateliers. Puis, pour maintenir en place ces structures, nous avons cherché de quelle manière avoir des ressources. On a alors mis en place une cotisation de la part des artistes résidents puis, dans un second temps nous nous sommes mis à proposer des espaces à d’autres artistes dans le domaine des arts vivants, mais également des espaces pour des cours de yoga ou de danse par exemple.

Composition N°500, 200x400 cm, feuille d'or et acrylique, Paris 2015

Composition N°500, 200×400 cm, feuille d’or et acrylique, Paris 2015

HL : Quel a été le rôle de la mairie de Paris dans la mise en place de ce projet d’association ?

ROV : A l’initiative de Bertrand Delanoé, la mairie de Paris a mis à disposition des locaux vides pour des collectifs artistiques. Ainsi nous avons été le premier lieu à Paris à bénéficier de ce projet. Nous nous sommes donc engagés à quitter les locaux rue Saint Charles pour nous installer à Saint Michel et la mairie a donné sa confiance au collectif en contribuant à subventionner une partie du loyer.

HL : Pourquoi avoir choisit de faire cette association à Paris ?

ROV : Le système nous a permis de le faire ici. On vient du milieu des squats, on savait comment prendre possession d’un lieu. Apres la difficulté résidait dans la partie législative :  comment faire en sorte que le projet soit adopté ? La partie légale est plus compliquée que de juste prendre possession d’un lieu. Nous souhaitions avoir des espaces corrects pour travailler dans les meilleures conditions, cela nous a donc poussé à négocier un contrat dans le cadre de la loi, et cela était d’avantage réalisable à Paris plutôt qu’ailleurs.

HL : La plupart de vos artistes-résidents sont de nationalités différentes. Pourquoi est-ce si important de représenter différentes cultures au sein d’un même endroit à Paris ?

ROV : Parce que ça reflète Paris ! Et puis c’est un atout. Nous souhaitons jouer un rôle pour ces artistes étrangers, un rôle d’intégration. En même temps ça nous permet de nous intégrer en tant qu’association dans le quartier. C’est pour ça que c’est si important de faire des partenariats locaux qui font entrer en jeux ces différentes nationalités. On a donc décidé de créer un partenariat avec le cinéma –  avec le projet Images Nomades qui diffuse des films d’origines différentes. On ne connaissait rien au cinéma, mais c’était pour l’association une première étape dans la mise en place d’activités hors les murs. Ainsi on a pu prendre conscience de notre capacité à gérer aussi des choses à l’extérieur de l’immeuble, et ce dans la volonté de créer un partenariat de confiance au sein de notre quartier.

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HL : Pouvez vous nous parler des futurs projets de l’association ?

ROV : Nous allons tout d’abord maintenir les portes ouvertes tous les mois. Il faut que ce soit une activité régulière afin de créer une habitude pour les habitants du quartiers, de leur montrer que nous existons. Ensuite, en septembre, on commence avec le projet d’Andonio Nodar : « from portrait to self-portrait’‘, qui consiste à photographier les artistes-vivant d’une ville. Ainsi les artistes parisiens vont défiler dans l’association, il va les photographier, leur donner une copie de la photographie afin que ces artistes puissent travailler sur leur propre portrait. On va donc tenter de monter une exposition avec toutes ces œuvres là. Pour le moment il y a déjà 350 artistes qui ont intégré le projet (dont Julio Le Parc ou Antoni Tapiès), et on espère avoir plus de 1000 artistes d’ici décembre. L’idée est de faire ensuite donation de ces œuvres à la ville afin qu’elles soient exposées dans un lieu correct. On a d’ailleurs déjà fait un accord avec la mairie de Cachan. Puis, on va faire des essais de projections de cour-métrages dans le cadre des Images Nomades afin de rassembler au cours d’une soirée plusieurs réalisateurs qui pourront échanger avec leur publics.

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Rodolfo Oviedo Vega profite ainsi de cet espace pour créer des peintures abstraites empruntes de lyrisme. Originaire de El Salvador, il aime repousser les limites de la matière picturale en intégrant divers matériaux à ses œuvres. Cela lui permet ainsi de matérialiser les souvenirs de ses voyages dans ses toiles.

HL : Dans vos œuvres vous mélangez des influences provenant des différents pays que vous avez parcourus à travers vos voyages, pourquoi est ce si important de mélanger ces cultures ?

ROV : Selon moi, l’Art doit retranscrire un vécu ou bien des phénomènes sociaux, naturels ou autre. Comme j’ai beaucoup voyagé j’ai cherché un moyen d’exprimer ce vécu là. Le sujet du voyage et des migrations me passionne. C’est ça mon sujet : tous les motifs pour lesquels un homme se déplace. Pourquoi moi-même je me déplace ? Cela peut être pour un motif économique, politique, pour enrichir l’âme, comme quand on fait un pèlerinage à la Mecque ou au lieu de naissance du Bouddha. Il y a d’ailleurs toujours eu ce sens du sacré dans mon art. A chaque période j’ai trouvé des moyens d’exprimer cela, en ce moment c’est à travers l’usage de l’or car c’est un élément qui renvoi au sacré dans toutes les cultures.

Composition n°450, 161x130 cm, Paris, 2013

Composition n°450, 161×130 cm, Paris, 2013

HL : Vous utilisez également des matériaux très variés dans vos oeuvres. Pourquoi cette attention accordée au choix des matériaux ?

ROV : Quand on voyage, certes il y a la photographie, mais elle n’est pas un souvenir matériel en soit. Je choisit des choses imprégnées du lieu, ce sont des témoignages matériels de l’endroit en question. Il y a un souvenir dedans, une valeur plus riche, qui a son propre témoignage en lui même. A partir de ce constat là, il me semble évident de pouvoir mélanger ces éléments dans mes œuvres. Le fait de mélanger les matériaux renvoi à mon bagage culturel, à mon vécu. C’est un témoignage et c’est un rappel, car quand tu revois ton travail, cela te rappelle des moments que tu as vécu, et tu te vois toi même. C’est exactement comme dans la vie, quand on relis des notes que l’on a écrites ou des choses que l’on a fait il y a un certain temps et que l’on reviens sur nos pas en se demandant comment on en est arrivé là.

Composition n°509, 35x35cm, acrylique, Paris, 2016

Composition n°509, 35x35cm, acrylique, Paris, 2016

HL : Pouvez vous me parler de votre parcours en tant qu’artiste ?

ROV : Durant mon enfance j’allais à une école jésuite, j’ai donc reçu une éducation très rigide. Puis à 12 ans j’ai intégré unconservatoire d’art où je me suis spécialisé dans le dessin et la gravure. J’ai commencé à peindre en 2005. A 15 ans j’ai commencé à travailler pour un journal, puis à 17 ans j’ai ouvert un bar-galerie à El-Salvador. Le but était de proposer à des étudiants qui n’avaient pas beaucoup de ressources des repas dans un espace artistique. Ainsi, on mangeais au milieu des expositions. C’est à partir de là que je me suis mis véritablement à vivre de mon art. Après, j’ai beaucoup voyagé : en Colombie, au Guatemala, au Mexique. Puis je suis venu en France où j’ai réalisé des expositions dans le sud de la France. Ensuite, je me suis installé à Paris, je vivais dans la rue, et on m’a parlé d’un squat. Je me suis intégré à ce collectif et y ai rencontré Alejandro Saga. Mes deux premières années en France étaient vraiment dures. Mais quand on m’a proposé un billet d’avion pour rentrer à El Salvador, j’ai dit non.

HL : A quel moment avez vous décidé de faire de la peinture abstraite ?

ROV : Alors que je voyageais, je ressentais cette volonté de représenter ce que j’étais entrain de vivre, mais je ne souhaitais pas le faire de manière académique comme on me l’avait appris à l’école. Cela ne suffisait pas à représenter ce que je vivais.  Les indiens font des patchwork avec des éléments de leur passé, j’ai voulu faire de la même façon un patchwork de ce que j’étais entrain de vivre. Puis j’ai appliqué des couleurs et c’est devenu abstrait.

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Prix du Sénat 2016

Aujourd’hui, artiste de renom, Rodolfo Oviedo Vega cumule les casquettes : artiste peintre, directeur de l’association Jour et Nuit Culture mais aussi vice-président de l’association ACA (Association Centro Américaine) pour la culture de l’Amérique Central. Il a reçu le Prix du Sénat Français cette année et expose dans le monde entier.

Site internet : http://www.jouretnuitculture.org
http://www.oviedovega.com/

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Nuit Blanche 2016 /nuit-blanche-2016 /nuit-blanche-2016#respond Fri, 30 Sep 2016 09:55:33 +0000 /?p=1796 Nuit Blanche nous propose cette d’année d’effectuer un parcours initiatique le long de la Seine à travers les créations contemporaines d’une dizaine d’artistes réunis autour de la thématique du franchissement – géographique, humain, artistique et culturel. La 15eme édition de la Nuit Blanche est confiée à Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo, mais […]

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Nuit Blanche nous propose cette d’année d’effectuer un parcours initiatique le long de la Seine à travers les créations contemporaines d’une dizaine d’artistes réunis autour de la thématique du franchissement – géographique, humain, artistique et culturel.

La 15eme édition de la Nuit Blanche est confiée à Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo, mais également commissaire d’exposition indépendant ayant notamment participé à la Monumenta du Grand Palais de 2011 – exposant une œuvre d’Anish Kapoor -, mais également à l’exposition Une brève histoire de l’avenir qui s’est tenu l’an dernier au Musée du Louvre. Il s’inspire du roman vénitien du XVe siècle Le Songe de Poliphile afin d’élaborer une trame imaginaire dans lequel le visiteur sera plongé le temps d’une nuit. Tel Poliphile dans son parcours initiatique, le visiteur sera confronté à différentes épreuves de transformation de soi, mais également à des émotions incarnées dans les oeuvres proposées.

On retrouvera notamment des œuvres réalisées par Anich Kapoor, Erwin Olaf, Christian Rizzo, Nicolas Buffe, et bien d’autres. Le parcours est répartit en plusieurs ères émotionnelles correspondant à des passages du Songe de Poliphile. Les grandes étapes de l’histoire ont d’ailleurs été adaptées par Yannik Haenel dans la nouvelle Le Retour des temps désirables, publiée sous forme de feuilletons sur 20minutes.fr et dans le journal Stylist mais que vous pouvez également retrouver sur le site de la Nuit Blanche (www.nuitblanche.paris).

En reprenant les étapes du conte initiatique italien, les différents artistes vont nous inciter au franchissement. Entre les deux berges de la Seine – axe central de ce parcours -, les différents médiums artistiques, les arts visuels et la littérature, les époques – en mêlant à la fois l’œuvre médiévale à la création contemporaine, mais aussi à l’histoire générale de Paris à travers son architecture, écrin de la manifestation culturelle.  Vous pourrez ainsi observer une installation contemporaine sur la façade de la Conciergerie, datant du début du XIVe siècle, ou encore, une projection d’Erwin Olaf sur la façade de l’Hôtel de Ville.

N’hésitez pas à préparer votre parcours sur le site de Nuit Blanche et sur leur compte Instagram @Nuitblanche2016 où ils ont créés de manière ingénieuse et graphique une carte pour vous y retrouver dans toutes ces oeuvres ! Et pour ce qui n’auraient pas le temps, rassurez vous, des médiateurs seront présent pour vous renseigner au devant des oeuvres !

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Eugène Boudin, l’atelier de la lumière /eugene-boudin-latelier-de-la-lumiere /eugene-boudin-latelier-de-la-lumiere#respond Thu, 30 Jun 2016 13:00:41 +0000 /?p=1480 Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, le MUMA nous propose cet été une exposition sur Eugène Boudin – artiste dont l’oeuvre est profondément attachée à la région normande, à son atmosphère et à ses ciels tout particulièrement. « Ciels. De beaux et grands ciels tout tourmentés de nuages, chiffonnés de couleurs profonds, entrainant. Rien […]

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Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, le MUMA nous propose cet été une exposition sur Eugène Boudin – artiste dont l’oeuvre est profondément attachée à la région normande, à son atmosphère et à ses ciels tout particulièrement.

« Ciels. De beaux et grands ciels tout tourmentés de nuages, chiffonnés de couleurs profonds, entrainant. Rien dessous s’il n’y a rien. » – Eugène Boudin.

Eugène Boudin entretient un lien profond avec la région et tout particulièrement avec le Havre, ville pour laquelle il a réalisé des copies de chefs-d’oeuvre au début de sa carrière, lieu qu’il a représenté tout au long de sa vie. Ainsi, dès l’entrée de l’exposition nous est présenté Le coup de vent devant Frascati, vision qui est mise en parallèle avec la vue de cette même baie que l’on aperçoit derrière les parois vitrées du bâtiment du MUMA. Ainsi le ton est donné, le lien semble évident, comme si le temps s’était arrêté, comme si rien n’avait changé depuis. Nous avons alors le même point de vue que celui d’Eugène Boudin au moment de créer son tableau puisque suite aux ravages de la guerre, le grand hôtel La Frascati a laissé place à l’actuel Musée Malraux. Cela permet ainsi de montrer d’entrée de jeu le lien entre la Normandie et cet artiste généralement considéré comme le précurseur de l’impressionnisme.

Eugène Boudin, Coup de vent devant Frascati, Le Havre, 1896, huile sur toile, 55,5 x 91 cm. Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Petit Palais/Roger Viollet

Grâce au fond d’atelier d’Eugene Boudin, l’exposition permet de revenir sur sa manière de créer, son évolution en tant qu’artiste, mais aussi sur une partie de son œuvre plus intime qui n’était pas dédiée au marché.  Par la mise en parallèle de ses œuvres expérimentales avec ses chefs-d’œuvre, le MUMA nous invite à comprendre la démarche d’Eugène Boudin ainsi qu’à redécouvrir son œuvre, bien plus subversive qu’elle n’y parait.

Débutant sur son ascension en tant qu’artiste, l’exposition présente ses deux parrains, Thomas Couture et Troyon, qui l’ont recommandé afin qu’il obtienne une bourse pour se rendre à Paris. Vous pourrez ensuite observer les premières copies qu’Eugène Boudin a réalisé pour le musée du Havre depuis la capitale, ainsi que ses premières œuvres autonomes, et ce toujours dans une volonté de souligner son caractère d’autodidacte, ainsi que les liens que celui-ci a toujours entretenu avec la région normande.

Eugène Boudin, Nature morte aux pivoines et seringa, 1856-1862, huile sur toile marouflée sur carton, 38,2 x 54 cm. Collection Olivier Senn. Donation Hélène Senn-Foulds, 2004. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Eugène Boudin, Nature morte aux pivoines et seringa, 1856-1862, huile sur toile marouflée sur carton, 38,2 x 54 cm. Collection Olivier Senn. Donation Hélène Senn-Foulds, 2004. Le Havre, musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Eugène Boudin, Étude de ciel, 1855-1862, pastel sur papier gris, 14 x 20,5 cm. Collection particulière © Photo Philip Bernard

Eugène Boudin, Étude de ciel, 1855-1862, pastel sur papier gris, 14 x 20,5 cm. Collection particulière © Photo Philip Bernard

La visite se poursuit de manière thématique, en revenant sur les grands thèmes qui ont parcourus l’intégralité de son œuvre. Contrairement à ses successeurs impressionnistes, Eugène Boudin n’a pas réalisé de séries, mais certains de ses sujets ont été représentés à de multiples reprises. C’est notamment le cas des ciels, des scènes de plages ou bien des marines. Mais peu importe le sujet, on constate chez l’artiste une volonté constante de retranscrire l’atmosphère d’un moment et d’un lieu particulier à travers son travail sur la lumière. Baudelaire caractérise ainsi en 1859 les œuvres d’Eugène Boudin de « beautés météorologiques ». Les plages normandes deviennent alors le sujet propice à cette volonté de retranscrire « une impression vrai », une atmosphère caractéristique de la Normandie avec cette nouvelle bourgeoisie qui se donne en spectacle dans un paysage aménagé, signe de sa modernité.

Eugène Boudin, L’Embarcadère et la jetée de Trouville, 1863, huile sur bois, 34,8 x 58 cm. Washington (États-Unis), National Gallery of Art, Collection of Mr and Mrs Paul Mellon © National Gallery of Art, Washington

« Parfois en me promenant mélancolique, je regarde cette lumière qui inonde la terre, qui frémit sur l’eau, qui joue sur les vêtements et j’ai des défaillances de voir combien il faut de génie pour saisir tant de difficultés, combien l’esprit de l’homme est borné, de ne pouvoir mettre toutes ces choses ensemble dans sa tête et puis encore je sens que la poésie est là, et comment l’arracher. J’entrevois parfois ce qu’il faudrait exprimer. » – Eugène Boudin, mars 1854.

Mais surtout, cette exposition présente grâce à ses œuvres restées dans le cadre personnel, un artiste qui a su proposer un art relevant d’avantage de l’esquisse que de l’esthétique académique. On découvre alors un artiste qui dès la fin du XIXe siècle a su mettre en valeur le geste, sa perception, mais surtout son « impression ». Terme qu’il emploie d’ailleurs pour parler de son œuvre avant même l’attribution de l’expression au mouvement par Louis Leroy en 1874.

Eugène Boudin, Lavandières, 1881-1889, huile sur bois, 17,3 x 31,2 cm. Le Havre, Musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Eugène Boudin, Lavandières, 1881-1889, huile sur bois, 17,3 x 31,2 cm. Le Havre, Musée d’art moderne André Malraux © MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn

Ainsi le MUMA nous présente Eugène Boudin dans toute sa dualité, en mettant en relation les œuvres qu’il avait réalisé pour le marché avec celles issues de son fond d’atelier. Le visiteur est alors plongé au cœur du processus de création de l’artiste, et redécouvre ainsi l’oeuvre de celui qui fut le maître de Monet.


Musée d’art Moderne André Malraux
2, boulevard Clemenceau
76600 Le Havre

jusqu’au 26 septembre 2016

Plein tarif: 10€
Entrée gratuite pour les moins de 26 ans et pour tous le premier samedi de chaque mois.

muma-lehavre.fr
normandie-impressionniste.fr

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Tokyo, sexe et mort au coeur du travail de Nobuyoshi Araki /tokyo-sexe-et-mort-au-coeur-du-travail-de-nobuyoshi-araki /tokyo-sexe-et-mort-au-coeur-du-travail-de-nobuyoshi-araki#respond Mon, 27 Jun 2016 13:57:15 +0000 /?p=1446 A l’occasion de l’exposition Araki au Musée Guimet, nous avons choisi de revenir sur quelques caractéristiques de cet artiste-photographe dont l’oeuvre oscille entre tradition japonaise et expérience personnelle. Tokyo Nobuyoshi Araki est un artiste originaire de Tokyo, ville qu’il a tenté de capter et de retranscrire à travers ses photographies. Depuis les années 1970, l’ensemble […]

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A l’occasion de l’exposition Araki au Musée Guimet, nous avons choisi de revenir sur quelques caractéristiques de cet artiste-photographe dont l’oeuvre oscille entre tradition japonaise et expérience personnelle.

Tokyo

Nobuyoshi Araki est un artiste originaire de Tokyo, ville qu’il a tenté de capter et de retranscrire à travers ses photographies. Depuis les années 1970, l’ensemble de son travail renvoi à cette ville, à ses traditions et à son atmosphère. Il a fait de Tokyo le thème central de son œuvre avec le sexe et la mort.

Nu Tokyo, 1989/2005, épreuve gélatino-argentique, 58,3 x 46,6 cm, Nobuyoshi Araki/Photo : Thierry Ollivier/Courtesy Taka Ishii Gallery

Nu Tokyo, 1989/2005, épreuve gélatino-argentique, 58,3 x 46,6 cm, Nobuyoshi Araki/Photo : Thierry Ollivier/Courtesy Taka Ishii Gallery

Une œuvre personnelle

Voyage Sentimental, 1971, épreuve gélatino-argentique, 35,4 x 43,2 cm, Collection Maison Européenne de la Photographie, Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery

Voyage Sentimental, 1971, épreuve gélatino-argentique, 35,4 x 43,2 cm, Collection Maison Européenne de la Photographie, Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery

De part leurs sujets licencieux, les œuvres d’Araki peuvent nous procurer le sentiment d’être un voyeur face à la vie privée de l’artiste. Dans l’une de ses premières série, le voyage sentimental, Araki partage le reportage sur son mariage avec Aoki Yoko ainsi que sa nuit de noces.

 

 

 

Les Femmes encordées

A cette série d’oeuvres mêlant la vie privée de l’artiste à la fiction, va s’en suivre de nombreuses œuvres polémiques. Le travail d’Araki a été à de nombreuses reprises condamné pour son obscénité. Il n’hésite pas à exposer la vision des poils pubiens, ou bien des organes génitaux. C’est notamment le cas dans ses photographies de femmes nues encordées qui ne sont pas sans nous rappeler l’art du bondage japonais du XVe siècle. Cette technique lui permet ainsi de suspendre le geste érotique. Malgré leur sujet, ces photographies sont d’une poésie surprenante : à la violence du cordage se superpose un visage féminin serein et détendu. Araki s’inscrit donc comme l’un des artistes qui ont permis de faire évoluer le cadre législatif japonais face aux productions artistiques.

La photographie comme document du passé

A travers ses différentes séries, Araki propose une véritable remise en cause de la photographie comme médium documentaire. Alors que ses images de fleurs témoignent d’un instant éphémère suspendu par l’appareil photographique, l’oeuvre constituant ainsi un document de ce moment passé, Araki préfère dans d’autres séries semer le trouble de la temporalité et du caractère documentaire de l’image photographique.

« La photographie est une parodie du monde. C’est une parodie du Je » témoigne Araki qui aime jouer sur les illusions en mêlant des photographies de sa vie personnelle à des images relavant de l’auto-fiction.

Un attachement à l’art traditionnel japonais

Imparfait - Futur, 1979-2011/2012, épreuve gélatino-argentique, 27 x 40,6 cm, courtesy Nobuyoshi Araki/Taka Ishii Gallery

Imparfait – Futur, 1979-2011/2012, épreuve gélatino-argentique, 27 x 40,6 cm, courtesy Nobuyoshi Araki/Taka Ishii Gallery

Malgré un engagement personnel dans son œuvre, Araki reste fortement attaché à la tradition japonaise. Il s’inscrit dans une continuité artistique que ce soit dans la reprise de sujets, de l’esthétique et de supports. Ses photographies érotiques ne sont pas sans nous rappeler les shunga (gravures japonaises érotiques dans le style ukiyo-e). Ses séries sont régulièrement déployées à l’horizontal rappelant les emaki (livres japonais se dépliant sur leur ensemble). De même, dans sa série Tokyo Tombeau, les photographies sont présentées en longueur, elles se juxtaposent comme une peinture japonaise sur rouleau.

L’oeuvre d’Araki tente ainsi de documenter ce qui est constitutif de la culture japonaise, tel Robert Frank avec la civilisation américaine des années 1960 avec son ouvrage The Americans. Araki mêle dans un travail très personnel, les traditions d’une civilisation, son esthétique, son état d’esprit, afin de dresser un portrait du Japon moderne, un pays entre les traditions extreme-orientales et la modernité occidentale apportée après la réouverture du pays sur le reste du monde en 1868.


Exposition au Musée Guimet jusqu’au 5 septembre 2016

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