Archives – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Mon, 22 Jul 2019 13:05:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.10 /heylisten.fr/wp-content/uploads/2018/09/cropped-logo-et-texte-hey-listen-2.png?fit=32,32 Archives – Hey Listen 32 32 94317584 César, la rétrospective /cesar-la-retrospective /cesar-la-retrospective#respond Wed, 14 Mar 2018 21:51:14 +0000 /?p=2881 Le Centre Pompidou invite à (re)découvrir l’œuvre de César à travers une rétrospective consacrée au sculpteur, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. C’est sous le commissariat de Bernard Blistène, Directeur du Musée national d’art moderne de Paris, que s’est ouverte cette exposition, en décembre dernier. César Baldaccini, connu sous le nom de César, […]

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Le Centre Pompidou invite à (re)découvrir l’œuvre de César à travers une rétrospective consacrée au sculpteur, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. C’est sous le commissariat de Bernard Blistène, Directeur du Musée national d’art moderne de Paris, que s’est ouverte cette exposition, en décembre dernier.

César Baldaccini, connu sous le nom de César, est un sculpteur français. Originaire de Marseille, il a étudié à l’École des Beaux-arts de Marseille en 1935, avant de poursuivre son parcours artistique aux Beaux-arts de Paris. Il y rencontre des acteurs majeurs de la scène artistique du 20e siècle, notamment des sculpteurs tels que Pablo Picasso, Germaine Richier ou Alberto Giacometti. Cette exposition offre une appréhension privilégiée de l’œuvre menée par César pendant près d’une cinquantaine d’années. Les volumes des sculptures de ses diverses séries se découvrent dans une déambulation libre au sein de l’espace dégagé d’une seule et même pièce.

Atelier de la rue Lhomond 1967 Photo © Michel Delluc

L’exposition dépeint combien César était un artiste proche des matériaux, dont le travail peut s’assimiler, dans une certaine mesure, à celui d’un artisan. Le sculpteur disait que, jeune, il aurait aimé travailler des matériaux dits « nobles », tels que le bronze ou le marbre, mais que par manque de moyens il s’est tourné vers des matériaux de récupération, tels que les rebuts d’usines alentours. Le métal, bien que d’abord utilisé par simple nécessité, finit par devenir une évidence pour César, qui fait de ce matériau l’élément principal de son travail, à force de se laisser guider par ce dernier dont il ne cesse d’expérimenter les possibilités et de tester les limites.

Les séries d’œuvres Compressions, Empreintes et Expansions composent le noyau du travail « brut » de César. Tirées d’expérimentations sur la matière, elles sont le témoin de l’importance de la manipulation et de l’interaction avec le matériau pour César, qui considérait le travail manuel de l’artiste comme une étape indispensable à toute création. Si cette conception de la création artistique s’apparente à une vision classique de l’art, la mise en œuvre par César se faisait néanmoins l’écho du progrès technique, qu’il embrasse franchement. Par exemple, une découverte majeure pour César fut celle d’une presse américaine géante, trouvée au hasard chez un ferrailleur à Gennevilliers. Il est immédiatement fasciné par sa taille, puisqu’elle permet de transformer une voiture entière en un bloc de ferraille compressé. C’est justement grâce à cette machine qu’il réalise les fameuses Compressions, qui ont la part belle dans l’exposition. Réalisées à partir de 1959 et jusqu’en 1970, les créations de cette série marquent en effet un tournant majeur dans sa carrière. Ce geste radical bouleverse la sculpture moderne et inaugure un terrain créatif que le sculpteur ne cessera d’explorer.

A l’inverse des Compressions, les Expansions consistent en un écoulement et un gonflement de matière, dont le volume augmente pendant la conception. C’est la découverte de la mousse de polyuréthane par l’artiste qui initie ces œuvres, car César se plait à tester les différentes possibilités de ce mélange de résine, à travers diverses manipulations qui laissent néanmoins libre court à la matière. Le processus était parfois réalisé en public lors de happenings, de 1967 à 1969.

Le travail de la fonderie, plus traditionnel, est essentiel pour César, qui porte une relation particulière aux métaux et à ce qu’il expérimente avec leurs différentes déclinaisons. L’artiste s’intéressait par exemple au bronze tout autant qu’à la fonte de fer, notamment pour réaliser plusieurs versions des Expansions, à partir de moulages des originaux. Il est aussi le premier artisan à utiliser la soudure à l’arc, utilisée par exemple pour réaliser les sculptures animales de son « bestiaire ».

César Chauve-souris 1954 Fer forgé 144 x 215 x 12 cm MNAM / Centre Pompidou, Paris © SBJ / Adagp, Paris 2017 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI Service de la documentation photographique du MNAM / Dist. RMN-GP

Si le matériau et toutes les possibilités qu’il recouvre fascinait César, le pendant intellectuel de son travail l’intéressait tout autant. Le

César Fanny Fanny 1990 Bronze soudé 200 × 120 × 260 cm Collection particulière, Courtesy Fondation César, Bruxelles © SBJ / Adagp, Paris 2017 Photo © DR

travail physique était, pour lui, indissociable du travail mental. Il disait éprouver la nécessité de toucher pour pouvoir penser, et plus spécialement, pour imaginer. Considérant l’art comme une sorte de jeu, il prenait plaisir à penser ses créations tout comme à appréhender la matière, avec beaucoup de dérision.

« Lorsque je fais un Fer, je suis sculpteur et lorsque je fais une Compression, je suis artiste. », disait César (en référence à deux de ses séries), qui portait effectivement un regard lucide, non seulement sur sa création, mais aussi sur son inscription dans l’histoire de l’art. Ainsi, bien que fervent pratiquant du geste spontané, il n’en gardait pas moins un œil ouvert sur une démarche plus large, ancrée dans le paysage artistique de son temps. Il était notamment pleinement engagé dans le mouvement artistique du Nouveau Réalisme, qui émerge en parallèle du mouvement Pop Art aux Etats-Unis.  Prônant de « nouvelles approches perceptives du réel », le Nouveau Réalisme – entre abstraction et figuration – s’intéressait beaucoup aux objets du quotidien de son époque, tout comme le faisait César, par exemple avec les carrosseries de véhicules qui passaient dans sa presse.

« En changeant d’échelle, l’objet change de qualité »

La démarche créatrice de César se porte aussi sur des jeux d’échelle, notamment grâce à l’utilisation d’un outil traditionnel de sculpture : le pantographe.  César effectue d’importants agrandissements par le biais de cet instrument en bois dont les tiges articulées permettent de reproduire un dessin en l’agrandissant ou bien en le réduisant, sans en modifier les proportions initiales. Il s’est servi de ce procédé pour réaliser, entre autres, ses Empreintes humaines. César reproduit par exemple son propre pouce ainsi que le sein d’une danseuse du Crazy Horse, autours desquels on se déplace dans l’espace d’exposition, ainsi confrontés à ces fragments de corps humains.

César Sein 1967 Résine de polyuréthane laquée 82 × 266 × 193 cm Musée d’art de Toulon Photo © Lothaire Hucki © villa Noailles, 2016

Au travers des créations de ses séries des Expansions, Empreintes et Compressions – entre autres – la pratique artistique de César constitue donc, tout en même temps qu’un travail manuel, une véritable démarche conceptuelle qui mérite d’y jeter un œil !

 

Légende photo de couverture : Photomontage anticipant l’installation du Pouce de 6m devant le Centre Pompidou pour la rétrospective César / Architectes : Renzo Piano et Richard Rogers, 1977 / Pouce © SBJ / Adagp, Paris 2017 / Courtesy Luxembourg & Dayan, Photo © Daniel Gonzalez / Bâtiment © Studio Piano & Rogers, Photo © Centre Pompidou / Georges Meguerditchia


Jusqu’au 26 mars au Centre Pompidou, à Paris

Lundi-Dimanche :  11h – 21h
–  sauf jeudi : 11h-23h  
et fermé le mardi –

 

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La Folie en tête – Aux racines de l’Art Brut à la Maison de Victor Hugo /la-folie-en-tete /la-folie-en-tete#respond Wed, 07 Feb 2018 23:50:34 +0000 /?p=2838 Après un premier volet consacré à la naissance de l’art spirite en 2012 avec Entrée des mediums. Spiritisme et Art de Hugo à Breton, le commissaire Gérard Audinet poursuit, avec Barbara Safarova, son exploration de « territoires situés en périphéries du champ artistique » avec La Folie en tête. Aux racines de l’Art Brut. Près de 200 œuvres […]

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Après un premier volet consacré à la naissance de l’art spirite en 2012 avec Entrée des mediums. Spiritisme et Art de Hugo à Breton, le commissaire Gérard Audinet poursuit, avec Barbara Safarova, son exploration de « territoires situés en périphéries du champ artistique » avec La Folie en tête. Aux racines de l’Art Brut. Près de 200 œuvres ont ainsi été rassemblées à la Maison de Victor Hugo, parmi les plus anciennes et encore très peu vues en France.

Adèle Hugo fille, 1862. Photographie d’Edmond Bacot (1814-1875). Paris, Maison de Victor Hugo ©Edmond Bacot / Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet

L’exposition prend comme point de départ un aspect très intime de la vie de Victor Hugo : son lien douloureux avec la folie. Rarement voire jamais évoquée dans ses œuvres, celle-ci a pourtant frappé plusieurs membres de sa famille, puisque son frère Eugène ainsi que sa dernière fille, Adèle, ont tout deux été internés.

Le cas de la famille Hugo est loin d’être isolé et c’est au cours du siècle où aura vécu l’écrivain, que le regard porté sur la folie va peu à peu considérablement évoluer. Le XIXe siècle et le début du XXe sont en effet marqués par l’attention nouvelle des médecins aliénistes pour les créations de leur malade. Ce qui était alors encore parfois jugée comme une curieuse lubie se développe à peu près au même moment que la psychanalyse et qu’une prise de conscience de l’urgence d’améliorer les conditions de soin et de vie, souvent inhumaines, des personnes internées. Une pratique thérapeutique des arts se développe alors. (Si le sujet vous intéresse, Gaëlle a d’ailleurs consacré une série d’articles intitulée « L’art comme thérapie », dont je vous recommande chaudement la lecture !)

August Klett (1866-1928), «Blatt III.: Die Hahnenrepublik in der Sonne hielt einen kostümfreien Hausball», crayon, aquarelle sur papier à dessin, 1923, ©Prinzhorn Collection, University Hospital, Heidelberg

Peu à peu, les médecins accumulent de véritables collections, certains pour des raisons scientifiques, d’autres par plaisir personnel. L’exposition La Folie en tête est organisée de façon chronologique et présente quatre grandes collections européennes fondamentales, celles de pionniers de cet intérêt, alors considéré comme marginal, pour « l’art des fous » : celle du Docteur Browne, celle du Docteur Auguste Marie conservée à la Collection de l’Art Brut de Lausanne, celle de Walter Morgenthaler, ainsi que la collection Prinzhorn à Heidelberg.

La scénographie est donc organisée en fonction de ces quatre sections qui communiquent entre elles, car les cloisons ne sont jamais fermées. Ce choix d’aération de la muséographie est assez agréable compte-tenu de la densité plastique de certaines œuvres – fascinantes – très chargées en détails et bien sûr du sujet de l’exposition qui n’est pas anodin : la folie demeure à notre époque assez méconnue, voire mystérieuse, et peut être attirante autant qu’impressionnante. Pour autant, le musée a tenu à ne pas céder à une « mise en spectacle des troubles mentaux » et entend ne montrer, respectueusement, que les œuvres des malades afin de leur « rendre hommage en tant qu’artistes, comme à leurs thérapeutes ».

Broderie anonyme, Collection ABCD (art brut connaissance & diffusion) © Collection ABCD

Karl Schneeberge, « Sozialist », carton, papier, journaux, fil de fer, 1922, N° inv. 230 © Psychiatrie-Museum, Berne

La diversité des médiums employés par ces créateurs est frappante : beaucoup de dessin et de peinture, mais aussi de la broderie, du crochet, ou encore de la sculpture effectuée avec des matériaux de récupération… Une grande variété d’objets peut être employée pour satisfaire la pulsion artistique de l’individu, celle-là même qui a passionné Jean Dubuffet, « l’inventeur » de l’art brut au XXe siècle.

Le Voyageur français, sans titre,entre 1902 et 1905, peinture à l’eau sur papier à dessin, © Collection de l’Art Brut, Lausanne/photo Claude Bornand

En quittant l’exposition, il est toutefois difficile de ne pas penser que le lien établi entre ces productions et la famille de Victor Hugo peut paraître un peu léger. Il semble quelque peu servir de prétexte pour établir cette exposition en ce lieu. Les rapports entre la littérature et la folie sont tout juste évoqués avec les travaux de Charles Nodier, et peuvent être explorés sur une borne multimédia, mais le reste de l’exposition est ensuite déconnectée de la première pièce introductive.

Vous l’aurez compris, cette exposition n’en demeure pas moins extrêmement intéressante, d’autant plus qu’elle abrite de véritables trésors méconnus aux côtés de « stars » de l’art brut tels qu’Adolph Wölfli (les compositions divisées en deux univers abstraits et figuratifs de l’énigmatique Voyageur français, révélé par le Docteur Marie, ont été pour moi de merveilleuses découvertes !). D’autre part, le parti pris de lier le thème d’un musée assez touristique avec un sujet beaucoup moins séducteur, a priori, peut être générateur de connexions tout à fait enrichissantes. Le reste de la maison de Victor Hugo est en effet accessible gratuitement, et la visite du lieu de vie d’un homme établi et reconnu comme un véritable génie peut faire apparaître de nouveaux questionnements, à l’aune de sa mise en rapport avec un art qui encore aujourd’hui n’est pas toujours considéré comme tel. Le visiteur est forcé de constater la multiplicité des formes d’art, tantôt virtuoses et cultivées, tantôt littéralement plus « brutes », mais qui répondent toutes à une nécessité de création qui a, à un moment donné, traversé les êtres qui les ont produites.

 


Maison de Victor Hugo

6 place des Vosges 75004 Paris

Jusqu’au 18 mars 2018

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Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne. /bourdelle-lantique-passion-moderne /bourdelle-lantique-passion-moderne#respond Sat, 23 Dec 2017 08:00:44 +0000 /?p=2796 Attention : événement rare ! L’exposition « Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne » réunit huit chefs-d’œuvre de l’artiste, et quelques 150 pièces majeures de ses contemporains. Une occasion unique de (re)découvrir un sculpteur hors norme et résolument moderne. Les « mythes » sont partout ! Que nous en ayons conscience ou non, la mythologie gréco-romaine fait partie de notre quotidien : que […]

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Attention : événement rare ! L’exposition « Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne » réunit huit chefs-d’œuvre de l’artiste, et quelques 150 pièces majeures de ses contemporains. Une occasion unique de (re)découvrir un sculpteur hors norme et résolument moderne.

Les « mythes » sont partout ! Que nous en ayons conscience ou non, la mythologie gréco-romaine fait partie de notre quotidien : que nous nous perdions  dans un « dédale » de rues ou souhaitions plus chichement être riches comme « Crésus », nous ignorons souvent vivre les « échos » de quelques récits lointains et millénaires…

Des récits, nés pour la plupart autour de la Méditerranée ancienne et qui se sont transmis de génération en génération : chez les Grecs d’abord, chez les Romains ensuite, chez nous enfin ! Car oui, notre langue française n’est pas seule être riche de ces influences anciennes. Mais notre littérature, notre peinture, encore notre théâtre et notre cinéma, bref, notre culture dans son ensemble d’être l’héritière privilégiée de ce monde particulier.  À cet égard, l’exposition « Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne » apparaît une occasion rare d’éveiller notre mémoire. Sculpteur d’exception, Antoine Bourdelle (Montauban, 1861- Le Vésinet, 1929) revisite l’Antiquité pour la mieux découvrir et poser les bases d’une plasticité nouvelle.

Disons-le : le processus n’est pas nouveau. Souvent connues par l’intermédiaire de leurs copies et/ou variantes romaines, les sculptures grecques antiques ont maintes fois servi de références aux apprentis du monde occidental. Mais voilà, l’élève de Rodin est visionnaire : ouvrant la staticité de la statuaire antique, il choisit de l’incarner pleinement. Un mouvement comme une pulsion inévitable…  Ou comment d’un exercice académique fondamentale naît la nécessité de l’ailleurs et du personnel. Le retour vers le futur est saisissant : plus qu’une représentation, une narration nouvelle.

Divisée en neuf sections, l’exposition s’articule autour de huit chefs-d’œuvre du Montalbanais de naissance : Pallas Athénée, Apollon au combat, Héraklès Archer, Le Fruit, Pénélope attendant Ulysse, Centaure mourant… Assurément, parmi les travaux majeurs du maître ! Que nous les découvrions pour la première fois ou les redécouvrions, un plaisir certain et communicatif : comment, saisis par la puissance du jeune Héraklès, n’être pas transportés, revivant avec lui ses douze travaux légendaires ? Ou encore, stupéfaits de la grandeur de la sage Pénélope, ne pas vivre à ses côtés le voyage formidable du malheureux Ulysse ?

Accompagnant chacune de ces pièces d’exception, plusieurs études et autres de leurs versions. Une plongée abyssale dans le processus créatif de l’artiste : travailleur au long cours, le sculpteur est un acharné. En recherche perpétuelle, il ne saurait proposer de version définitive d’aucune œuvre. À l’instar des mythes dont il se fait l’écho, une idée de la création comme un miroir éphémère : les sentiments passent, le monde, lui, demeure.

Et comme un bonheur n’arrive jamais seul : l’exposition va plus loin qui nous offre également à voir, au fur et à mesure de notre avancée, près de 150 pièces d’artistes contemporains de Bourdelle et synonymes de modernité : Cézanne, Matisse, Picasso, Zadkine, etc., tous ont répondu à l’appel qui ont également puisé en quelque passé fantastique ! Un appel comme une évidence : celle d’une époque résolument vivante – moderne ! – et en mouvement. Une leçon aussi : ou comment à travers la répétition et les chemins parcourus, nous nous dépassons et trouvons nous-mêmes.

Paul Cézanne (1839-1906),
Les trois baigneuses, vers 1879-1882,
55 x 52 cm.
Musée des Beaux-Arts
de la Ville de Paris, Petit Palais.
Photo © Petit Palais / Roger-Viollet.

Photo de couverture : Antoine Bourdelle (1861-1929), « Héraklès » – Etude – sculpture en position oblique, Photographie anonyme. Paris, musée Bourdelle. Photo © Musée Bourdelle / Roger-Viollet.


Bourdelle et l’Antique. Une passion moderne

Du 4 octobre 2017 au 4 février 2018 au Musée Bourdelle

Affiche de l’exposition « Bourdelle et l’Antique »

10h-18h, du mardi au dimanche ; Fermeture le lundi et certains jours fériés.

L’exposition est accessible aux personnes à mobilité réduite.

Tarifs : 8€ tarif plein ; 6€ tarif réduit.

Gratuit pour les moins de 18 ans.

L’accès aux collections permanentes est gratuit.

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Malik Sidibé, Mali Twist à la Fondation Cartier /malik-sidibe-mali-twist /malik-sidibe-mali-twist#respond Mon, 18 Dec 2017 23:41:44 +0000 /?p=2786 La Fondation Cartier pour l’art contemporain expose pour la deuxième fois le travail de Malik Sidibé dans Mali Twist. Menée par André Magnin et Brigitte Ollier, cette rétrospective rassemble un riche ensemble de photographies retraçant l’œuvre du célèbre photographe malien, décédé en 2016 à Bamako, où il a mené son travail jusqu’à la fin de […]

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La Fondation Cartier pour l’art contemporain expose pour la deuxième fois le travail de Malik Sidibé dans Mali Twist. Menée par André Magnin et Brigitte Ollier, cette rétrospective rassemble un riche ensemble de photographies retraçant l’œuvre du célèbre photographe malien, décédé en 2016 à Bamako, où il a mené son travail jusqu’à la fin de sa vie.

Parmi ces lumineuses photographies en noir et blanc, certaines viennent d’être tirées spécialement pour l’exposition, d’après des négatifs du photographe datant des années 1960-1970. D’autres sont des tirages d’époque, dont certains sont exposés sur leur support d’origine : de simples feuillets cartonnés colorés sur lesquels Malik Sidibé,  au lendemain d’une soirée, présentait aux intéressés les photographies prises la veille à peine, après avoir passé une partie de la nuit à les développer. Il côtoyait assidument ces« surprises-parties », où tous se retrouvaient pour danser, et porte un regard complice sur ses modèles avec lesquels il partage notamment une passion pour la musique de la période yéyé, mise à l’honneur dans l’exposition.

Malick Sidibé
Regardez-moi !, 1962
Tirage gélatino-argentique
99,5 x 100,5 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
© Malick Sidibé

La musique constitue effectivement une composante forte de Malik Sidibé, Mali Twist, dont le titre est lui-même une référence directe à la chanson éponyme de Boubacar Traoré, chanteur, guitariste et compositeur de blues, malien lui aussi. On peut ainsi entendre ce morceau en arpentant l’espace d’exposition, ainsi que beaucoup d’autres recouvrant divers styles de la scène musicale africaine comme américaine, des années 1960 à l’orée des années 2000.

Malick Sidibé
Pique-nique à la Chaussée, 1972
Tirage gélatino-argentique
60,5 x 50,5 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
© Malick Sidibé

Les jeunes maliens capturés par Sidibé vibrent d’une énergie sincère qui rend ses photographies étonnamment vivantes. Ils posent, seuls ou en groupe, dans des portraits où ils exhibent des tenues emblématiques de la mode des années 1960, et affichent leur amour de la pop et du rock’n’roll en invitant parfois leurs vinyles favoris sur la photo. A cette image, la photographie de Malik Sidibé capture à la fois des instants avec une spontanéité saisissante, mais fait également la part belle à la photographie de la mise en scène, notamment dans l’enceinte de son studio. Il disait apprécier le travail de composition dans ce type de prise de vue : « En studio, j’aimais le travail de composition. Le rapport du photographe avec le sujet s’établit avec le toucher. Il fallait arranger la personne, trouver le bon profil, donner une lumière sur le visage pour le modeler, trouver la lumière qui embellit le corps. » Le photographe n’hésitait pas non plus à jouer avec ses modèles lors de ces séances de pose, en imaginant par exemple les attitudes et le maquillage qui conviendrait le mieux à chacun. Il ouvre son propre studio en 1962, à Bamako, et ne l’a jamais quitté depuis.  Là, il prendra beaucoup de portraits, notamment dans les années 1970,  se consacrant désormais plus à cette pratique qu’à celle du reportage, pratiqué principalement au début de sa carrière.

Malick Sidibé
Un jeune gentleman, 1978
Tirage gélatino-argentique
40,5 x 30,5 cm
Courtesy Galerie MAGNIN-A, Paris
© Malick Sidibé

Malick Sidibé Mon chapeau et pattes d’éléphant, 1974 Tirage gélatino-argentique 60,5 x 50,5 cm Courtesy CAAC – The Pigozzi Collection, Genève © Malick Sidibé

 

 

 

L’apparente simplicité de la démarche de Sidibé s’érode au fur et à mesure de l’exposition, grâce à des photographies qui livrent non seulement le témoignage d’une époque, qui voit la récente indépendance du Mali, mais révèlent surtout les visages de ceux qui l’ont traversée. Malik Sidibé nous dit quelque chose d’eux, et de la photographie en général, à travers une vision rafraichissante et profondément humaine.

 

Photo de couverture : Malick Sidibé, Nuit de Noël, 1963, Tirage gélatino-argentique, 100,5 x 100 cm, Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris © Malick Sidibé


Malick Sidibé, Mali Twist – 20 octobre 2017 / 25 février 2018

Fondation Cartier pour l’art contemporain

261 Boulevard Raspail, 75014 Paris

Du mardi au dimanche (11 :00 – 20 :00)

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Clément Cogitore au BAL /clement-cogitore-au-bal /clement-cogitore-au-bal#respond Sun, 12 Nov 2017 16:05:21 +0000 /?p=2769 Dans l’exposition « Braguino ou la communauté impossible », l’artiste Clément Cogitore brouille les limites entre exposition et installation vidéo, entre documentaire et œuvre d’art, entre rêve, métaphore et réalité. Une expérience immersive, à vivre au BAL jusqu’au 23 décembre ! Clément Cogitore est un artiste qui fait actuellement beaucoup parler de lui. Principalement connu […]

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Dans l’exposition « Braguino ou la communauté impossible », l’artiste Clément Cogitore brouille les limites entre exposition et installation vidéo, entre documentaire et œuvre d’art, entre rêve, métaphore et réalité. Une expérience immersive, à vivre au BAL jusqu’au 23 décembre !

Clément Cogitore est un artiste qui fait actuellement beaucoup parler de lui. Principalement connu pour son travail de vidéaste, de photographe et de réalisateur, cet ancien pensionnaire de la Villa Médicis a été lauréat de nombreux prix tels que celui du BAL de la Jeune Création en 2015 ou celui de la Fondation d’entreprise Ricard pour l’art contemporain en 2016. Son travail, présent dans de nombreuses collections publiques et privées, fait l’objet d’expositions régulières dans des lieux aussi prestigieux que le Centre Georges Pompidou ou le Palais de Tokyo. A la croisée de plusieurs médiums, son travail est souvent hybride, à l’image du projet de Braguino qui prend la forme d’un film, d’un livre, mais également d’une exposition, actuellement présentée au BAL.

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

Autant vous prévenir tout de suite : cette expérience est déconcertante et bouscule les limites ordinairement établies. Dés le début de l’exposition, le visiteur est plongé dans la pénombre. Il se repère dans l’espace grâce à la lumière émise par de grands écrans qui projettent, en boucle, les morceaux d’un récit filmé : il faut évoluer dans les deux salles, d’écran en écran (numérotés et titrés sur les murs) pour recomposer et découvrir peu à peu le sujet de ce qui nous est raconté. Les différentes scènes dépeignent la vie du micro village de Braguino, constitué des cabanes de deux familles vivant au milieu de la taïga sibérienne, à 700 kilomètres de toute civilisation. Elles ont en commun le même ancêtre qui avait voulu fonder son foyer loin de l’agitation et des conflits de la civilisation. Quelques générations plus tard, une barrière infranchissable sépare les deux groupes, qui refusent de se parler. Les deux familles s’ignorent, se méprisent, et la peur et la tension grandissent au fur et à mesure de la progression dans l’exposition et dans le temps…

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

La scénographie est indéniablement originale et l’immersion est réussie : la pénombre joue parfaitement son rôle de séparateur entre l’espace de l’exposition et celui de la réalité du dehors. Un détail qui a également son importance : les différentes vidéos partagent le même univers sonore. Ainsi, même dans la seconde salle où sont diffusées en même temps un important nombre de vidéos, les bandes son de celles-ci se mêlent agréablement, sans empiéter significativement les unes sur les autres.

L’artiste aime jouer sur l’ambiguïté entre réalité et fiction. Ainsi cette œuvre aux allures d’étude ethnographique d’un cas extrême d’expérience communautaire se veut également poème, « conte cruel » renvoyant métaphoriquement à notre propre société, à notre propre rapport aux autres et à « la part haïe » de nous-même. 

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette confrontation, à la forme comme au fond de l’exposition, ne laisse pas indifférente et pose de nombreuses questions. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce projet ait intéressé le BAL, plate-forme indépendante d’exposition et d’édition fondée en 2010 par Raymond Depardon et Diane Dufour, qui se veut également initiatrice de réflexion autour de l’image contemporaine « sous toutes ses formes ». Son pôle pédagogique, la Fabrique du Regard, travaille avec des élèves issues des enseignements primaire et secondaire et a pour objectif de « former des regardeurs », d’aiguiser l’esprit critique des enfants et des adolescents face à un environnement saturé d’images plus ou moins manipulées. Ceci rejoint les questionnements sous-jacents du travail de Clément Cogitore qui, selon le BAL, « porte en lui un puissant questionnement sur la fabrication des images et la part active de leurs apparitions dans les constructions humaines ». 


Clément Cogitore, Braguino ou la communauté impossible

Du 15 septembre au 23 décembre 2017 au BAL

Mercredi 12H – 22H ; du jeudi au dimanche 12H – 19H ; Fermé le lundi et mardi

Tarifs : 6€ plein tarif ;4€ tarif réduit

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Picasso « 1932 : année érotique » /picasso-1932-annee-erotique /picasso-1932-annee-erotique#respond Sat, 21 Oct 2017 10:09:10 +0000 /?p=2721 L’exposition Picasso « 1932 : année érotique » est dédiée à une année entière de la vie du peintre, au cours de laquelle ses productions, d’une richesse particulière, nous font plonger dans l’univers de leur créateur. Suivant un ordre chronologique, nous découvrons ainsi plus de 100 tableaux, dessins, gravures et sculptures. Déployer l’œuvre de Picasso […]

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L’exposition Picasso « 1932 : année érotique » est dédiée à une année entière de la vie du peintre, au cours de laquelle ses productions, d’une richesse particulière, nous font plonger dans l’univers de leur créateur. Suivant un ordre chronologique, nous découvrons ainsi plus de 100 tableaux, dessins, gravures et sculptures. Déployer l’œuvre de Picasso tout en dévoilant sa personnalité aux yeux du monde, un pari réussit pour le Musée Picasso.

Le Rêve, Pablo Picasso, 1932, Huile sur toile, Collection privée de Steven Cohen. © Succession Picasso 2017

Le rêve s’intègre dans une série de tableaux initiée en janvier 1932, dans laquelle Picasso prend appuie sur la posture de la femme assise dans un fauteuil afin d’exploiter le thème de l’érotisme, qu’il poursuivra, tel un fil conducteur, tout au long de l’année. Si, parmi d’autres, nous retenons Le rêve, c’est tout d’abord parce que l’œuvre accroche le regard grâce à ses couleurs vives qui mettent en lumière la position sensuelle de la femme – qui laisse en réalité bien peu de place à l’ambiguïté ! Ce n’est pas par hasard que le visage du modèle, nommée Marie-Thérèse (qui fut une des maîtresses célèbres de Picasso) est divisé en deux parties : la supérieure, de couleur mauve, représentant un sexe masculin. Élisabeth Cowling écrira, au sujet de cette figure qu’elle « tient beaucoup plus de l’idole post-freudienne que de la représentation de la femme réelle ».
L’érotisme dont Picasso se revendique fait de la figure même de la femme l’incarnation de la sexualité. C’est également dans ce but qu’il crée la Femme au fauteuil rouge, qui adopte sensiblement le même maintien.

Femme au fauteuil rouge, Pablo Picasso, 1932, Paris, Huile sur toile Paris, musée national Picasso-Paris Photo © RMN-Grand Palais (musée national Picasso-Paris)/ Thierry Le Mage © Succession Picasso – Gestion droits d’auteur RMN : 16-524562 © Succession Picasso 2017

En décomposant ainsi le corps de son modèle, Picasso met en place une véritable harmonie entre sexualité et créativité : l’acte sexuel et l’acte créateur, ainsi mélangés dans une création, deviennent proprement interchangeables.
Mais l’année 1932, c’est également celle de la première rétrospective des œuvres de Picasso, organisée au sein de la galerie George petit. Cet événement fastueux servira au peintre afin d’asseoir son succès. On y dénombre, le jour de l’ouverture, plus de 2000 visiteurs, qui viennent admirer non moins de 223 tableaux.
Un nouveau Picasso voit le jour, celui qui se confronte à la presse et qui n’hésite pas à se dévoiler par son truchement. « Rien ne peut être fait sans solitude. Je me suis créé une solitude que personne ne soupçonne », confie-t-il ainsi.


Picasso devant la sculpture La femme au jardin lors de l’exposition du 16 juin au 30 juillet 1932 à la galerie Georges Petit. Anonyme, 1932, Paris, Épreuve argentique, musée national Picasso-Paris © Succession Picasso 2017

Explorant les thèmes les plus variés, Picasso se trouve, en 1932, au sommet de son art. Sa réputation fait un bond en avant tandis que ses créations ne cessent de proliférer. L’exposition du Musée Picasso nous expose l’œuvre d’un artiste dont le rayonnement ne cessera point au fil des années.
Photo de couverture :  Nu couché, Pablo Picasso, 4 Avril 1932, Boisgeloup, Huile sur toile, Paris, musée national Picasso – Paris Photo (C) RMN – Grand Palais (musée national Picasso – Paris) / René – Gabriel Ojéda

Musée Picasso – Paris

Du 10 octobre 2017 au 18 février 2018

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Cadrage sur l’Europe /cadrage-sur-leurope /cadrage-sur-leurope#respond Tue, 17 Oct 2017 10:05:21 +0000 /?p=2705 A l’Atelier Néerlandais, l’ambassade des Pays-Bas et le Nederlands Fotomuseum ont coproduit l’exposition L’Europe autrement ! qui s’y tiendra jusqu’au 17 décembre. Une bonne occasion de regarder l’Europe, tant évoquée et questionnée, à travers l’objectif des photographes… L’exposition propose un regard croisé sur l’identité de l’Europe et des citoyens qui la composent, par trois photographes. […]

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A l’Atelier Néerlandais, l’ambassade des Pays-Bas et le Nederlands Fotomuseum ont coproduit l’exposition L’Europe autrement ! qui s’y tiendra jusqu’au 17 décembre. Une bonne occasion de regarder l’Europe, tant évoquée et questionnée, à travers l’objectif des photographes…

L’exposition propose un regard croisé sur l’identité de l’Europe et des citoyens qui la composent, par trois photographes. Les séries des Néerlandais Nico Brick et Otto Snoeck se mêlent ainsi aux célèbres clichés du Français Henri Cartier-Bresson. Le noir et blanc de ce dernier répond à la contemporanéité des deux autres, contrastant notamment avec les couleurs vives des images crues d’Otto Snoeck.

Avec sa série Parlements de l’Union européenne, Nico Brick adopte une approche qu’on pourrait qualifier d’analytique, par ses cadrages systématiques des différentes salles de parlement à travers toute l’Union européenne. L’agencement de ces pièces désertes, comme leur décors et leur mobilier dit quelque chose de l’identité de son pays, qui nous est ainsi révélée dans ces photographies en polyptyques.

Parliament, Strasbourg, EU © Nico Bick

L’Europe d’Otto Snoeck dans sa série Nation est plus vivante et s’oppose à l’apparente neutralité de Nico Brick. Le photographe pose un regard à la fois acerbe, léger, et chargé d’humour sur divers rassemblements nationalistes dans plusieurs pays européens. A travers cette approche franche et sans concession, les peuples européens sont rapprochés les uns des autres, ainsi raillés ensemble dans ces clichés. La scénographie participe, elle aussi, de cette idée de partage puisque les photographies reproduites sont posées telles quelles au sol, par bloc d’affiches que chaque visiteur est libre de ramener sous son bras.

Italy, Rome, after the soccer game Italy – France, 9 July 2006 © Otto Snoek

France, Paris, Fête nationale, 14 July © Otto Snoek

Ces photographies disposées au sol répondent ainsi aux tirages en noir et blanc d’Henri Cartier-Bresson, qui sont, eux, à contempler le long des murs. Dans sa série Les Européens, le célèbre photographe français a immortalisé l’Europe dans un moment de transition, l’après-guerre. Lui aussi, comme Snoeck, se concentre principalement sur les scènes quotidiennes, avec une certaine poésie, et dresse de cette Europe un portrait humaniste plutôt que politique.

The Berlin wall, West Berlin, West Germany, 1962 © Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos

Tous participent à composer un portrait singulier de l’Europe, de 1929 à aujourd’hui, à travers diverses approches photographiques que l’exposition met en regard.

L’Europe autrement ! est à visiter jusqu’au 12 décembre à l’Atelier Néerlandais.

Gare Saint Lazare, Place de l’Europe, Paris, France, 1932 © Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos


Atelier Néerlandais

121 rue de Lille, 75007 Paris

Ouvert du mardi au dimanche, 13h-19h

Tarif plein : 4€ ; Tarif réduit : 2€

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L’Autre : de l’image à la réalité 3/3 : L’autre nous /lautre-nous /lautre-nous#respond Fri, 13 Oct 2017 12:38:59 +0000 /?p=2696 « L’Autre nous », c’est le nom que Blandine Roselle, a attribué au troisième volet du cycle d’expositions présenté actuellement à la Maison Populaire : « L’Autre : de l’image à la réalité ». Tandis que les deux premiers volets du cycle interrogeaient notre rapport à l’héritage, à la culture et à ceux que nous nommons « étrangers », « L’Autre nous » porte un […]

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« L’Autre nous », c’est le nom que Blandine Roselle, a attribué au troisième volet du cycle d’expositions présenté actuellement à la Maison Populaire : « L’Autre : de l’image à la réalité ».

Tandis que les deux premiers volets du cycle interrogeaient notre rapport à l’héritage, à la culture et à ceux que nous nommons « étrangers », « L’Autre nous » porte un regard critique sur l’avenir et imagine l’homme du futur confronté à de nouveaux enjeux sociaux, économiques et planétaires. Au lieu de rabâcher l’éternel scénario catastrophiste que nous montrent la majorité des films de science-fiction, il est ici question de réfléchir aux possibles conséquences de l’hyper-industrialisation pour les anticiper.

Beb-deum, Mondiale TM, 2016-2017, vue de l’installation, images numériques et vidéos

Mondiale TM, œuvre majeure de l’exposition, occupe largement l’espace : il s’agit d’un ensemble d’images numériques réalisée par Beb-Deum, auteur et illustrateur. Son travail questionne les phénomènes de mondialisation et de transhumanisme avec un regard critique et un style graphique inimitable. Pour ce projet, Beb-Deum a collaboré avec Alain Damasio, auteur de science-fiction. Ensemble, ils ont réalisé le livre Mondiale TM, dans lequel ils imaginent un monde peuplé de clones en quête d’identité. Les personnages, sortis de l’imagination de Beb-Deum, sont tatoués, percés, maquillés, dans une tentative de se démarquer des autres et d’échapper à la fatalité du prototype. Finalement, ils sont quasiment tous identiques les uns aux autres et composent ensemble un portrait unique de l’homme marqué par la mondialisation économique et culturelle.

Beb-deum, Mondiale TM, 2016-2017, vue de l’installation, images numériques et vidéos

Lucy et Jorge Orta, duo d’artistes préoccupés par des thèmes sociétaux et scientifiques, présentent quant à eux une formidable installation composée de combinaisons sérigraphiées et reliées entre elles. Cette œuvre, qui a également fait l’objet de performances, met l’accent sur l’interdépendance entre les hommes, mais aussi entre l’homme et la nature. Les combinaisons sont des symboles de révolte et d’interconnexion entre les humains, mais aussi les outils d’un élan contestataire qui doit avoir lieu pour l’intérêt général.

Lucy + Jorge Orta, Nexus Architecture x25, 2001, installation

Enfin, le troisième artiste exposé est Pascal Marquilly, qui a été accueilli à la Maison Populaire en résidence. Il présente dans une salle à part son œuvre Ombres de Chimères une installation visuelle et sonore. La musique en fond, qui parvient à nos oreilles comme un murmure, a quant à elle été conçue par Samir Odeh Tamimi. Dans la quasi-obscurité, des images défilent en ombre sur les murs. Elles nous apparaissent comme des rêves ou des cauchemars d’enfants, mais sont à l’origine des images de guerre issues de la presse.

Pascal Marquilly, Ombres de Chimère, 2017, Installation

Ces trois œuvres, chacune à leur manière, nous invitent à nous interroger sur le type d’humanité vers lequel nous souhaitons évoluer. Elles nous permettent de rencontrer « L’Autre nous », celui du futur et que nous construisons aujourd’hui.


Du 4 octobre au 9 décembre 2017

Maison Populaire

9 bis rue Dombasle, 93100 Montreuil

Entrée libre

www.maisonpop.fr

 

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L’Art du Pastel, de Degas à Redon /art-du-pastel /art-du-pastel#respond Mon, 02 Oct 2017 10:00:32 +0000 /?p=2687 Du 15 septembre 2017 au 8 avril 2018, le Petit Palais lève le voile sur l’un des pans les plus secrets de sa collection… Plus de 130 pastels, sélectionnés par Gaëlle Rio, la commissaire de l’exposition qui est également Conservatrice au Petit Palais, sont exceptionnellement visibles pendant 6 mois ! D’une extrême fragilité, ces pièces délicates […]

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Du 15 septembre 2017 au 8 avril 2018, le Petit Palais lève le voile sur l’un des pans les plus secrets de sa collection… Plus de 130 pastels, sélectionnés par Gaëlle Rio, la commissaire de l’exposition qui est également Conservatrice au Petit Palais, sont exceptionnellement visibles pendant 6 mois !

D’une extrême fragilité, ces pièces délicates sont d’ordinaire conservées en réserve, à l’abri de la lumière et des vibrations causées par les transports : elles ne sont ainsi que rarement montrées et n’ont jamais été prêtées ! Dès l’introduction, nous apprenons qu’après un âge d’or atteint au XVIIIe siècle, le pastel semble être tombé en désuétude au siècle suivant. Il est alors supplanté par la peinture à l’huile et, dès lors, surtout employé pour les esquisses et les dessins préparatoires. C’est donc un véritable renouveau qui s’opère dans le dernier quart du XIXe siècle : soutenue par la critique, la technique finit par s’imposer pour elle-même. C’est cet éveil d’un nouvel intérêt pour le médium, et son rôle incontournable dans l’émergence de nouveaux sujets et de formes esthétiques modernes, que l’exposition s’emploie à démontrer, à travers un intéressant parcours chrono-thématique. Nous y rencontrons des noms aussi célèbres que ceux de Berthe Morisot, Auguste Renoir, Paul Gauguin, Mary Cassatt ou encore Edgar Degas. Du beau monde !

Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842). « La Princesse Radziwill (1781-1808) ». Pastel et sanguine sur papier, vers 1800-1801. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.

L’exposition se déploie en cinq temps : la scénographie matérialise bien le passage entre différents univers grâce aux couleurs des cloisons, qui changent à chaque étape de la visite. Le premier espace traite ainsi de la période précédent le renouveau du pastel, avec notamment le très beau portrait de la princesse Radziwill d’Elisabeth Vigée-Lebrun, qui accueille le spectateur dès son entrée. Sont ensuite traités successivement les thèmes du pastel naturaliste, impressionniste, mondain et symboliste.

Le pastel est présenté comme un matériau léger et extrêmement pratique, ne nécessitant ni préparation ni temps de séchage. Il s’agit donc d’un médium très prisé des naturalistes et impressionnistes souhaitant croquer la réalité sur le vif. Cette recherche est notamment visible dans le tableau Dans le parc, de Berthe Morisot. Comme on peut l’observer, l’artiste y saisit l’instant d’une promenade à grands traits rapides et spontanés. Ce faisant, elle abandonne la transcription fidèle du réel, au profit du rendu de ses vibrations lumineuses et mouvantes.

Berthe Morisot (1841-1895). « Dans le parc ». Pastel, vers 1874. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais

Passés maîtres dans leur art, les pastellistes excellent dans le rendu des chairs et des étoffes et sont donc sollicités pour des commandes de portraits bourgeois. Des artistes comme Pierre Carrier-Belleuse exécutent même d’audacieuses compositions, comme le nu de Sur le Sable de la dune, dont le modelé rivalise aisément avec celui que l’on pourrait contempler dans une peinture à l’huile !

Pierre Carrier-Belleuse (1851-1932). « Sur le sable de la dune ». Pastel sur toile, 1896. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.

Le pastel a cependant une particularité, qui a très bien été explorée et développée par les artistes symbolistes. Le bâton dépose sur la toile une fine couche de poudre pouvant  être estompée pour créer des effets de « sfumato » vaporeux. Cette aura mystérieuse peut, dans certaines compositions, traduire le trouble engendré par la vision d’une figure féminine à la fois attirante et repoussante. La « femme fatale », thématique récurrente chez les symbolistes, est parfaitement illustrée dans l’exposition par le tableau Sur Champs d’or de Charles-Lucien Léandre. La muse, à l’expression malicieuse, apparaît dans une étrange pénombre malgré la luminosité d’un arrière-plan doré surréel. Ses contours sont diffus, comme dans un rêve ou dans une réalité altérée par la prise de substances psychotropes.

Charles-Lucien Léandre (1862-1930). « Sur champ d’or : Madame Lemoine, soeur de l’artiste », 1897. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.

Un point très intéressant réside dans la mise en relation du travail de ces hommes et de ces femmes pastellistes avec celui de l’artiste contemporain Irving Petlin. Un espace, au centre de l’exposition, est dédié à l’accrochage de deux de ses pastels et à la diffusion de la vidéo de l’une de ses interviews. Une application, en version française ou anglaise, téléchargeable pour peu que l’on dispose d’un smartphone, est également disponible pour les plus curieux. En plus d’informations complémentaires sur certaines œuvres, elle permet d’accéder à deux autres vidéos sensibilisant le public au travail de la commissaire et des restaurateurs.

Odilon Redon (1840-1916). « Vieil ange ». Pastel et fusain sur papier beige collé sur papier, 1892-1895. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.

L’exposition, dont le discours est d’un abord très accessible, permet donc de découvrir des œuvres à l’esthétique recherchée, d’une virtuosité parfois impressionnante. Rarement visibles, leurs techniques et thématiques sont de plus très variées. Franchement, foncez-y ! Il faut cependant essayer d’y aller en évitant les périodes de fréquentation élevée car les cloisons forment des espaces assez réduits, où la circulation, et surtout la contemplation des œuvres, sont rendues difficiles lorsqu’il y a trop de monde. A la sortie de l’exposition, assez brève, il est possible de poursuivre sa visite avec un second accrochage, de plus grande envergure : celui des œuvres d’Anders Zorn, artiste suédois qui n’a pas ou peu employé le pastel au cours de sa carrière mais a expérimenté d’autres médiums. Ce sont deux expositions à taille humaine, qui permettent en plus d’apprécier le magnifique écrin que constitue le Petit Palais. Si ensuite vous avez mal aux jambes, vous pouvez tout à fait revenir plus tard afin de découvrir le reste des collections permanentes : celles-ci sont en accès libre et gratuit pour tous tout au long de l’année !


L’Art du Pastel, de Degas à Redon – Petit Palais

Jusqu’au 8 avril 2018

Plein tarif : 10 euros ; Tarif réduit : 8 euros

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Mini Critique #20 – Les Grands /mini-critique-20-les-grands /mini-critique-20-les-grands#respond Thu, 28 Sep 2017 17:16:36 +0000 /?p=2679 Dans le cadre du Festival d’Automne, Fanny de Chaillé a présenté sa dernière création au Centre Pompidou. Gaëlle y est allée vous dit ce qu’elle en a pensé ! Les Grands De : Fanny de Chaillé Durée : 1h20 Dates : du 20 au 23 septembre 2017 Résumé : Qui n’a jamais rêvé de retomber en enfance ? Mieux […]

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Dans le cadre du Festival d’Automne, Fanny de Chaillé a présenté sa dernière création au Centre Pompidou. Gaëlle y est allée vous dit ce qu’elle en a pensé !

Les Grands

De : Fanny de Chaillé
Durée : 1h20
Dates : du 20 au 23 septembre 2017

Résumé : Qui n’a jamais rêvé de retomber en enfance ? Mieux encore, de rencontrer l’enfant qu’il a été ? Fanny Chaillé, avec sa nouvelle création Les Grands, nous aide à imaginer à quoi ressemblerait un telle expérience…


Dans la pièce de Fanny Chaillé, il y a trois personnages mais neuf acteurs : trois enfants, trois adolescents et trois adultes. Chaque personnage apparaît aux trois âges majeurs de la vie. Au lieu de se succéder chronologiquement, ils se rencontrent, jouent, discutent, se disputent. C’est l’occasion pour eux d’échanger avec leur « mini-eux » et, réciproquement, avec leur version adulte. Dans les dialogues et à travers les mouvements, on voit défiler une palette d’émotions provoquées par la rencontre : se succèdent l’incompréhension, le reproche, le réconfort, la nostalgie. Les personnages, même s’ils conservent leur nom, leur style vestimentaire et leur caractère, évoluent dans leur appréhension de l’espace et du langage, dans leur manière de voir le monde et dans leur rapport à l’autre.

Le spectacle plaira autant aux jeunes qu’aux plus âgés. Peut-être pas aux très jeunes tout de même, qui ne comprendront pas le comique de certaines situations. Chacun peut s’identifier à un personnage et surtout, se reconnaître dans son insouciance enfantine, ses élans de révolte ou sa résignation d’adulte. La pièce est intelligemment drôle tout en poussant à la réflexion. On peut également féliciter la scénographie et les passages chorégraphiques, qui sont visuellement très réfléchis, ainsi que les dialogues et le jeu des acteurs. En revanche, l’ensemble manque peut-être légèrement de poésie. Puisque les acteurs interpellent souvent le public et assument le cadre du spectacle vivant, le rythme de la pièce est brisé et on peine à entrer totalement dans l’univers atemporel de Fanny de Chaillé.

DONC?!

Les Grands est une pièce réussie qui peut toucher tout le monde, quelque soit son âge. Elle n’a pas pour vocation de vous marquer à vie ou de révolutionner le théâtre mais elle promet de passer un bon moment !


Les Grands, Fanny de Chaillé

Dans le cadre du Festival d’Automne, au Centre Pompidou

https://www.festival-automne.com/edition-2017/fanny-de-chaille-les-grands

 

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