Exposition – Hey Listen Blog d'actualités sur l'art. Sat, 18 Jul 2020 12:34:37 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.20 /heylisten.fr/wp-content/uploads/2018/09/cropped-logo-et-texte-hey-listen-2.png?fit=32,32 Exposition – Hey Listen 32 32 94317584 Theaster Gates au festival Do Ditsturb /theaster-gates /theaster-gates#respond Mon, 17 Jun 2019 07:25:20 +0000 /?p=3228 Du 12 au 14 avril dernier a eu lieu le festival ‘Do D!STURB’ au Palais de Tokyo, festival des arts performatifs mettant à l’honneur l’art contemporain dans toute sa complexité. Performances, musiques, danses, films, installations et rencontres ont été présentés à un vaste public. Au sein de cet espace, artistes d’horizons différents se sont réunis […]

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Du 12 au 14 avril dernier a eu lieu le festival ‘Do D!STURB’ au Palais de Tokyo, festival des arts performatifs mettant à l’honneur l’art contemporain dans toute sa complexité.


Performances, musiques, danses, films, installations et rencontres ont été présentés à un vaste public. Au sein de cet espace, artistes d’horizons différents se sont réunis pendant ces trois jours. Nous pouvions déambuler alors entre les œuvres, les prestations et les danses. Il y en avait pour tous les âges et tous les goûts !

L’objectif du festival ? Présenter l’art contemporain dans toute son innovation, son audace et son engagement. En effet, les artistes présents se sont fait les « éclaireurs » de notre siècle, les « philosophes » de notre temps ( pour reprendre les mots de Vittoria Matarrese, commissaire du Festival ). De nombreuses œuvres cette année ont été engagées et notamment sur la question de la place des femmes. L’Art se fait ici un vecteur idéal pour réveiller les consciences et élever notre société.

Parmi toutes ces œuvres, laissez-moi vous présenter celle qui m’a le plus émue. Il s’agit de la Danse de Malaga, vidéo réalisée par Theaster Gates. Ce dernier est un artiste américain et professeur au département des Arts Visuels à l’Université de Chicago.

Pour ce projet, il a travaillé avec les membres du groupe Monks et le chorégraphe américain Kyle Abraham. Dans cette oeuvre sont évoquées des « questions de race, de territoires, d’inégalités et de sexualités dans le nord des Etats-Unis depuis la fin de la Guerre de Sécession » et tout particulièrement sur l’île de Malaga. Celle-ci connut une grande tragédie. Sa population métissée fut contrainte à l’exil pour suivre une politique de purification de l’île. Cette oeuvre se fait alors le porte parole de sa douleur et de sa peine.

La richesse de cette oeuvre réside autant dans son message de justice que dans sa réalisation. La vidéo est présentée par adjonction d’épisodes séquencés. Ainsi, défilent sous nos yeux des chanteurs, danseurs, publicités et passages de la vie quotidienne. Ces messages sont exprimés par l’alternance d’un langage verbal et non-verbal. Lorsque les mots sont épuisés, la photographie et la danse viennent les substituer. Ces morceaux de vidéos nous plongent dans une atmosphère étrange, entre fascination et inquiétude. Voir des mouvements lents et sensibles accompagnés dun chant a capella révèle toute la sensibilité et l’émotion de lartiste. La musique fut composée par l’artiste, interprétée par le groupe Monks.

Ainsi, le festival ‘Do D!STURB’ fut une véritable bouffée de création artistique. Je fus enchantée de ces découvertes, de cette ambiance et de cet engagement. Les œuvres furent nombreuses et sensibles à différents sujets. Theater Gates a proposé, selon moi, des œuvres qui méritent toute notre attention. En voici une autre : So Bitter, this course of Darkness, évoquant les ravages que connut cette île.

J’espère que vous aussi, ce festival vous aura conquis, et que vous y retournerez l’année prochaine. En tout cas, moi j’irai sans hésiter !


Image de couverture : Capture d’écran de Dance of Malaga ©Theaster Gates and courtesy of the artist. Photo: Chris Strong

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Le Collectif Facto : « Troublements » /le-collectif-facto-troublements /le-collectif-facto-troublements#respond Sat, 11 May 2019 10:15:39 +0000 /?p=3200 «Troublement ». Exposition d’art contemporain organisée par le Collectif Facto au cours du mois d’octobre 2018. Onze peintres, quatre sculpteurs et quatre photographes y sont exposés. A travers cette exposition, le collectif présente des artistes travaillant à Toulouse et en région Occitanie. Elle fut installée dans le domaine calme et immuable de Montjoie (Ramonville Saint-Agne). Rien […]

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«Troublement ». Exposition dart contemporain organisée par le Collectif Facto au cours du mois doctobre 2018. Onze peintres, quatre sculpteurs et quatre photographes y sont exposés. A travers cette exposition, le collectif présente des artistes travaillant à Toulouse et en région Occitanie. Elle fut installée dans le domaine calme et immuable de Montjoie (Ramonville Saint-Agne).


Rien n’a été laissé au hasard : nos sens ne cessent d’être mobilisés tout au long de cette exposition. Chaque élément scénique fut minutieusement étudié afin de toucher notre sensibilité. Les artistes endossent le rôle du scénographe. L’exposition devient une oeuvre d’art à part entière ! La muséographie y sert de vecteur d’harmonisation mais aussi de contraste entre les différentes oeuvres. Leur installation est qualifiée d’Expollation. Il s’agit d’un « néologisme issu d’une approche novatrice de l’art : mosaïque d’oeuvres individuelles mise en scènes dans un espace architecturé », rapporte Dominique et Hubert Faure (Préface du catalogue d’exposition). Dix-neufs artistes, dix-neufs sujets personnels regroupés sous un refrain commun : celui du «Troublement ».

Après avoir poussé la porte du domaine Montjoie, c’est l’étonnement et le saisissement qui ravissent les spectateurs. Dix-neufs visages de noir et blanc se tournent vers eux. Une multitude de portants carrés sont installés au centre de la pièce. Chacun présentant sur la première face, la photographie de l’artiste et sur les trois autres leurs œuvres. Les spectateurs flânent de portant en portant, d’œuvres en œuvres. L’exposition est immersive, interactive. Au fur et à mesure de leur déambulation, la scénographie évolue : de nouvelles perspectives naissent. Chaque nouvelle diagonale créée fut préalablement étudiée pour une cohésion thématique ou visuelle entre les œuvres. Arrivés au fond de la salle, les spectateurs font demi-tour, remontent l’exposition et adoptent un autre point de vue. Les musiques, ponctuellement ajoutées, créent une atmosphère toute nouvelle à l’exposition.

Présents sur place, les artistes sont à l’écoute des visiteurs. A travers cette exposition, ils souhaitent établir une passerelle entre « l’Art dit Néo-classique et l’Art dit Contemporain ». A cela s’ajoute une volonté de créer un lien entre leurs œuvres et les spectateurs. Lassés d’un art contemporain élitiste, ils veulent s’inscrire dans le champ artistique actuel, tout en proposant un art accessible au public amateur. Ensemble, ils ont monté un projet didactique et proche des sens. C’est cet enjeu qui est exprimé derrière l’intitulé « Troublement ». Cette exposition vient troubler l’art contemporain et son marché.

A cet enjeu collectif, de plus personnels se greffent. Chaque artiste exprime ses propres interrogations. Montjoie devient alors un espace d’ouverture aux différentes cultures, aux diverses sensibilité et visions du monde.

Ainsi, « Troublement » est une oeuvre à part entière : autant esthétique, personnelle que didactique. Le Collectif Facto a relevé le défi d’un mélange équilibré entre individualité et collectif. Si cette exposition vous attire, restez attentif aux actions de cette association. J’ai entendu dire qu’une nouvelle se préparait …

Suivez le collectif sur Facebook !

Crédits photo © Collectif Facto

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Grottes cosmiques au Centquatre /grottes-cosmiques-au-centquatre /grottes-cosmiques-au-centquatre#respond Mon, 03 Dec 2018 06:00:14 +0000 /?p=3062 Plonger dans l’antre de la grotte ornée du Pont-d’Arc, c’est possible, à Paris, depuis l’ouverture de l’exposition de Raphaël Dallaporta, Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable, au Centquatre. Raphaël Dallaporta est un photographe qui se plaît à explorer les marges de son médium par le biais de différents traitements, convoquant aussi bien sa fonction documentaire que sa […]

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Plonger dans l’antre de la grotte ornée du Pont-d’Arc, c’est possible, à Paris, depuis l’ouverture de l’exposition de Raphaël Dallaporta, Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable, au Centquatre.


Portait_© Raphaël-Dallaporta, Éditions Xavier-Barral, 2016

Raphaël Dallaporta est un photographe qui se plaît à explorer les marges de son médium par le biais de différents traitements, convoquant aussi bien sa fonction documentaire que sa portée symbolique. Dans son travail, il interroge le statut de l’image photographique.  Avec Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable, il réalise une installation immersive, alliant image et son, sous la forme d’un vaste diaporama en noir et blanc. Celui-ci est composé de plusieurs planisphères qui, ensemble, forment ce panorama photographique.

Les prises de vues constituant le projet ont été réalisées sur le site géologique de la Grotte Chauvet, nom sous lequel on la connait le mieux. Xavier Barral est le commissaire de cette exposition ainsi que l’éditeur du livre qui s’y rapporte, tandis que l’installation multimédia a été conçue par le studio On-situ.

Les photographies ont été obtenues par le biais d’un dispositif de prises de vue automatisées, permettant de recomposer en détail les prises de vues effectuées dans la grotte Chauvet. Ce procédé permet notamment de restituer les volumes avec une impressionnante précision qui participe pleinement de la force de cette expérience immersive.

Ce dispositif, qui a été construit par l’artiste spécialement pour ce projet, doit son origine à l’inventeur américain Richard Buckminster Fuller, qui – dès 1946 – avait mis au point ce procédé de projection bien particulier. Fuller avait commencé par appliquer ce système à une carte du monde, ainsi décomposée en 20 triangles et destinée à être projetée sur un polyèdre. On parle, depuis, de « projection de Fuller » pour désigner cette méthode.

Dans le projet de Raphaël Dallaporta, les vues sphériques obtenues d’après cette captation sont ensuite projetées sur un support polygonal, surface finale du procédé sur laquelle les images de la grotte se révèlent dans l’espace d’exposition.

On retrouve dans l’ouvrage d’exposition ces mêmes polygones, qui, sous leur aspect déplié, créent des formes géométriques – agencements fragmentés, imprévisibles – qui ne sont pas sans rappeler certaines structures géométriques astrales. Travailler ces vues sphériques – dont la rotation peut évoquer celle des planètes – pour traiter ce lieu n’est pas sans lien avec l’hypothèse anthropologique rapprochant la création des grottes et celle du cosmos.

Dans cette installation photographique, le contexte semble évincé : ainsi, on ne pénètre pas dans la grotte car on se trouve déjà à l’intérieur, contemplant des reliefs sans fin. Oubliant où l’on se trouve, ce que l’on regarde, et ce que l’on connait de ce qu’on regarde, restent les images, incontestablement nouvelles.

Les plans en cadrage rapproché participent, eux aussi, de cette découverte de l’inconnu, en flouant le rapport d’échelle. S’opère alors une perte de repères, et la projection glisse vers une abstraction qui fait la part belle à l’imagination et aux hypothèses visuelles en tout genre.

« Une grotte nécessite d’être traitée avec une infinie retenue : comme un paysage, un espace naturel qui anime un sentiment profond de l’immémorial en nous. » (R. Dallaporta)

On doit l’aspect indubitablement contemplatif de Chauvet – Pont-d’Arc, L’inappropriable à une composition conçue spécialement pour ce travail par Marihiko Hara. Les images sont effectivement bercées par diverses sonorités atmosphériques. La composition semble inspirée de bruits naturels, et on peut entendre par exemple la chute de gouttes d’eau – possiblement formatrices des futures stalactites. Les dessins sur les parois de la grotte se font presque oublier, à la faveur des impressionnants volumes de la caverne dans son ensemble, ses détails, ses recoins, sa texture. L’art pariétal ne semble donc pas ici au centre, et le regard ne s’y attarde pas. L’image en noir et blanc ne permet pas de distinguer les couleurs. Ainsi, pas de hiérarchie entre la paroi naturelle et les inscriptions humaines qu’elle porte. Si l’on mesure l’importance de ce témoignage archéologique, c’est donc surtout un nouveau rapport à l’image que propose le film de Raphaël Dallaporta. La grotte parait évoluer sous nos yeux dans un mouvement rotatif perpétuel ; la lenteur du déplacement des images contribuant à cette ambiance hypnotique. C’est une fresque qui se dresse et semble se composer à l’instant même où on la découvre.

Chauvet-Pont D’arc : l’inappropriable donne l’impression de se trouver devant quelque chose d’irréel, malgré la renommée du site. Plutôt que de se faire la documentation d’un témoignage historique, le travail de Raphaël Dallaporta suggère d’autres possibilités et pose un regard nouveau sur cet espace unique. C’est un monde autonome, qui semble tout à fait détaché de la réalité que nous connaissons. Dallaporta donne ainsi à voir une création abstraite de ce lieu si particulier, qui préserve et entretient son propre mystère.

 


Jusqu’au 06.01.2019

Du mercredi au dimanche, 14h-19h

Le CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial – 75019 Paris

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Claire Maugeais, Le chien de mon fusil /claire-maugeais-le-chien-de-mon-fusil /claire-maugeais-le-chien-de-mon-fusil#respond Wed, 17 Oct 2018 21:07:51 +0000 /?p=3018 La Galerie Fernand Léger, galerie municipale d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine, accueille actuellement « Le chien de mon fusil », une exposition monographique consacrée au travail de l’artiste Claire Maugeais.

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La Galerie Fernand Léger, galerie municipale d’art contemporain d’Ivry-sur-Seine, accueille actuellement « Le chien de mon fusil », une exposition monographique consacrée au travail de l’artiste Claire Maugeais.


Réaliser une œuvre, est-ce « mettre le feu au poudre » ? L’exposer au public, est-ce braquer ce dernier, le prendre en otage ?

« Le chien d’un fusil est la pièce mécanique qui sert à percuter l’amorce de la cartouche dans les armes à feu. » Le titre de l’exposition évoque dans un premier temps des jeux de mots liés à des expressions de la langue française ou convoque des images amusantes, subliminalement glissées par l’artiste dès la petite vidéo introductive qui accueille le spectateur : un chien habituellement placé sur la plage arrière des voitures, qui semble acquiescer docilement, bêtement, sans poser de question.

Mais lorsque l’on comprend que ce même titre peut également être envisagé comme une formule poétique, métaphorique, assimilable à la mise en œuvre artistique (« ce qui inspire, déclenche, mais aussi ce qui projette, envoie… »), on commence à cogiter, à percevoir les choses différemment.

A la Galerie Fernand Léger, on s’enfonce littéralement sous terre, dans un espace hors du temps : les locaux devaient, à l’origine, accueillir des salles de cinéma. L’espace n’a jamais été aménagé comme tel, et il est donc aujourd’hui constitué de trois grandes salles d’expositions légèrement pentues, espace original qui semble mettre au défi les artistes venus se l’approprier.

En accord avec un axe de réflexion fondamental du lieu, les artistes doivent également se saisir d’une seconde contrainte importante, celle de mener une réflexion sur le territoire d’Ivry. La Ville mène d’ailleurs une politique particulièrement dynamique en ce qui concerne la réalisation d’œuvres d’art dans son espace public – un patrimoine de plus de cinquante œuvres aujourd’hui !

On découvre donc dans l’exposition deux idées de projets pour l’espace public ivryen, mis au contact de nombreux autres travaux de l’artiste. De manière subtilement cynique et grinçante, Claire Maugeais interroge notamment l’espace urbain et son architecture à travers leur image, « qui devient un nouveau territoire à expérimenter ». Images manipulées, photographies dont le contraste est poussé à l’extrême, jusqu’à l’extraction de leur empreinte, peinte en noir sur des supports clairs– des serpillères et autres toiles domestiques. L’image paraît ainsi avoir été pressée jusqu’à l’obtention de sa trace la plus essentielle.

Elle est parfois encore confrontée à d’autres signes, des chiffres, que l’artiste semble avoir dépouillé de leur signification – la plupart du temps monétaire – pour les réduire, dans un premier temps, à de simples signes typographiques. Leur aspect formel dialogue ainsi avec cette architecture elle aussi réduite à l’état de forme, « dé-chargée » de sa monumentalité, de son volume, de sa fonction. Ces éléments évoquent des codes-barres, des tickets de caisse, des aspects quotidiens de la société de consommation.

Mais lorsque l’artiste décide de réinvestir ces mêmes chiffres avec une autre signification – les associer à des lettres de l’alphabet pour écrire des phrases traduisant sa pensée – on peut imaginer que l’image architecturale peut potentiellement être, elle aussi, réinvestie, « re-chargée » (comme un fusil…), avec des significations nouvelles. Ou pas.

On comprend qu’à travers ce processus, l’artiste reprend en fait un contrôle total sur ce qui est, d’ordinaire, imposé de manière ininterrompue à notre regard, jusqu’à l’abrutissement. Jusqu’à ce qu’on ne puisse plus faire qu’acquiescer, docilement, bêtement, sans poser de question, à la manière de ces chiens en plastique posés à l’arrière des voitures… En effet, dans la ville, comment échapper à ces buildings nous poursuivant et nous écrasant de leur hauteur, dans lesquels on imagine des financiers affairés, 24H/24, à compter « en milliards de milliards, de milliards » ? De quels messages plus ou moins subliminaux, mais à haute valeur capitalistes, ces architectures ont-elles été chargées, afin de les distiller insidieusement ? « La ville est un espace de propagande, continuellement lavé », écrit encore l’artiste.

Un travail radical, efficace et percutant, à consonances absurdes et festives, à découvrir jusqu’au 15 décembre à la Galerie Fernand Léger !

 


Exposition jusqu’au 15 décembre 2018

 

Galerie Fernand Léger

Galerie d’art contemporain de la ville d’Ivry-sur-Seine

93, avenue Georges Gosnat

94200 Ivry-sur-Seine

 

Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h


Image de couverture : Le Ciel et la terre, huit pièces, coton, peinture, métal, 8 x 55 x 172 cm, 2018.

Crédits photographiques : Galerie Fernand Léger

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César, la rétrospective /cesar-la-retrospective /cesar-la-retrospective#respond Wed, 14 Mar 2018 21:51:14 +0000 /?p=2881 Le Centre Pompidou invite à (re)découvrir l’œuvre de César à travers une rétrospective consacrée au sculpteur, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. C’est sous le commissariat de Bernard Blistène, Directeur du Musée national d’art moderne de Paris, que s’est ouverte cette exposition, en décembre dernier. César Baldaccini, connu sous le nom de César, […]

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Le Centre Pompidou invite à (re)découvrir l’œuvre de César à travers une rétrospective consacrée au sculpteur, à l’occasion du vingtième anniversaire de sa mort. C’est sous le commissariat de Bernard Blistène, Directeur du Musée national d’art moderne de Paris, que s’est ouverte cette exposition, en décembre dernier.

César Baldaccini, connu sous le nom de César, est un sculpteur français. Originaire de Marseille, il a étudié à l’École des Beaux-arts de Marseille en 1935, avant de poursuivre son parcours artistique aux Beaux-arts de Paris. Il y rencontre des acteurs majeurs de la scène artistique du 20e siècle, notamment des sculpteurs tels que Pablo Picasso, Germaine Richier ou Alberto Giacometti. Cette exposition offre une appréhension privilégiée de l’œuvre menée par César pendant près d’une cinquantaine d’années. Les volumes des sculptures de ses diverses séries se découvrent dans une déambulation libre au sein de l’espace dégagé d’une seule et même pièce.

Atelier de la rue Lhomond 1967 Photo © Michel Delluc

L’exposition dépeint combien César était un artiste proche des matériaux, dont le travail peut s’assimiler, dans une certaine mesure, à celui d’un artisan. Le sculpteur disait que, jeune, il aurait aimé travailler des matériaux dits « nobles », tels que le bronze ou le marbre, mais que par manque de moyens il s’est tourné vers des matériaux de récupération, tels que les rebuts d’usines alentours. Le métal, bien que d’abord utilisé par simple nécessité, finit par devenir une évidence pour César, qui fait de ce matériau l’élément principal de son travail, à force de se laisser guider par ce dernier dont il ne cesse d’expérimenter les possibilités et de tester les limites.

Les séries d’œuvres Compressions, Empreintes et Expansions composent le noyau du travail « brut » de César. Tirées d’expérimentations sur la matière, elles sont le témoin de l’importance de la manipulation et de l’interaction avec le matériau pour César, qui considérait le travail manuel de l’artiste comme une étape indispensable à toute création. Si cette conception de la création artistique s’apparente à une vision classique de l’art, la mise en œuvre par César se faisait néanmoins l’écho du progrès technique, qu’il embrasse franchement. Par exemple, une découverte majeure pour César fut celle d’une presse américaine géante, trouvée au hasard chez un ferrailleur à Gennevilliers. Il est immédiatement fasciné par sa taille, puisqu’elle permet de transformer une voiture entière en un bloc de ferraille compressé. C’est justement grâce à cette machine qu’il réalise les fameuses Compressions, qui ont la part belle dans l’exposition. Réalisées à partir de 1959 et jusqu’en 1970, les créations de cette série marquent en effet un tournant majeur dans sa carrière. Ce geste radical bouleverse la sculpture moderne et inaugure un terrain créatif que le sculpteur ne cessera d’explorer.

A l’inverse des Compressions, les Expansions consistent en un écoulement et un gonflement de matière, dont le volume augmente pendant la conception. C’est la découverte de la mousse de polyuréthane par l’artiste qui initie ces œuvres, car César se plait à tester les différentes possibilités de ce mélange de résine, à travers diverses manipulations qui laissent néanmoins libre court à la matière. Le processus était parfois réalisé en public lors de happenings, de 1967 à 1969.

Le travail de la fonderie, plus traditionnel, est essentiel pour César, qui porte une relation particulière aux métaux et à ce qu’il expérimente avec leurs différentes déclinaisons. L’artiste s’intéressait par exemple au bronze tout autant qu’à la fonte de fer, notamment pour réaliser plusieurs versions des Expansions, à partir de moulages des originaux. Il est aussi le premier artisan à utiliser la soudure à l’arc, utilisée par exemple pour réaliser les sculptures animales de son « bestiaire ».

César Chauve-souris 1954 Fer forgé 144 x 215 x 12 cm MNAM / Centre Pompidou, Paris © SBJ / Adagp, Paris 2017 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI Service de la documentation photographique du MNAM / Dist. RMN-GP

Si le matériau et toutes les possibilités qu’il recouvre fascinait César, le pendant intellectuel de son travail l’intéressait tout autant. Le

César Fanny Fanny 1990 Bronze soudé 200 × 120 × 260 cm Collection particulière, Courtesy Fondation César, Bruxelles © SBJ / Adagp, Paris 2017 Photo © DR

travail physique était, pour lui, indissociable du travail mental. Il disait éprouver la nécessité de toucher pour pouvoir penser, et plus spécialement, pour imaginer. Considérant l’art comme une sorte de jeu, il prenait plaisir à penser ses créations tout comme à appréhender la matière, avec beaucoup de dérision.

« Lorsque je fais un Fer, je suis sculpteur et lorsque je fais une Compression, je suis artiste. », disait César (en référence à deux de ses séries), qui portait effectivement un regard lucide, non seulement sur sa création, mais aussi sur son inscription dans l’histoire de l’art. Ainsi, bien que fervent pratiquant du geste spontané, il n’en gardait pas moins un œil ouvert sur une démarche plus large, ancrée dans le paysage artistique de son temps. Il était notamment pleinement engagé dans le mouvement artistique du Nouveau Réalisme, qui émerge en parallèle du mouvement Pop Art aux Etats-Unis.  Prônant de « nouvelles approches perceptives du réel », le Nouveau Réalisme – entre abstraction et figuration – s’intéressait beaucoup aux objets du quotidien de son époque, tout comme le faisait César, par exemple avec les carrosseries de véhicules qui passaient dans sa presse.

« En changeant d’échelle, l’objet change de qualité »

La démarche créatrice de César se porte aussi sur des jeux d’échelle, notamment grâce à l’utilisation d’un outil traditionnel de sculpture : le pantographe.  César effectue d’importants agrandissements par le biais de cet instrument en bois dont les tiges articulées permettent de reproduire un dessin en l’agrandissant ou bien en le réduisant, sans en modifier les proportions initiales. Il s’est servi de ce procédé pour réaliser, entre autres, ses Empreintes humaines. César reproduit par exemple son propre pouce ainsi que le sein d’une danseuse du Crazy Horse, autours desquels on se déplace dans l’espace d’exposition, ainsi confrontés à ces fragments de corps humains.

César Sein 1967 Résine de polyuréthane laquée 82 × 266 × 193 cm Musée d’art de Toulon Photo © Lothaire Hucki © villa Noailles, 2016

Au travers des créations de ses séries des Expansions, Empreintes et Compressions – entre autres – la pratique artistique de César constitue donc, tout en même temps qu’un travail manuel, une véritable démarche conceptuelle qui mérite d’y jeter un œil !

 

Légende photo de couverture : Photomontage anticipant l’installation du Pouce de 6m devant le Centre Pompidou pour la rétrospective César / Architectes : Renzo Piano et Richard Rogers, 1977 / Pouce © SBJ / Adagp, Paris 2017 / Courtesy Luxembourg & Dayan, Photo © Daniel Gonzalez / Bâtiment © Studio Piano & Rogers, Photo © Centre Pompidou / Georges Meguerditchia


Jusqu’au 26 mars au Centre Pompidou, à Paris

Lundi-Dimanche :  11h – 21h
–  sauf jeudi : 11h-23h  
et fermé le mardi –

 

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La Folie en tête – Aux racines de l’Art Brut à la Maison de Victor Hugo /la-folie-en-tete /la-folie-en-tete#respond Wed, 07 Feb 2018 23:50:34 +0000 /?p=2838 Après un premier volet consacré à la naissance de l’art spirite en 2012 avec Entrée des mediums. Spiritisme et Art de Hugo à Breton, le commissaire Gérard Audinet poursuit, avec Barbara Safarova, son exploration de « territoires situés en périphéries du champ artistique » avec La Folie en tête. Aux racines de l’Art Brut. Près de 200 œuvres […]

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Après un premier volet consacré à la naissance de l’art spirite en 2012 avec Entrée des mediums. Spiritisme et Art de Hugo à Breton, le commissaire Gérard Audinet poursuit, avec Barbara Safarova, son exploration de « territoires situés en périphéries du champ artistique » avec La Folie en tête. Aux racines de l’Art Brut. Près de 200 œuvres ont ainsi été rassemblées à la Maison de Victor Hugo, parmi les plus anciennes et encore très peu vues en France.

Adèle Hugo fille, 1862. Photographie d’Edmond Bacot (1814-1875). Paris, Maison de Victor Hugo ©Edmond Bacot / Maisons de Victor Hugo / Roger-Viollet

L’exposition prend comme point de départ un aspect très intime de la vie de Victor Hugo : son lien douloureux avec la folie. Rarement voire jamais évoquée dans ses œuvres, celle-ci a pourtant frappé plusieurs membres de sa famille, puisque son frère Eugène ainsi que sa dernière fille, Adèle, ont tout deux été internés.

Le cas de la famille Hugo est loin d’être isolé et c’est au cours du siècle où aura vécu l’écrivain, que le regard porté sur la folie va peu à peu considérablement évoluer. Le XIXe siècle et le début du XXe sont en effet marqués par l’attention nouvelle des médecins aliénistes pour les créations de leur malade. Ce qui était alors encore parfois jugée comme une curieuse lubie se développe à peu près au même moment que la psychanalyse et qu’une prise de conscience de l’urgence d’améliorer les conditions de soin et de vie, souvent inhumaines, des personnes internées. Une pratique thérapeutique des arts se développe alors. (Si le sujet vous intéresse, Gaëlle a d’ailleurs consacré une série d’articles intitulée « L’art comme thérapie », dont je vous recommande chaudement la lecture !)

August Klett (1866-1928), «Blatt III.: Die Hahnenrepublik in der Sonne hielt einen kostümfreien Hausball», crayon, aquarelle sur papier à dessin, 1923, ©Prinzhorn Collection, University Hospital, Heidelberg

Peu à peu, les médecins accumulent de véritables collections, certains pour des raisons scientifiques, d’autres par plaisir personnel. L’exposition La Folie en tête est organisée de façon chronologique et présente quatre grandes collections européennes fondamentales, celles de pionniers de cet intérêt, alors considéré comme marginal, pour « l’art des fous » : celle du Docteur Browne, celle du Docteur Auguste Marie conservée à la Collection de l’Art Brut de Lausanne, celle de Walter Morgenthaler, ainsi que la collection Prinzhorn à Heidelberg.

La scénographie est donc organisée en fonction de ces quatre sections qui communiquent entre elles, car les cloisons ne sont jamais fermées. Ce choix d’aération de la muséographie est assez agréable compte-tenu de la densité plastique de certaines œuvres – fascinantes – très chargées en détails et bien sûr du sujet de l’exposition qui n’est pas anodin : la folie demeure à notre époque assez méconnue, voire mystérieuse, et peut être attirante autant qu’impressionnante. Pour autant, le musée a tenu à ne pas céder à une « mise en spectacle des troubles mentaux » et entend ne montrer, respectueusement, que les œuvres des malades afin de leur « rendre hommage en tant qu’artistes, comme à leurs thérapeutes ».

Broderie anonyme, Collection ABCD (art brut connaissance & diffusion) © Collection ABCD

Karl Schneeberge, « Sozialist », carton, papier, journaux, fil de fer, 1922, N° inv. 230 © Psychiatrie-Museum, Berne

La diversité des médiums employés par ces créateurs est frappante : beaucoup de dessin et de peinture, mais aussi de la broderie, du crochet, ou encore de la sculpture effectuée avec des matériaux de récupération… Une grande variété d’objets peut être employée pour satisfaire la pulsion artistique de l’individu, celle-là même qui a passionné Jean Dubuffet, « l’inventeur » de l’art brut au XXe siècle.

Le Voyageur français, sans titre,entre 1902 et 1905, peinture à l’eau sur papier à dessin, © Collection de l’Art Brut, Lausanne/photo Claude Bornand

En quittant l’exposition, il est toutefois difficile de ne pas penser que le lien établi entre ces productions et la famille de Victor Hugo peut paraître un peu léger. Il semble quelque peu servir de prétexte pour établir cette exposition en ce lieu. Les rapports entre la littérature et la folie sont tout juste évoqués avec les travaux de Charles Nodier, et peuvent être explorés sur une borne multimédia, mais le reste de l’exposition est ensuite déconnectée de la première pièce introductive.

Vous l’aurez compris, cette exposition n’en demeure pas moins extrêmement intéressante, d’autant plus qu’elle abrite de véritables trésors méconnus aux côtés de « stars » de l’art brut tels qu’Adolph Wölfli (les compositions divisées en deux univers abstraits et figuratifs de l’énigmatique Voyageur français, révélé par le Docteur Marie, ont été pour moi de merveilleuses découvertes !). D’autre part, le parti pris de lier le thème d’un musée assez touristique avec un sujet beaucoup moins séducteur, a priori, peut être générateur de connexions tout à fait enrichissantes. Le reste de la maison de Victor Hugo est en effet accessible gratuitement, et la visite du lieu de vie d’un homme établi et reconnu comme un véritable génie peut faire apparaître de nouveaux questionnements, à l’aune de sa mise en rapport avec un art qui encore aujourd’hui n’est pas toujours considéré comme tel. Le visiteur est forcé de constater la multiplicité des formes d’art, tantôt virtuoses et cultivées, tantôt littéralement plus « brutes », mais qui répondent toutes à une nécessité de création qui a, à un moment donné, traversé les êtres qui les ont produites.

 


Maison de Victor Hugo

6 place des Vosges 75004 Paris

Jusqu’au 18 mars 2018

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Malik Sidibé, Mali Twist à la Fondation Cartier /malik-sidibe-mali-twist /malik-sidibe-mali-twist#respond Mon, 18 Dec 2017 23:41:44 +0000 /?p=2786 La Fondation Cartier pour l’art contemporain expose pour la deuxième fois le travail de Malik Sidibé dans Mali Twist. Menée par André Magnin et Brigitte Ollier, cette rétrospective rassemble un riche ensemble de photographies retraçant l’œuvre du célèbre photographe malien, décédé en 2016 à Bamako, où il a mené son travail jusqu’à la fin de […]

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La Fondation Cartier pour l’art contemporain expose pour la deuxième fois le travail de Malik Sidibé dans Mali Twist. Menée par André Magnin et Brigitte Ollier, cette rétrospective rassemble un riche ensemble de photographies retraçant l’œuvre du célèbre photographe malien, décédé en 2016 à Bamako, où il a mené son travail jusqu’à la fin de sa vie.

Parmi ces lumineuses photographies en noir et blanc, certaines viennent d’être tirées spécialement pour l’exposition, d’après des négatifs du photographe datant des années 1960-1970. D’autres sont des tirages d’époque, dont certains sont exposés sur leur support d’origine : de simples feuillets cartonnés colorés sur lesquels Malik Sidibé,  au lendemain d’une soirée, présentait aux intéressés les photographies prises la veille à peine, après avoir passé une partie de la nuit à les développer. Il côtoyait assidument ces« surprises-parties », où tous se retrouvaient pour danser, et porte un regard complice sur ses modèles avec lesquels il partage notamment une passion pour la musique de la période yéyé, mise à l’honneur dans l’exposition.

Malick Sidibé
Regardez-moi !, 1962
Tirage gélatino-argentique
99,5 x 100,5 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
© Malick Sidibé

La musique constitue effectivement une composante forte de Malik Sidibé, Mali Twist, dont le titre est lui-même une référence directe à la chanson éponyme de Boubacar Traoré, chanteur, guitariste et compositeur de blues, malien lui aussi. On peut ainsi entendre ce morceau en arpentant l’espace d’exposition, ainsi que beaucoup d’autres recouvrant divers styles de la scène musicale africaine comme américaine, des années 1960 à l’orée des années 2000.

Malick Sidibé
Pique-nique à la Chaussée, 1972
Tirage gélatino-argentique
60,5 x 50,5 cm
Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
© Malick Sidibé

Les jeunes maliens capturés par Sidibé vibrent d’une énergie sincère qui rend ses photographies étonnamment vivantes. Ils posent, seuls ou en groupe, dans des portraits où ils exhibent des tenues emblématiques de la mode des années 1960, et affichent leur amour de la pop et du rock’n’roll en invitant parfois leurs vinyles favoris sur la photo. A cette image, la photographie de Malik Sidibé capture à la fois des instants avec une spontanéité saisissante, mais fait également la part belle à la photographie de la mise en scène, notamment dans l’enceinte de son studio. Il disait apprécier le travail de composition dans ce type de prise de vue : « En studio, j’aimais le travail de composition. Le rapport du photographe avec le sujet s’établit avec le toucher. Il fallait arranger la personne, trouver le bon profil, donner une lumière sur le visage pour le modeler, trouver la lumière qui embellit le corps. » Le photographe n’hésitait pas non plus à jouer avec ses modèles lors de ces séances de pose, en imaginant par exemple les attitudes et le maquillage qui conviendrait le mieux à chacun. Il ouvre son propre studio en 1962, à Bamako, et ne l’a jamais quitté depuis.  Là, il prendra beaucoup de portraits, notamment dans les années 1970,  se consacrant désormais plus à cette pratique qu’à celle du reportage, pratiqué principalement au début de sa carrière.

Malick Sidibé
Un jeune gentleman, 1978
Tirage gélatino-argentique
40,5 x 30,5 cm
Courtesy Galerie MAGNIN-A, Paris
© Malick Sidibé

Malick Sidibé Mon chapeau et pattes d’éléphant, 1974 Tirage gélatino-argentique 60,5 x 50,5 cm Courtesy CAAC – The Pigozzi Collection, Genève © Malick Sidibé

 

 

 

L’apparente simplicité de la démarche de Sidibé s’érode au fur et à mesure de l’exposition, grâce à des photographies qui livrent non seulement le témoignage d’une époque, qui voit la récente indépendance du Mali, mais révèlent surtout les visages de ceux qui l’ont traversée. Malik Sidibé nous dit quelque chose d’eux, et de la photographie en général, à travers une vision rafraichissante et profondément humaine.

 

Photo de couverture : Malick Sidibé, Nuit de Noël, 1963, Tirage gélatino-argentique, 100,5 x 100 cm, Collection Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris © Malick Sidibé


Malick Sidibé, Mali Twist – 20 octobre 2017 / 25 février 2018

Fondation Cartier pour l’art contemporain

261 Boulevard Raspail, 75014 Paris

Du mardi au dimanche (11 :00 – 20 :00)

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Clément Cogitore au BAL /clement-cogitore-au-bal /clement-cogitore-au-bal#respond Sun, 12 Nov 2017 16:05:21 +0000 /?p=2769 Dans l’exposition « Braguino ou la communauté impossible », l’artiste Clément Cogitore brouille les limites entre exposition et installation vidéo, entre documentaire et œuvre d’art, entre rêve, métaphore et réalité. Une expérience immersive, à vivre au BAL jusqu’au 23 décembre ! Clément Cogitore est un artiste qui fait actuellement beaucoup parler de lui. Principalement connu […]

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Dans l’exposition « Braguino ou la communauté impossible », l’artiste Clément Cogitore brouille les limites entre exposition et installation vidéo, entre documentaire et œuvre d’art, entre rêve, métaphore et réalité. Une expérience immersive, à vivre au BAL jusqu’au 23 décembre !

Clément Cogitore est un artiste qui fait actuellement beaucoup parler de lui. Principalement connu pour son travail de vidéaste, de photographe et de réalisateur, cet ancien pensionnaire de la Villa Médicis a été lauréat de nombreux prix tels que celui du BAL de la Jeune Création en 2015 ou celui de la Fondation d’entreprise Ricard pour l’art contemporain en 2016. Son travail, présent dans de nombreuses collections publiques et privées, fait l’objet d’expositions régulières dans des lieux aussi prestigieux que le Centre Georges Pompidou ou le Palais de Tokyo. A la croisée de plusieurs médiums, son travail est souvent hybride, à l’image du projet de Braguino qui prend la forme d’un film, d’un livre, mais également d’une exposition, actuellement présentée au BAL.

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

Autant vous prévenir tout de suite : cette expérience est déconcertante et bouscule les limites ordinairement établies. Dés le début de l’exposition, le visiteur est plongé dans la pénombre. Il se repère dans l’espace grâce à la lumière émise par de grands écrans qui projettent, en boucle, les morceaux d’un récit filmé : il faut évoluer dans les deux salles, d’écran en écran (numérotés et titrés sur les murs) pour recomposer et découvrir peu à peu le sujet de ce qui nous est raconté. Les différentes scènes dépeignent la vie du micro village de Braguino, constitué des cabanes de deux familles vivant au milieu de la taïga sibérienne, à 700 kilomètres de toute civilisation. Elles ont en commun le même ancêtre qui avait voulu fonder son foyer loin de l’agitation et des conflits de la civilisation. Quelques générations plus tard, une barrière infranchissable sépare les deux groupes, qui refusent de se parler. Les deux familles s’ignorent, se méprisent, et la peur et la tension grandissent au fur et à mesure de la progression dans l’exposition et dans le temps…

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

La scénographie est indéniablement originale et l’immersion est réussie : la pénombre joue parfaitement son rôle de séparateur entre l’espace de l’exposition et celui de la réalité du dehors. Un détail qui a également son importance : les différentes vidéos partagent le même univers sonore. Ainsi, même dans la seconde salle où sont diffusées en même temps un important nombre de vidéos, les bandes son de celles-ci se mêlent agréablement, sans empiéter significativement les unes sur les autres.

L’artiste aime jouer sur l’ambiguïté entre réalité et fiction. Ainsi cette œuvre aux allures d’étude ethnographique d’un cas extrême d’expérience communautaire se veut également poème, « conte cruel » renvoyant métaphoriquement à notre propre société, à notre propre rapport aux autres et à « la part haïe » de nous-même. 

© Clément Cogitore / ADAGP, Paris 2017

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette confrontation, à la forme comme au fond de l’exposition, ne laisse pas indifférente et pose de nombreuses questions. Il n’est d’ailleurs pas étonnant que ce projet ait intéressé le BAL, plate-forme indépendante d’exposition et d’édition fondée en 2010 par Raymond Depardon et Diane Dufour, qui se veut également initiatrice de réflexion autour de l’image contemporaine « sous toutes ses formes ». Son pôle pédagogique, la Fabrique du Regard, travaille avec des élèves issues des enseignements primaire et secondaire et a pour objectif de « former des regardeurs », d’aiguiser l’esprit critique des enfants et des adolescents face à un environnement saturé d’images plus ou moins manipulées. Ceci rejoint les questionnements sous-jacents du travail de Clément Cogitore qui, selon le BAL, « porte en lui un puissant questionnement sur la fabrication des images et la part active de leurs apparitions dans les constructions humaines ». 


Clément Cogitore, Braguino ou la communauté impossible

Du 15 septembre au 23 décembre 2017 au BAL

Mercredi 12H – 22H ; du jeudi au dimanche 12H – 19H ; Fermé le lundi et mardi

Tarifs : 6€ plein tarif ;4€ tarif réduit

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Picasso « 1932 : année érotique » /picasso-1932-annee-erotique /picasso-1932-annee-erotique#respond Sat, 21 Oct 2017 10:09:10 +0000 /?p=2721 L’exposition Picasso « 1932 : année érotique » est dédiée à une année entière de la vie du peintre, au cours de laquelle ses productions, d’une richesse particulière, nous font plonger dans l’univers de leur créateur. Suivant un ordre chronologique, nous découvrons ainsi plus de 100 tableaux, dessins, gravures et sculptures. Déployer l’œuvre de Picasso […]

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L’exposition Picasso « 1932 : année érotique » est dédiée à une année entière de la vie du peintre, au cours de laquelle ses productions, d’une richesse particulière, nous font plonger dans l’univers de leur créateur. Suivant un ordre chronologique, nous découvrons ainsi plus de 100 tableaux, dessins, gravures et sculptures. Déployer l’œuvre de Picasso tout en dévoilant sa personnalité aux yeux du monde, un pari réussit pour le Musée Picasso.

Le Rêve, Pablo Picasso, 1932, Huile sur toile, Collection privée de Steven Cohen. © Succession Picasso 2017

Le rêve s’intègre dans une série de tableaux initiée en janvier 1932, dans laquelle Picasso prend appuie sur la posture de la femme assise dans un fauteuil afin d’exploiter le thème de l’érotisme, qu’il poursuivra, tel un fil conducteur, tout au long de l’année. Si, parmi d’autres, nous retenons Le rêve, c’est tout d’abord parce que l’œuvre accroche le regard grâce à ses couleurs vives qui mettent en lumière la position sensuelle de la femme – qui laisse en réalité bien peu de place à l’ambiguïté ! Ce n’est pas par hasard que le visage du modèle, nommée Marie-Thérèse (qui fut une des maîtresses célèbres de Picasso) est divisé en deux parties : la supérieure, de couleur mauve, représentant un sexe masculin. Élisabeth Cowling écrira, au sujet de cette figure qu’elle « tient beaucoup plus de l’idole post-freudienne que de la représentation de la femme réelle ».
L’érotisme dont Picasso se revendique fait de la figure même de la femme l’incarnation de la sexualité. C’est également dans ce but qu’il crée la Femme au fauteuil rouge, qui adopte sensiblement le même maintien.

Femme au fauteuil rouge, Pablo Picasso, 1932, Paris, Huile sur toile Paris, musée national Picasso-Paris Photo © RMN-Grand Palais (musée national Picasso-Paris)/ Thierry Le Mage © Succession Picasso – Gestion droits d’auteur RMN : 16-524562 © Succession Picasso 2017

En décomposant ainsi le corps de son modèle, Picasso met en place une véritable harmonie entre sexualité et créativité : l’acte sexuel et l’acte créateur, ainsi mélangés dans une création, deviennent proprement interchangeables.
Mais l’année 1932, c’est également celle de la première rétrospective des œuvres de Picasso, organisée au sein de la galerie George petit. Cet événement fastueux servira au peintre afin d’asseoir son succès. On y dénombre, le jour de l’ouverture, plus de 2000 visiteurs, qui viennent admirer non moins de 223 tableaux.
Un nouveau Picasso voit le jour, celui qui se confronte à la presse et qui n’hésite pas à se dévoiler par son truchement. « Rien ne peut être fait sans solitude. Je me suis créé une solitude que personne ne soupçonne », confie-t-il ainsi.


Picasso devant la sculpture La femme au jardin lors de l’exposition du 16 juin au 30 juillet 1932 à la galerie Georges Petit. Anonyme, 1932, Paris, Épreuve argentique, musée national Picasso-Paris © Succession Picasso 2017

Explorant les thèmes les plus variés, Picasso se trouve, en 1932, au sommet de son art. Sa réputation fait un bond en avant tandis que ses créations ne cessent de proliférer. L’exposition du Musée Picasso nous expose l’œuvre d’un artiste dont le rayonnement ne cessera point au fil des années.
Photo de couverture :  Nu couché, Pablo Picasso, 4 Avril 1932, Boisgeloup, Huile sur toile, Paris, musée national Picasso – Paris Photo (C) RMN – Grand Palais (musée national Picasso – Paris) / René – Gabriel Ojéda

Musée Picasso – Paris

Du 10 octobre 2017 au 18 février 2018

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L’Autre : de l’image à la réalité 3/3 : L’autre nous /lautre-nous /lautre-nous#respond Fri, 13 Oct 2017 12:38:59 +0000 /?p=2696 « L’Autre nous », c’est le nom que Blandine Roselle, a attribué au troisième volet du cycle d’expositions présenté actuellement à la Maison Populaire : « L’Autre : de l’image à la réalité ». Tandis que les deux premiers volets du cycle interrogeaient notre rapport à l’héritage, à la culture et à ceux que nous nommons « étrangers », « L’Autre nous » porte un […]

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« L’Autre nous », c’est le nom que Blandine Roselle, a attribué au troisième volet du cycle d’expositions présenté actuellement à la Maison Populaire : « L’Autre : de l’image à la réalité ».

Tandis que les deux premiers volets du cycle interrogeaient notre rapport à l’héritage, à la culture et à ceux que nous nommons « étrangers », « L’Autre nous » porte un regard critique sur l’avenir et imagine l’homme du futur confronté à de nouveaux enjeux sociaux, économiques et planétaires. Au lieu de rabâcher l’éternel scénario catastrophiste que nous montrent la majorité des films de science-fiction, il est ici question de réfléchir aux possibles conséquences de l’hyper-industrialisation pour les anticiper.

Beb-deum, Mondiale TM, 2016-2017, vue de l’installation, images numériques et vidéos

Mondiale TM, œuvre majeure de l’exposition, occupe largement l’espace : il s’agit d’un ensemble d’images numériques réalisée par Beb-Deum, auteur et illustrateur. Son travail questionne les phénomènes de mondialisation et de transhumanisme avec un regard critique et un style graphique inimitable. Pour ce projet, Beb-Deum a collaboré avec Alain Damasio, auteur de science-fiction. Ensemble, ils ont réalisé le livre Mondiale TM, dans lequel ils imaginent un monde peuplé de clones en quête d’identité. Les personnages, sortis de l’imagination de Beb-Deum, sont tatoués, percés, maquillés, dans une tentative de se démarquer des autres et d’échapper à la fatalité du prototype. Finalement, ils sont quasiment tous identiques les uns aux autres et composent ensemble un portrait unique de l’homme marqué par la mondialisation économique et culturelle.

Beb-deum, Mondiale TM, 2016-2017, vue de l’installation, images numériques et vidéos

Lucy et Jorge Orta, duo d’artistes préoccupés par des thèmes sociétaux et scientifiques, présentent quant à eux une formidable installation composée de combinaisons sérigraphiées et reliées entre elles. Cette œuvre, qui a également fait l’objet de performances, met l’accent sur l’interdépendance entre les hommes, mais aussi entre l’homme et la nature. Les combinaisons sont des symboles de révolte et d’interconnexion entre les humains, mais aussi les outils d’un élan contestataire qui doit avoir lieu pour l’intérêt général.

Lucy + Jorge Orta, Nexus Architecture x25, 2001, installation

Enfin, le troisième artiste exposé est Pascal Marquilly, qui a été accueilli à la Maison Populaire en résidence. Il présente dans une salle à part son œuvre Ombres de Chimères une installation visuelle et sonore. La musique en fond, qui parvient à nos oreilles comme un murmure, a quant à elle été conçue par Samir Odeh Tamimi. Dans la quasi-obscurité, des images défilent en ombre sur les murs. Elles nous apparaissent comme des rêves ou des cauchemars d’enfants, mais sont à l’origine des images de guerre issues de la presse.

Pascal Marquilly, Ombres de Chimère, 2017, Installation

Ces trois œuvres, chacune à leur manière, nous invitent à nous interroger sur le type d’humanité vers lequel nous souhaitons évoluer. Elles nous permettent de rencontrer « L’Autre nous », celui du futur et que nous construisons aujourd’hui.


Du 4 octobre au 9 décembre 2017

Maison Populaire

9 bis rue Dombasle, 93100 Montreuil

Entrée libre

www.maisonpop.fr

 

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